b) Les fonctions de l'alerte avancée

L'alerte avancée est susceptible de remplir quatre missions bien distinctes qui sont :

1. Mission de surveillance de la prolifération : en observant les essais balistiques dans un pays donné on peut avoir une idée précise de sa maturité technologique et industrielle. Cette capacité apporte au pays qui la détient une autonomie d'appréciation sur l'avancement des programmes de missiles dans tel pays. Lorsqu'elle est réalisée au moyen de capteurs infrarouges, elle permet de caractériser techniquement la menace en constituant une base de données associant les SIR à chaque type de missile.

2. Mission d'identification de l'agresseur : L'alerte avancée permet de déterminer l'origine des tirs soit à partir d'informations de trajectographie du missile assaillant dans le cas d'un capteur radar, soit par une image infrarouge dans le cas d'un satellite. Elle autorise ce faisant une riposte.

3. Mission d'alerte des populations ou mission de défense passive : un missile balistique vole entre cinq et vingt-cinq minutes. Une détection au plus tôt de son départ combinée à une estimation de son point d'impact permet de mettre à profit ce délai pour déclencher l'alerte des populations éventuellement et mettre en oeuvre les mesures de protection civile.

Les deux premières missions viennent conforter la dissuasion nucléaire lorsqu'elle existe ; la première en permettant d'apprécier le potentiel de dangerosité d'un pays - et donc de prendre les mesures diplomatiques ou autres qui s'imposent ; la seconde en faisant savoir à l'agresseur qu'il sera identifié avec certitude et donc qu'il s'exposera à des représailles.

La troisième mission, peut éventuellement permettre de réduire les pertes civiles liées à une attaque balistique.

4. Mission de défense active : en calculant de façon précise la trajectographie du missile balistique, certains systèmes d'alerte (radars à très longue portée - ou satellites infrarouges défilants - observant sur fond de ciel) permettent de suivre le missile après l'extinction de son ou ses moteurs dans sa phase balistique et de déterminer une zone de passage de témoin à un radar plus focalisé de conduite de tir ( handover basket ) ; les satellites infrarouges géostationnaires observant sur fond de terre - sont naturellement plus limités dans cette capacité, puisqu'ils ne peuvent observer le missile que pendant sa phase propulsée.

Cette dernière mission n'a de sens que dans le cadre de la DAMB.

Il faut retenir que ces fonctions apportent une contribution différente :

1. Dissuasion nucléaire

la surveillance de la prolifération

2. l'identification de l'agresseur

3. DAMB

la défense passive : alerte des populations

4. la défense active : la trajectographie

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