II. LES OBJECTIFS SANITAIRES, ÉTHIQUES ET D'ORDRE PUBLIC

A. LES DANGERS DU DOPAGE

En faussant les rapports de force objectifs sur le terrain, le dopage met à mal l'intégrité du sport et la crédibilité des sportifs. Il porte préjudice à la noblesse du sport et des compétitions, censés être pour les jeunes une école de la vie .

Il génère en outre autant d'injustices et de déconvenues personnelles qui demeurent difficilement réparables. Qui retient en effet, dans ces affaires, le nom des véritables vainqueurs et les reconnaît à leur juste valeur ?

Votre commission d'enquête a ainsi noté que, nombre de sportifs « propres », anciens ou actuels, ressentaient durement le sentiment d'impunité semblant émaner de compétiteurs bénéficiant d'un avantage indu ou réunissant contre eux des soupçons du dopage. Un ancien champion olympique déclarait ainsi penser « à une athlète française qui a récemment mis un terme à sa carrière. Détentrice de la troisième meilleure performance de tous les temps dans sa discipline, elle n'est devancée que par Florence Griffith-Joyner et Marion Jones, la première décédée très jeune dans des conditions douteuses, la seconde convaincue de dopage... Or cette athlète est propre : on lui a donc volé son argent, ses médailles, sa vie de championne ! C'est un véritable scandale ! » 91 ( * ) .

Partant, les affaires de dopage suscitent régulièrement des appels à la moralisation du sport qui ne manquent pas de rappeler que le dopage constitue une question grave de santé publique . Il en va en effet de l'intégrité physique et psychique des sportifs.

1. Un développement continu des substances et des méthodes interdites

L'histoire du dopage dans le sport est marquée par un développement permanent des substances et pratiques utilisées au cours du temps. Elle est intimement liée à celle du progrès des connaissances médicales et des avancées technologiques.

Dans un premier temps, le dopage s'est surtout cantonné à l'usage détourné de médicaments, d'hormones ou de substances psychoactives. Cet usage coexiste aujourd'hui avec la mise au point de protocoles de dopage particulièrement sophistiqués, voire avec l'apparition de molécules spécialement créées à des fins de dopage.

a) La coexistence actuelle de plusieurs générations de substances détournées de leur usage médical

On distingue schématiquement plusieurs époques dans le recours aux substances détournées de leur usage médical à des fins de dopage.

Après l'utilisation privilégiée au début du siècle dernier de la caféine, de l'alcool, de la nitroglycérine, de l'opium ou encore de la strychnine, se succèdent les « années amphétamines », les « années  anabolisants », les « années testostérone » et les « années EPO ». 92 ( * )

Ainsi que l'indique Jean-Pierre de Mondenard en effet, « à partir des années 1950, les amphétamines ont commencé à pénétrer le monde du sport, l'alpinisme, puis les autres sports comme le football ou le cyclisme » 93 ( * ) . Issues de la « révolution biochimique » des années 1930 et administrées aux combattants de la Seconde Guerre mondiale pour les tenir en éveil, les amphétamines constituent une substance psychotrope aux puissants effets psychostimulants et anorexigènes. Bien que n'ayant plus d'usage thérapeutique aujourd'hui et qu'étant considérées comme une drogue illicite en Europe, elles ont occasionnellement servi au traitement de la narcolepsie et du trouble d'hyperactivité avec déficit d'attention 94 ( * ) .

Dans le sport de haut niveau, selon Patrick Laure 95 ( * ) , l'ampleur du recours aux amphétamines diminue ensuite progressivement en raison de la mise en place de tests de détection mais aussi de la montée en puissance de nouvelles substances agissant de façon plus subtile ou ciblée, tels les diurétiques ou les bêtabloquants, conçus dans les années 1950 et 1960 et se retrouvant dans le sport à partir des années 1970.

Mais la décennie 1970 est surtout dominée par l'usage répandu des stéroïdes anabolisants qui, mis au point à la fin du XIX e siècle, ont fait leur entrée dans le sport dans les années 1950. Les anabolisants permettent l'accroissement de la puissance, de l'agressivité et de la capacité de récupération après une blessure.

Jean-Pierre de Mondenard rapporte ainsi les propos du lanceur de marteau Harold Connolly, champion olympique 1956, devant une commission d'enquête du Sénat américain en 1973 : « Juste avant les Jeux de Tokyo, il semblait qu'autour de moi de plus en plus d'athlètes absorbaient des stéroïdes pour se préparer aux compétitions et l'on avait l'impression de se placer dans une position nettement désavantageuse en ne s'embarquant pas dans le train de la médecine sportive » 96 ( * ) .

Les anabolisants dominent la scène du dopage jusqu'à la fin des années 1980, la manifestation la plus emblématique du recours à cette substance demeurant celle ayant conduit à la disqualification de Ben Johnson à Séoul en 1988.

Parallèlement, se développe le recours à la testostérone car « les risques liés à l'usage de substances synthétiques (stéroïdes anabolisants) ont guidé les athlètes vers des substances hormonales naturelles, dotées des mêmes effets » 97 ( * ) .

