2. Echec majeur du changement de paradigme

L'objectif premier du développement durable dans les négociations internationales est rappelé dans le principe 4 de la Déclaration de Rio de 1992 : « pour parvenir à un développement durable, la protection de l'environnement doit faire partie intégrante du processus de développement et ne peut être considérée isolément » . C'est bien là le soutènement de tout l'édifice : si le développement doit engendrer de la durabilité, de la même manière, c'est la durabilité qui est à la base de toute forme de développement. Environnement et développement vont de pair et doivent être couplés au progrès social et à la durabilité.

Le chapitre 4 de l'Agenda 21, qui visait le changement des modes de production et de consommation, est celui dont l'application peut être considérée comme un échec. Son principe d'action principal était en effet le suivant : « Il existe un lien étroit entre la pauvreté et la dégradation de l'environnement. Si la pauvreté provoque en général certaines formes d'agression environnementale, la cause principale de la dégradation continue de l'environnement mondial est un schéma de consommation et de production non viable, notamment dans les pays industrialisés, qui est extrêmement préoccupant dans la mesure où il aggrave la pauvreté et les déséquilibres. Les mesures à prendre à l'échelle internationale en vue de protéger et d'améliorer l'environnement doivent tenir pleinement compte des déséquilibres actuels dans les schémas de consommation et de production au niveau mondial. » Dix ans plus tard, au Sommet mondial pour le développement durable de Johannesburg en 2002, les modes de consommation et de production durables avaient été reconnus comme un des trois objectifs globaux et conditions essentielles pour le développement durable.

Ainsi, si l'on considère l'objectif de la possibilité d'un développement démographique, économique et social compatible avec la protection de l'environnement, Rio 92 est indéniablement un échec. La transition vers ce nouveau modèle de développement économique est très incertaine. L'environnement reste pour l'instant contingent d'un modèle de développement traditionnel, repris à leur compte par les pays émergents.

HISTORIQUE DES RENCONTRES INTERNATIONALES SUR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE

Les dirigeants mondiaux se réunissent tous les dix ans, depuis 1972, sous l'égide de l'ONU, pour définir et promouvoir le développement durable au niveau mondial. Rio+20 est donc la cinquième rencontre de ce type. Chacune de ces conférences des Nations Unies sur le thème du développement durable a marqué une étape dans la prise de conscience internationale des enjeux du développement durable.

1. La Conférence de Stockholm (1972)

Du 5 au 16 juin 1972 s'est tenue la première Conférence des Nations Unies sur l'Environnement Humain (CNUEH) avec des délégations de 113 Etats et des ONG. Elle a constitué la première rencontre mondiale sur les enjeux du développement durable et a marqué le début d'une véritable prise de conscience internationale.

Elle a notamment permis la création du Programme des Nations Unies pour l'environnement, le PNUE, dont le siège est à Nairobi au Kenya.

2. La Conférence de Nairobi (1982)

Du 10 au 18 mai 1982 s'est tenu un Sommet de la Terre au Kenya.

3. Le Sommet de la Terre (1992)

Du 3 au 14 juin 1992 s'est tenue à Rio de Janeiro au Brésil la troisième Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement (CNUED). Elle a rassemblé 178 délégations, 110 chefs d'Etats et de gouvernement et 2400 représentants d'ONG.

Peu de temps auparavant deux rapports importants avaient été publiés : le rapport Meadows en 1972, qui a mis en évidence l'épuisement des ressources naturelles et le caractère insoutenable de notre modèle de croissance mondiale et le rapport Brundtland en 1987, qui a défini la notion de « développement durable ».

Avec ce qu'on a appelé la « Déclaration de Rio » qui fixe les lignes d'action pour la préservation de la planète, ce sommet constitue l'événement le plus marquant dans la prise en compte du développement durable dans les relations internationales. La déclaration, qui comprend 27 principes, commence par affirmer que « les êtres humains sont au centre des préoccupations relatives au développement durable. Ils ont droit à une vie saine et productive en harmonie avec la nature » . Elle pose également le principe de la responsabilité différenciée des Etats en matière de dégradation de l'environnement mondial (principe 7), ou encore le principe de la participation de la société civile (principe 10) ou le principe de précaution (principe 15), autant de dispositions qui vont structurer par la suite un véritable droit international de l'environnement.

Le Sommet de la Terre a également permis d'adopter un programme d'action pour le 21 ème siècle, appelé Action 21 (Agenda 21 en anglais), qui donne des recommandations pour la mise en oeuvre concrète des principes de la Déclaration dans différents domaines (santé, logement, pollution de l'air, gestion des mers, des forêts et des montagnes, désertification, gestion des ressources en eau et de l'assainissement, gestion de l'agriculture, gestion des déchets). Action 21 constitue la référence pour la mise en oeuvre du développement durable au niveau des collectivités locales.

Le sommet a enfin conduit à l'adoption de deux conventions :

- la Convention sur la diversité biologique (CDB) ;

- la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC).

4. Le Sommet de Johannesburg (2002)

Le « Sommet mondial sur le développement humain » (SMDH) s'est tenu du 26 août au 4 septembre 2002 à Johannesburg en Afrique du Sud et avait pour objectif de renouveler l'engagement des Etats en faveur du développement durable et de favoriser le renforcement du partenariat entre le Nord et le Sud.

Il a abouti à l'adoption d'un Plan d'action déclinant des mesures concrètes mettant en oeuvre les principes du développement durable dans les domaines suivants : l'eau, la santé, la biodiversité, l'énergie, l'agriculture.

Source : conference-rio2012.gouv.fr

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