C. LES DIMENSIONS PARTICULIÈRES DE LA SECURITE À LA RÉUNION

Les chiffres clés de la délinquance à La Réunion en 2011

- 30 811 faits constatés de délinquance générale ;

- taux de criminalité : 37,6 crimes et délits pour 1 000 habitants (65 e rang national) ;

- taux d'élucidation global de 44,83 % ;

- 2 710 cambriolages ;

- 3 954 faits de violences non crapuleuses ;

- 878 faits de violences crapuleuses ;

- 2 426 mineurs mis en cause (soit 19,11 % des mis en cause) ;

- 18 % des Réunionnais déclarent se sentir souvent ou de temps en temps en insécurité dans leur quartier (11 % en France métropolitaine), 17 % à leur domicile (8,5 % en France métropolitaine).

Source : Préfecture de La Réunion

1. L'organisation de la sécurité intérieure

En préambule, on rappellera que quatre communes de La Réunion sont comprises dans la zone police (Saint-Denis, Le Port, Saint-André, Saint-Pierre), représentant 314 681 habitants, soit 38,5 % de la population réunionnaise. Les vingt autres communes dépendent de la zone gendarmerie qui regroupe 502 320 habitants, soit 61,5 % de la population, comme le montre la carte de la page suivante.

Les zones de compétences entre la police et la gendarmerie nationales à La Réunion

a) Les effectifs de la police et de la gendarmerie nationales

D'après les informations fournies par la préfecture, les effectifs de la police nationale à La Réunion se répartissent entre :

- la sécurité publique qui regroupe 828 agents. Parmi eux, on dénombre 15 actifs au service départemental d'information générale (SDIG) auxquels s'ajoute un sous-officier de la gendarmerie ;

- la police aux frontières composée de 117 agents ;

- la direction du renseignement intérieur, avec une dizaine d'agents.

La gendarmerie de La Réunion regroupe 720 militaires et 14 civils, auquel s'ajoute un escadron de gendarmerie mobile de 96 militaires. Le commandement de la gendarmerie se compose d'un état-major, de trois compagnies et d'un escadron départemental de sécurité routière (EDSR). Il est complété par des moyens spécialisés parmi lesquels une section aérienne (9 personnels), une section de recherches (19 personnels), une brigade nautique (6 personnels) et un peloton de gendarmerie de haute montagne (GPHM) (36 personnels).

La zone gendarmerie de La Réunion est beaucoup plus urbanisée que dans un schéma classique . C'est pourquoi un renforcement des effectifs est réclamé afin d'accompagner l'évolution de la délinquance.

A ces effectifs s'ajoutent une compagnie départementale d'intervention de la police nationale qui regroupe 75 fonctionnaires. Toutefois, le délai minimal d'arrivée de ces renforts est de 48 heures et le coût d'acheminement s'élève à 100 000 euros.

L'engagement des collectivités territoriales à La Réunion dans la lutte contre la délinquance reste variable. Les outils de prévention et de lutte sont présents mais sont inégalement utilisés par les élus. Par ailleurs, les polices municipales collaborent dans le cadre de conventions de partenariat avec les forces de sécurité. On recense aujourd'hui 18 conventions de coordination signées avec les communes. Enfin, le développement de la vidéosurveillance dans les communes réunionnaises connaît, depuis quelques années, des avancées progressives.

b) La collaboration avec la sécurité publique de Mayotte

Les événements sociaux qui ont secoué Mayotte à l'automne 2011 et La Réunion en février 2012 ont nécessité une collaboration entre les services de sécurité publique entre les deux départements.

Lors des émeutes à Mayotte, La Réunion a envoyé un escadron de gendarmerie, un groupe d'intervention de la police nationale et la moitié des effectifs de la compagnie départementale d'intervention de la police nationale, ainsi que des moyens spécialisés, dans l'attente de renforts venus de métropole.

En revanche, La Réunion a bénéficié d'un escadron de gendarmerie venu de métropole, en raison d'un problème de transit depuis Mayotte. C'est pourquoi la préfecture a engagé une réflexion sur cette question articulée autour de deux axes :

- la création d'un deuxième escadron de gendarmerie qui serait installé soit à Mayotte, soit à La Réunion ;

- la réquisition de moyens aériens civils pour permettre l'acheminement des moyens de sécurité entre les deux départements.

Vos rapporteurs soutiennent cette réflexion et estiment que ces deux axes doivent être complémentaires afin d'assurer le renforcement de la sécurité publique à La Réunion et à Mayotte.

Proposition n° 16 :

Renforcer la sécurité publique de La Réunion et de Mayotte par :

- la création d'un second escadron de gendarmerie installé soit à Mayotte, soit à La Réunion ;

- la possibilité de réquisitionner des moyens aériens civils pour permettre l'acheminement des moyens de sécurité entre les deux départements.

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