À partir des années 1990, l'usage des hormones peptidiques (l'EPO et l'hormone de croissance) se propage. Commercialisée à compter des années 1980 pour le traitement des anémies, par exemple dans le cadre d'une insuffisance rénale, l'EPO favorise l'érythropoïèse, ce qui renforce la capacité de transport de l'oxygène dans le sang et facilite les activités d'endurance.

Interdite depuis 1990, elle n'est détectable que depuis la mise au point, par le laboratoire national français de dépistage du dopage, d'un protocole de détection fiable à partir d'un dosage dans l'urine. Cette méthode a été validée par le CIO peu de temps avant les Jeux olympiques de Sydney.

b) Le recours à des pratiques de complexité croissante et le développement d'une industrie spécifique au dopage

Le détournement d'usage des médicaments, hormones ou substances psychoactives progressivement apparus sur la scène du dopage coexiste aujourd'hui avec la mise au point de protocoles dopants particulièrement sophistiqués.

Les protocoles de dopage reposent notamment sur l'utilisation simultanée de plusieurs substances microdosées et de différentes structures chimiques et sur un jeu d'équilibre subtil entre la durée des effets escomptés et celle de la fenêtre de détection. Michel Audran renvoie à cet égard au « problème des designer drugs , de la courte demi-vie de certaines substances comme les hormones peptidiques, masquées par l'insuline et les boissons sucrées, des faibles doses et de l'empilement de différentes structures, dit stacking » 98 ( * ) , ensemble d'astuces qui rendent la détection plus délicate.

L'un des faits saillants de l'histoire du dopage aujourd'hui est le dévoiement de certaines molécules n'ayant pas fait l'objet d'une mise sur le marché et l'émergence d'une industrie spécifique au dopage.

Michel Audran résume ainsi la situation : « le panorama a changé en l'espace de quelques années. Encore récemment, le dopage se limitait au détournement de médicaments à usage humain ou vétérinaire. De nouveaux produits sont apparus, sans que l'on abandonne pour autant les anciens. La nouveauté, c'est l'utilisation de produits en cours d'essais cliniques, provenant des hôpitaux et surtout d'Internet : dès que la structure d'une molécule est publiée, pour peu qu'elle puisse être reproduite facilement, la substance se trouve sur Internet. On fait désormais usage de substances dont les essais cliniques ont été interrompus, ou qui ont démontré des effets ergogéniques sur l'animal seulement, comme l'Aicar, qui a fait le buzz sur Internet. Une industrie spécifique au dopage s'est installée , avec des designer drugs conçues pour échapper au contrôle et révélées par l'affaire Balco : stéroïdes, testostérone ou encore érythropoïétine (EPO) sont indétectables » 99 ( * ) .

Votre rapporteur note que ces éléments plaident forcément pour un renforcement des enquêtes dans la lutte antidopage à la fois au soutien et en parallèle des contrôles antidopage.

c) Le dopage génétique : une menace déjà bien réelle

Face aux développements importants de la thérapie génique et cellulaire, le « dopage génétique » relève depuis le 1 er janvier 2003 des méthodes interdites aux compétitions et à l'entraînement par le code mondial antidopage.

L'AMA le définit comme le transfert d'acides nucléiques ou de séquences d'acides nucléiques ou bien comme l'utilisation de cellules normales ou génétiquement modifiées ayant la capacité potentielle d'améliorer la performance sportive.

L'Académie de médecine a récemment rappelé que le dopage génétique était loin d'appartenir à la science-fiction 100 ( * ) . Elle fait part en effet de sa plus grande inquiétude quant au développement de produits en phase d'essai clinique au sein de l'industrie pharmaceutique et qui « constituent des agents affectant directement ou indirectement des fonctions connues pour influencer la performance sportive par altération de l'expression génétique. (...) Dans un avenir peut-être proche, on peut craindre que se répandent des techniques déviantes comprenant l'utilisation de cellules normales ou génétiquement modifiées ou le transfert d'acides nucléiques ».

Devant votre commission d'enquête, Michel Rieu a jugé nécessaire de réitérer cette mise en garde : « si on entend par dopage génétique le passage d'un gène actif d'une cellule à une autre à travers, par exemple, un vecteur viral, je pense que nous sommes épargnés, en tout cas dans l'immédiat. Si on définit le dopage génétique comme l'ensemble des procédés pharmacologiques modernes qui infléchissent les voies de régulation, c'est-à-dire qui permettent à un gène d'exprimer en plus ou en moins le produit protéique intéressant, alors le risque de dopage génétique existe déjà . Au laboratoire, nous avons plusieurs exemples de produits qui peuvent jouer ce rôle. Il s'agit de produits non médicamenteux mais dédiés à l'expérimentation et procurés sur Internet, comme par exemple l'Aicar » 101 ( * ) .

En ce sens, le dopage génétique constitue une menace déjà bien réelle.

2. Une liste des substances et méthodes interdites dans le sport qui ne donne pas entière satisfaction

Les substances et méthodes interdites dans le sport sont répertoriées dans la « Liste des interdictions » qui prend la forme d'un « standard international » assorti au code mondial antidopage (CMA).

Cette liste est mise à jour annuellement par l'AMA et entre en vigueur au 1 er janvier de chaque année, la convention internationale contre le dopage dans le sport adoptée à Paris le 19 octobre 2005 et ratifiée par la France lui donnant force contraignante en droit français.

Selon la définition établie à l'article 4.3 du CMA, les substances et procédés figurant sur la Liste des interdictions répondent à au moins deux des trois critères suivants :

- il est scientifiquement avéré que la substance ou la méthode a le potentiel d'améliorer la performance sportive , qu'elle soit utilisée seule ou en combinaison avec d'autres substances ou méthodes ;

- il est scientifiquement établi qu'elle présente un risque réel ou potentiel pour la santé du sportif ;

- son usage est contraire à l'esprit sportif .

Dans les faits, comme l'indique le tableau ci-dessous, la Liste des interdictions se scinde aujourd'hui en trois volets que l'on peut considérer comme autant de listes distinctes :

- les substances et méthodes interdites en permanence ;

- les substances et méthodes interdites uniquement en compétition ;

- les substances interdites uniquement dans certains sports.

Certaines substances sont en outre placées sur le « programme de surveillance » de l'AMA, lequel ne fait pas partie de la Liste des interdictions. Il s'agit de substances que l'agence surveille pour « pouvoir en déterminer la prévalence d'usage dans le sport » (article 4.5 du code mondial antidopage). Ces substances font ainsi l'objet d'un dosage dans les urines lors des contrôles antidopage sans pour autant entraîner de sanctions en cas de résultat positif. En 2013, le programme de surveillance comprend certains stimulants (dont la caféine et la nicotine) et narcotiques mais uniquement en compétition et les glucocorticoïdes mais seulement hors compétition.

Classes de substances et méthodes figurant sur la Liste des interdictions
(au 1 er janvier 2013)

En permanence

En compétition uniquement

Dans certains sports uniquement

S0. Substances non approuvées*

X

S1. Agents anabolisants

X

S2. Hormones peptidiques, facteurs de croissance et substances apparentées

X

S3. Bêta-2 Agonistes

X

S4. Modulateurs hormonaux et métaboliques

X

S5. Diurétiques et autres agents masquants

X

S6. Stimulants**

X

S7. Narcotiques**

X

S8. Cannabinoïdes

X

S9. Glucocorticoïdes***

X

M1. Manipulation de sang ou de composants sanguins

X

M2. Manipulation chimique et physique

X

M3. Dopage génétique

X

P1. Alcool

X

X

P2. Bêtabloquants

X

X

* Il s'agit des substances pharmacologiques non approuvées pour une utilisation thérapeutique chez l'homme.

** Les stimulants et les narcotiques figurant sur le programme de surveillance ne sont pas interdits (cf. infra).

*** Les glucocorticoïdes ne sont interdits que lorsqu'ils sont administrés par voie orale, intraveineuse, intramusculaire ou rectale.

Source : Commission d'enquête à partir de la Liste des interdictions 2013 -
standard international de l'AMA

Votre rapporteur, conforté en cela par les témoignages recueillis par votre commission d'enquête, estime qu'en l'état actuel la Liste des interdictions n'est pas susceptible d'un accueil sans réserve.

À l'évidence, certaines substances d'usage courant sont difficilement classables. Les effets stimulants de la caféine sur le système nerveux central et sur le métabolisme du glycogène ont d'abord justifié sa présence sur la Liste des interdictions entre 1984 et 2003. Étant contenue dans de nombreuses boissons énergisantes et son pouvoir ergogénique étant considéré comme faible, la substance a ensuite été retirée de la liste.

Quant à l'autorisation actuelle de la nicotine, inscrite dans le programme de surveillance depuis 2012, elle peut poser question au regard des témoignages recueillis par votre commission d'enquête. Son usage sous forme de tabac à chiquer ou de petits sachets placés dans le sillon gingivo-labial a été en effet rapporté dans le hockey sur glace, le ski alpin et le biathlon 102 ( * ) . Il ne semble pas faire de doute qu'elle contribue à renforcer la capacité de concentration tout en présentant un effet sédatif.

Votre rapporteur ne souhaite pas porter de jugement sur le bien-fondé scientifique de la présence de telle ou telle substance sur la Liste des interdictions. Il constate néanmoins que les changements successifs et fréquents de la liste , conduisant certaines substances à entrer puis sortir du champ des interdictions et d'autres à ne plus être interdites dans certains sports alors qu'elles l'étaient jusque-là, sont de nature à brouiller le message délivré par la lutte antidopage .

Votre rapporteur regrette en outre la tendance persistante des autorités internationales à maintenir, à chaque révision, une distinction entre les substances interdites en permanence et celles qui ne le sont qu'en compétition. Il rejoint ainsi l'opinion de nombreuses personnalités auditionnées devant votre commission d'enquête.

Marc Sanson insiste en ce sens sur la faible vertu pédagogique de l'absence de doctrine claire et constante : « le fait que certaines substances soient écartées, que la caféine soit placée sur la liste des substances sous surveillance, ou que certains produits dopants soient supprimés pour quelques disciplines sportives et non pour d'autres, n'apparaissent pas comme de bons signaux » 103 ( * ) . Comment expliquer, par exemple, à de jeunes sportifs qu'ils pourront consommer certaines substances hors des compétitions mais non lors de celles-ci ? Ou encore qu'entre 2012 et 2013 certaines disciplines sportives aient retrouvé le droit de recourir aux bêtabloquants 104 ( * ) ?

La distinction de différents champs d'interdiction, qui conduit notamment à autoriser les stimulants et les corticoïdes à l'entraînement est contreproductive sur le plan de la clarté du message antidopage et n'est pas justifiée au fond .

D'une part, le recours à ces substances, en particulier aux amphétamines et aux narcotiques permet d'accroître la charge d'entraînement et contribue à accélérer artificiellement la progression. Michel Audran le confirme : « j'ai vu, dans des affaires judiciaires où j'intervenais comme expert, des sportifs amateurs du " pot belge " - amphétamines et caféine le plus souvent, cocaïne et héroïne étant réservées au " pot belge royal " ! - pour se motiver pour l'entraînement » 105 ( * ) . Les corticoïdes facilitent également la récupération.

D'autre part, de nombreuses substances autorisées uniquement à l'entraînement continuent de produire des effets sur la performance au-delà du délai après lequel elles cessent d'être détectables . Par exemple, le cortisol disparaît du sang en une heure ou deux mais ses effets se font sentir pendant plusieurs heures.

En tout état de cause, votre rapporteur souhaite rappeler que les conséquences de ces substances sur la santé des sportifs sont identiques, quel que soit le moment où elles ont été administrées (en ou hors compétition) .

Pour l'ensemble de ces raisons, et relayant la demande de plusieurs scientifiques auditionnés par votre commission d'enquête, votre rapporteur juge nécessaire d'établir une liste unique des substances et méthodes interdites indépendamment du moment où elles sont utilisées. Il appelle en outre de ces voeux une plus grande constance dans les décisions d'inclusion dans la liste ou d'exclusion de celle-ci des substances concernées.

Proposition n° 6 Soutenir auprès de l'AMA la suppression de la distinction entre les méthodes
et substances interdites en permanence et celles qui le sont uniquement en compétition

3. Des risques sanitaires majeurs

Le défi posé par le dopage à la santé publique constitue une préoccupation centrale de votre commission d'enquête comme de nombreuses personnes auditionnées tant en France qu'à l'étranger.

Le dopage met en effet doublement en danger la santé publique :

- les substances utilisées ont des effets secondaires potentiellement graves et pour la plupart connus, que ces effets résultent directement de leur usage ou indirectement de l'accroissement de la charge de travail permise ;

- le dopage nuit à l'intelligibilité des campagnes de promotion des activités sportives fondées sur les effets bénéfiques du sport sur la santé.

a) L'absence regrettable de données épidémiologiques globales sur l'usage de produits dopants dans le sport

Si les effets indésirables des produits dopants sont connus (voir infra ), il manque à la lutte contre le dopage des indicateurs sanitaires fiables reposant sur des données épidémiologiques précises (mortalité, morbidité...).

Ces données seraient pourtant les seules à même de fournir une évaluation rigoureuse de l'importance des populations touchées par le dopage et des pathologies associées. Patrick Laure affirme que « ces travaux permettraient, en outre, de documenter la dangerosité de certains produits dont la prise est réputée anodine parce qu'elle est courante et qu'elle ne semble pas avoir provoqué d'accident majeur, comme la mélatonine, la créatine ou la DHEA » 106 ( * ) .

En l'état actuel des choses, les études épidémiologiques sont à la fois éparses et parcellaires .

Marc Sanson fait par exemple référence à une enquête sur la durée de vie moyenne des footballeurs américains et qui « a établi que celle-ci tournait autour de cinquante ans. Une autre enquête sur la durée de vie comparée des vainqueurs du Tour de France avant et après la Seconde Guerre mondiale a déterminé qu'auparavant, celle-ci était plus haute que la moyenne - soixante-dix-sept ans ; après la Seconde Guerre mondiale, la proportion s'est inversée, devenant inférieure à l'espérance de vie moyenne des Français » 107 ( * ) .

S'agissant de la consommation d'amphétamines, Jean-Pierre de Mondenard explique quant à lui : « une étude sur les coureurs du Tour de France, que j'ai réalisée avec l'Institut Curie, a montré que l'accidentologie des cyclistes professionnels est deux fois plus élevée que la moyenne, pour deux raisons. Les coureurs passent 20 à 25 heures par semaine sur les routes sur un véhicule qui n'a pas de pare-chocs. Et ils prennent des amphétamines. Celles-ci entraînent aussi des fibroses vasculaires. Dans les années 1970 ou 1990, les coureurs du Tour, tous jeunes, mouraient cinq fois plus d'accidents cardiovasculaires que la moyenne de la population » 108 ( * ) .

D'autres études soulignent les liens potentiels entre les arrêts cardiaques observés chez les haltérophiles et la consommation de stéroïdes anabolisants 109 ( * ) .

Aucune étude épidémiologique d'envergure n'a cependant été réalisée en matière d'usage de produits dopants dans le sport et toute demande en ce sens paraît avoir tourné court. Michel Rieu a en effet indiqué à votre commission d'enquête demander sans succès depuis des années la réalisation d'études épidémiologiques rétrospectives : « on pourrait se servir des dossiers pluriannuels de suivi des sportifs de haut niveau dont dispose l'Insep et qui permettraient de connaître, sport par sport et décennie par décennie, les programmes d'entraînement réalisés et les taux de morbidité, voire de mortalité, observés chez les sportifs. Je n'ai jamais pu obtenir ces dossiers » 110 ( * ) .

Ces données permettraient notamment de distinguer, dans la survenue de pathologies, le rôle joué par le dopage et la part de responsabilité imputable à la nature de l'activité sportive en cause.

C'est pourquoi, il apparaît primordial à votre rapporteur de mieux outiller la lutte antidopage en réunissant toutes les conditions nécessaires à la réalisation d'études épidémiologiques globales et ambitieuses.

Proposition n° 7 Autoriser et financer la réalisation d'études épidémiologiques rétrospectives
susceptibles d'améliorer l'état actuel des connaissances relatives au recours au dopage
et aux risques sanitaires encourus

b) Effets indésirables et toxicité des substances et méthodes dopantes

Étant dans leur grande majorité des médicaments ou des stupéfiants dont les effets indésirables sont connus, les substances dopantes sont toutes porteuses de risques sanitaires à court, moyen ou long terme. 111 ( * )

Les effets indésirables essentiels associés aux principales classes de substances et de méthodes dopantes connues sont récapitulés dans le tableau ci-après.

Bien entendu, la survenue de ces effets secondaires dépend de nombreux facteurs (parmi lesquels la durée de consommation et la quantité utilisée, les conditions d'administration ou encore l'état général du sportif).

Il convient de noter que plusieurs éléments sont de nature à démultiplier les risques encourus :

- l'association de plusieurs substances et pratiques dopantes considérées comme complémentaires dont les effets secondaires sont individuellement connus mais dont on n'ignore parfois les interactions pharmacologiques ;

- l'existence d'une pluralité d'intervenants (médicaux ou non) dans la préparation des sportifs qui peut compliquer le suivi médical d'ensemble.

Objectifs recherchés et effets secondaires
des principales substances et méthodes dopantes connues

Substance ou méthode interdite utilisée

Indication thérapeutique éventuelle

Principaux objectif(s) recherché(s)

Effets indésirables

Accroissement de la masse musculaire

Renforcement des capacités aérobies (endurance)

Résistance
à la fatigue physique
et la douleur permettant notamment un accroissement
de la charge
de travail

Perte de poids

Agent masquant

Anabolisants stéroïdiens

(testostérone notamment)

Traitement de l'hypogonadisme mâle, du retard de croissance,
de l'ostéoporose, des anémies,
du cancer du sein, réparations tissulaires

X

- Troubles du comportement, agressivité

- Dépendance

- Risques cardiovasculaires et carcinologiques

- Rupture tendineuse, déchirure musculaire

- Arrêt de la croissance

- Insuffisance sexuelle

- Problèmes dermatologiques

Hormone de croissance (GH)

Traitement
du nanisme

X

X

- Changements morphologiques
(arrêt de croissance, hypertrophie
des mâchoires et déformations des extrémités)

- Risques cardiovasculaires (cardiomégalie, maladie coronaire, HTA, troubles du rythme) et carcinologiques (cancers du côlon,
de la prostate et du foie)

- Risques métaboliques (insulino-résistance et perturbations lipidiques

- Risques endocriniens : insuffisance thyroïdienne

- Modification des caractères sexuels

Erythropoïétine (EPO)

Traitement
de l'insuffisance rénale ou de certains types d'anémies sévères

X

- Syndromes d'intolérance (fièvre, fatigue intense, frissons, douleurs dans les muscles et les articulations)

- Risques d'accidents thromboemboliques (augmentation
de la viscosité sanguine)

- Arrêt cardiaque

- Diabète

- Cancers

Autotransfusion sanguine

X

- Accidents de transfusion (erreur
de poche, défaut de stérilité, réactions allergiques, transmission d'agents infectieux bactériens ou viraux)

- Augmentation de la viscosité du sang et problèmes cardiovasculaires

Bêta2-agonistes

Traitement
de l'asthme par dilation des bronches

X

X

- Tremblements, maux de tête

- Risques cardiovasculaires et carcinologiques

Stimulants (amphétamines notamment)

X

X

-Troubles comportementaux (décompensation psychiatrique, modification du psychisme, agressivité)

- Dépendance

- Maladies cardiovasculaires consécutives à l'abus d'amphétamines (hypertension artérielle, valvulopathie) ou de cocaïne (cardiomyopathies)

- Épuisement, coup de chaleur, mort

Narcotiques (morphiniques, cocaïne, cannabinoïdes)

Morphine : lutte contre la douleur

X

- Diminution de l'attention, troubles de coordination

- Troubles comportementaux (décompensation psychiatrique, agressivité)

- Dépendance

- Risques de dépendance respiratoire

Glucocorticoïdes

Maladies inflammatoires

X

- Fragilisation de l'appareil musculo-tendineux

- Dépression immunitaire

- OEdèmes et prise de poids

- Insuffisance cortico-surrénalienne

Diurétiques

Insuffisance cardiaque, hypertension artérielle

X

X

- Problèmes rénaux et cardiaques, déshydratation, crampes, hyperglycémie, hypotension

Source : Commission d'enquête (à partir Michel Rieu et Patrice Queneau, Rapport à l'Académie de médecine, La lutte contre le dopage : un enjeu de santé publique, Sport et Dopage , 9 février 2012 ; Fondation sport santé, Le dopage et le sport : ça nous intéresse , 2000).

Première classe de substances détectée au niveau mondial d'un point de vue quantitatif, les agents anabolisants ont des effets indésirables bien documentés.

L'étude sur la prévalence du dopage au sein de la ligue de baseball américaine 112 ( * ) rappelle ainsi que le recours aux stéroïdes anabolisants peut engendrer des troubles comportementaux graves, avec un accroissement du risque de suicide, en particulier en cas de privation. Les jeunes apparaissent comme étant particulièrement exposés.

Le danger est d'autant plus important que les athlètes concernés par cette étude consomment des doses très supérieures à celles qui sont généralement administrées dans le cadre d'un usage médical. La consommation y apparaît, en effet, cinq à trente fois supérieure au niveau de testostérone naturellement produit par l'organisme 113 ( * ) .

Enfin, la « rage des stéroïdes », pouvant expliquer certaines formes de violences conjugales 114 ( * ) , est également identifiée comme un risque majeur.

La consommation d'EPO présente, quant à elle, des risques allant de la simple intolérance aux accidents thromboemboliques graves et à l'issue potentiellement fatale. Françoise Lasne rappelle ainsi que « dans ses confessions, le cycliste espagnol Manzano rapporte l'utilisation d'hémoglobine réticulée, destinée à traiter l'anémie chez le chien : mal lui en a pris, puisqu'il a fait une violente réaction à ce produit ! ». De son côté, Gilles Delion souligne que « les coureurs consommateurs d'EPO se trahissent en prenant de l'aspirine chaque soir, de manière à liquéfier le sang, histoire de ne pas mourir dans la nuit » 115 ( * ) .

L'étude susmentionnée du laboratoire suisse d'analyses antidopage (LAD) 116 ( * ) attire également l'attention sur des cas extrêmes de « polyglobulie secondaire » consécutifs au dopage sanguin chez les athlètes de haut niveau. Il s'agit d'une anomalie de la production des globules rouges liée à l'augmentation du taux sanguin d'hormones stimulant l'érythropoïèse et qui conduit à un accroissement de la viscosité du sang.

Plus généralement, les manipulations sanguines comme les homo - ou autotransfusions ne mettent pas les sportifs à l'abri des risques d'erreur de poche, d'incompatibilité entre le sang du donneur et le sang du receveur ou encore de conditions de stérilité douteuses 117 ( * ) .

Par ailleurs, certaines pratiques dopantes sont susceptibles de porter atteinte à l'intégrité corporelle . Il a en effet été signalé à votre commission d'enquête que les « athlètes handicapés n'hésitent pas à recourir à des traitements très douloureux pour exciter la moelle épinière et augmenter la motricité le temps d'une épreuve » 118 ( * ) . L' « hyperactivité autonome » (HRA) ou pratique du « boosting », c'est-à-dire d'automutilation sur des parties insensibles visant à accroître la sécrétion d'adrénaline, a été confirmée par la fédération française handisport elle-même 119 ( * ) . Elle échappe évidemment aux statistiques relatives aux contrôles positifs mais n'en constitue pas moins un enjeu sanitaire de taille.

Les risques de toxicité des substances dopantes récemment identifiées et exclusivement dédiées au dopage ont également été mis en évidence.

Michel Audran fait ainsi part de crainte que « des SARMs (Selective androgen receptor modulators) ne remplacent les stéroïdes anabolisants dont ils n'ont pas l'effet androgénique. On relève des cas de dopage avec ces substances, dont une a été abandonnée en essai clinique à cause de toxicité ».

Il en va également ainsi de l'« Aicar », substance qui n'est pas un médicament, mais est pourtant accessible sur Internet et qui permet de brûler des graisses tout en préservant son tissu musculaire et d'accroître sans efforts sa capacité d'endurance. Elle « entre dans la composition de compléments alimentaires à usage humain alors qu'il est très toxique lorsqu'il est actif sur le rat » 120 ( * ) .

c) Dopage et toxicomanie

S'il n'existe aucun lien systématique entre les pratiques dopantes et les conduites addictives, le dopage peut entraîner une dépendance, voire constituer une porte d'entrée dans les pratiques toxicomaniaques.

Certains produits se retrouvent en effet à la fois dans les conduites addictives et les toxicomanies. Jean-Pierre Parquet indique par exemple « que la cocaïne, qui améliore la perception du champ visuel et la rapidité de réaction, est très consommée dans les sports de raquette. De même, des études ont révélé que les élèves des grandes écoles consommaient des corticoïdes, à l'instar des sportifs de plus ou moins haut niveau » 121 ( * ) .

Patrick Laure met quant à lui en garde contre la dépendance susceptible d'être entraînée par certains produits dopants tels les stéroïdes anabolisants, les amphétamines et les corticoïdes 122 ( * ) .

Cette inquiétude se nourrit non seulement de témoignages d'anciens sportifs ayant sombré dans la toxicomanie au cours ou après leur carrière mais aussi d'études mettant en évidence des liens entre la pratique physique intensive et la consommation de substances psychoactives.

Décrivant les relations étroites entre dopage et toxicomanie dans le milieu cycliste, Philippe Gaumont déclarait ainsi : « c'est parfois dur de se passer du pot belge, comme ça, du jour au lendemain, car c'est une drogue très puissante. On se l'injecte quand notre corps ressent encore les fatigues de la course et ça l'épuise deux fois plus. Le jour où il faut s'arrêter, une énorme tristesse, proche de la déprime, nous envahit . (...) . Le vélo français est devenu un monde de toxicos » 123 ( * ) .

Le lien entre des comportements addictifs et des antécédents d'une pratique sportive intensive a été établi par des études épidémiologiques. Loïc Sallé et Jean-Charles Basson, renvoient à une enquête conduite en 1997 par le Dr W. Lowenstein au centre Montecristo de l'hôpital Laennec de Paris qui « met en évidence que 20 % des patients accueillis dans le centre de prise en charge des toxicomanes sont d'anciens sportifs de haut niveau. 75 % étaient des hommes pour qui la consommation d'héroïne avait débuté pendant la pratique sportive et s'accompagnait, pour certains, d'usage de produits dopants (amphétamines, anabolisants), voire d'autres stupéfiants (cannabis, cocaïne ) » 124 ( * ) .

La mise au jour d'une surreprésentation, par rapport à la population générale, de sportifs de haut niveau ayant concouru sous l'emprise de substances dopantes montre ainsi que le glissement vers l'addiction à partir du dopage constitue un risque à ne pas négliger .

d) Le problème des compléments alimentaires contaminés

Au cours des dernières années, le recours aux compléments alimentaires ou aux barres et boissons énergétiques s'est largement banalisé dans le sport comme dans la société en général 125 ( * ) .

Ces compléments alimentaires peuvent cependant contenir des produits dopants.

Dans le cas où ces derniers ne sont pas mentionnés sur l'emballage, il existe un risque non négligeable et avéré que les compléments soient contaminés, de manière accidentelle ou intentionnelle, par des substances interdites. En dehors des cas de contamination croisée, certains fabricants pourvoient en effet volontairement leur produit d'un effet ergogénique par ajout de substances anabolisantes par exemple.

Le risque s'accroît lorsque les compléments alimentaires sont acquis en dehors des circuits pharmaceutiques spécialisés, comme par exemple sur Internet.

Plusieurs études ont mis en garde contre l'insuffisance des contrôles réalisés sur la pureté de ces produits 126 ( * ) .

En 2004, le laboratoire d'analyses suisse du dopage (LAD) a procédé à l'examen de la composition réelle d'une centaine de compléments alimentaires accessibles en Suisse 127 ( * ) .

Les résultats indiquent que la plus grande vigilance est de mise en la matière : trois compléments alimentaires étaient contaminés à une grande quantité de métandiénone, substance appartenant à la classe des stéroïdes anabolisants. Leur consommation expérimentale s'est traduite par des traces de métabolites dans les urines pendant plus d'une semaine. Ces traces auraient été suffisantes, le cas échéant, pour déboucher sur un contrôle antidopage positif.

En outre, « la recherche de testostérone et de nandrolone ainsi que de leurs précurseurs a démontré que dix-huit produits analysés n'étaient pas conformes à la composition annoncée par le fabriquant. Quatorze de ces produits étaient dans la catégorie des prohormones, trois dans celle des stimulants et un dans la catégorie créatine. Le contaminant le plus fréquent est la molécule mère de testostérone ».

À cet égard, il convient de noter que la France s'est dotée en juillet 2012 d'une norme française Afnor (NF V94-001) visant à garantir l'innocuité des compléments alimentaires en matière de dopage.

À la condition qu'elle soit largement connue et prise en compte de tous les sportifs ou pratiquants sportifs, cette mesure va dans le bon sens.

Compte tenu de la circulation de compléments alimentaires en provenance notamment de pays tiers ou achetés sur Internet, on ne peut qu'encourager la mise en place de tels référentiels communs au niveau international.


* 91 Audition de David Douillet du 14 mars 2013.

* 92 Jean-Pierre de Mondenard, Dopage, l'imposture des performances, Mensonges et vérités sur l'école de la triche , 2000.

* 93 Audition du 14 mars 2013.

* 94 Observatoire européen des drogues et toxicomanies.

* 95 Patrick Laure, Le dopage, PUF, 1995.

* 96 Jean-Pierre de Mondenard, Dopage, l'imposture des performances, Mensonges et vérités sur l'école de la triche , 2000, p. 20.

* 97 Jean-Pierre de Mondenard, Dopage, l'imposture des performances, Mensonges et vérités sur l'école de la triche , 2000, p. 21.

* 98 Audition de Michel Audran du 21 mars 2013.

* 99 Audition du 21 mars 2013.

* 100 Michel Rieu, Patrice Queneau, Rapport à l'Académie de médecine, La lutte contre le dopage : un enjeu de santé publique. Sport et Dopage . 9 février 2012.

* 101 Audition du 4 avril 2013.

* 102 Voir l'audition de Michel Vion et de Marie-Philippe Rousseaux-Blanchi du 29 mai 2013. « La chique provient des pays scandinaves. Elle entraîne des décharges très importantes de nicotine et entraîne une dépendance majeure sur les athlètes » (Marie-Philippe Rousseaux-Blanchi).

* 103 Audition du 20 mars 2013.

* 104 En 2013, les sports d'aéronautique, les sports de boule, le bridge, les jeux de neuf quilles et de dix quilles ainsi que le motonautisme ont été retirés de la liste des sports dans lesquels les bêtabloquants sont interdits.

* 105 Audition du 21 mars 2013.

* 106 Patrick Laure, Éthique du dopage , 2002.

* 107 Audition du 20 mars 2013

* 108 Audition du 14 mars 2013.

* 109 M. Pärnissen, U. Kujala, E. Vartiainen, S. Sarna, T. Seppälä « Increased premature mortality of competitive powerlifters suspected to have used anabolic agents ». Int J Sports Med 2000; 3: 225-7 in: Patrick Laure, Éthique du dopage , 2002 ; George J. Mitchell report to the commissioner of baseball of an independent investigation into the illegal use of steroids and other performance enhancing substances by players in major league baseball, December 13, 2007.

* 110 Audition du 4 avril 2013.

* 111 Michel Rieu, Patrice Queneau, Rapport à l'Académie de médecine, La lutte contre le dopage : un enjeu de santé publique . Sport et dopage. 9 février 2012.

* 112 George J. Mitchell report to the commissioner of baseball of an independent investigation into the illegal use of steroids and other performance enhancing substances by players in major league baseball, 13 décembre 2007.

* 113 Jay R. Hoffman and Nicholas A. Ratamess, Medical Issues Associated with Anabolic Steroid Use : Are They Exaggerated ? , J. of Sports Science & Med. 182, 183 (2006), in : George J. Mitchell report to the commissioner of baseball of an independent investigation into the illegal use of steroids and other performance enhancing substances by players in major league baseball, December 13, 2007.

* 114 ChangHee Choi, Harrison Pope Jr . Violence toward women and illicit androgenic-anabolic steroid use , Ann Clin Psychiatry 1994 ; 1 : 21-5, in Patrick Laure, Éthique du dopage , 2002.

* 115 Propos par le coureur cycliste le 27 octobre 1996 et rapportés par Jean-Pierre de Mondenard, Dopage, l'imposture des performances, Mensonges et vérités sur l'école de la triche , 2000, p. 22.

* 116 Pierre-Edouard Sottas, Neil Robinson, Giuseppe Fischetto, Gabriel Dollé, Juan Manuel Alonso et Martial Saugy, Prevalence of Blood Doping in Samples Collected from Elite Track and Field Athletes , Clinical Chemistry 57 :5, 762-769 2011).

* 117 Voir à cet égard les possibles effets secondaires dans l'ouvrage de Tyler Hamilton et Daniel Coyle, La course secrète , Presses de la cité, 2012.

* 118 Audition de Marc Sanson du 20 mars 2013.

* 119 Audition de Gérard Masson, Frédéric Rusakiewicz et Noël Chevaudonnat du 29 mai 2013.

* 120 Audition du 21 mars 2013.

* 121 Audition du 28 mars 2013.

* 122 Éthique du dopage , 2002.

* 123 Prisonnier du dopage , 2005, p. 2006.

* 124 Loïc Sallé et Jean-Charles Basson, « Dopage et référentiel médical : la duplicité ? », in Société de sociologie du sport de langue française (dir.), Dispositions et pratiques sportives, Paris, L'Harmattan, p. 321-333. Voir aussi W. Lowenstein, P. Arvers, L. Gourarier, A. S. Porche et al « Activités physiques et sportives dans les antécédents de personnes prises en charge pour addictions », Ann Med Int 2000 ; 151, A18-26, cité in Patrick Laure, Éthique du dopage , 2002, p. 89.

* 125 Voir notamment les auditions de Jean-Pierre Bourely du 27 mars 2013, de Felipe Contepomi du 18 avril 2013 ou encore de Gérard Masson, Frédéric Rusakiewicz et Noël Chevaudonnat du 29 mai 2013.

* 126 Voir notamment N. Baume, P. Mangin, M. Saugy, Compléments alimentaires: phénomène de société et problématique dans le monde antidopage . Médecine & Hygiène 2004 : 62 : 1510-1514 ; M. Kamber, N. Baume, M. Saugy, L. Rivier, Nutritional supplements as a source for positive doping cases? Int J Sport Nutr Exerc Metab. 2001 Jun;11(2): 258-63.

* 127 http://www.doping.chuv.ch/lad_home/lad-recherche-developpement/lad-recherche-developpement-projets-finalises/lad-recherche-developpement-projets-finalises-complements-alimentaires.htm

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