C. LE DÉVELOPPEMENT D'ÉCO-QUARTIERS

Le Québec est également en pointe pour ce qui est du développement d'éco-quartiers. Plusieurs projets innovants ont été lancés ces dernières années, avec là encore un enjeu en termes d'aménagement du territoire. Votre délégation a pu, par exemple, visiter le complexe environnemental de Saint-Michel à Montréal.

Ce complexe occupe 192 hectares au coeur de Montréal. Le site abritait auparavant une carrière de calcaire, la carrière Miron, qui a été reconvertie en 1968 en un site d'enfouissement de 75 hectares. Aujourd'hui, il est en passe d'être transformé en un immense espace vert. C'est le plus ambitieux projet de réhabilitation environnementale mené à ce jour à Montréal.

Le complexe a été conçu comme une véritable plaque tournante environnementale. On y trouve :

- un centre de récupération et de tri ;

- une centrale qui convertit en électricité le biogaz produit par le site d'enfouissement ;

- des sites de compostage et de déchiquetage du bois ;

- un espace culturel ;

- un espace sportif ;

- un pôle éducatif ;

- une zone industrielle et commerciale.

Un parc linéaire ceinture le site, avec une piste cyclable de 5 kilomètres qui donne un aperçu de ce que sera l'espace vert à son ouverture prévue d'ici 2020.

PLAN DIRECTEUR DU COMPLEXE ENVIRONNEMENTAL DE SAINT-MICHEL

Source : ville de Montréal

La réhabilitation de l'ancienne carrière puis de l'ancienne décharge est un projet global et ambitieux, qui a nécessité de résoudre de nombreuses difficultés techniques.

La question de la récupération des biogaz, en particulier, a constitué un enjeu central. En effet, en se décomposant, les matières organiques contenues dans les déchets enfouis produisent un mélange gazeux contenant du méthane. Ce biogaz représente un réel danger s'il n'est pas canalisé et il contribue de manière considérable au réchauffement climatique.

C'est pourquoi, dès 1989, l'équipe du complexe environnemental a commencé à implanter un dispositif de captage pour éviter que le biogaz ne s'échappe dans les sols ou l'atmosphère. Près de 375 puits de captage ont été placés à une profondeur moyenne de 30 mètres dans les résidus enfouis.

En 1996, le complexe a établi un partenariat avec la centrale Gazmont pour convertir ce biogaz en électricité. Aujourd'hui, la centrale possède une capacité totale de 23 mégawatts qui alimente le réseau d'Hydro-Québec. Cela représente la consommation en électricité de 15 000 ménages.

Historique du complexe environnemental de Saint-Michel

1895 : début de l'exploitation d'une carrière de calcaire sur le site.

1968 : une partie de la carrière est utilisée comme site d'enfouissement.

1984 : la ville de Montréal acquiert le terrain.

1988 : la ville reprend l'exploitation du site d'enfouissement selon les normes imposées par le ministère du développement durable, de l'environnement et des parcs du Québec.

1989-2008 : plus de 375 puits de captage des biogaz sont installés afin de prévenir les émissions de gaz à effet de serre polluants.

1989 : la ville installe son centre de récupération et de tri des matières recyclables.

1995 : le site est rebaptisé Complexe environnemental de Saint-Michel.

1996 : la centrale Gazmont commence à convertir le biogaz en électricité.

2000 : le site d'enfouissement ne reçoit plus de déchets fermentescibles qui sont réorientés vers d'autres structures.

2009 : le complexe met définitivement fin à ses activités d'enfouissement des matériaux secs provenant des travaux de démolition, de construction et de rénovation.

La reconversion du complexe environnemental de Saint-Michel fait l'objet d'une surveillance accrue des pouvoirs publics. En effet, les activités d'un site d'enfouissement sanitaire entraînent inévitablement des risques, à commencer par la présence de biogaz et de lixiviats, mais également du fait des nuisances liées à la qualité de l'air.

Des puits de surveillance ont été aménagés sur tout le pourtour du site, afin de veiller à ce que le biogaz ne s'infiltre pas dans le sous-sol avoisinant et que le lixiviat ne contamine pas les eaux souterraines. Par ailleurs, la qualité de l'air fait l'objet d'un suivi constant. Un échantillonnage est réalisé chaque semaine pour surveiller la présence de biogaz.

Le recouvrement final du complexe a débuté à l'automne 2009. La ville de Montréal a entrepris de recouvrir plus de 30 hectares sur les 75 hectares qui servaient de site d'enfouissement par le passé. Cet espace constituera le futur parc ouvert au public. Il était encore en cours de renaturalisation lors du déplacement de votre délégation.

Le complexe environnemental de Saint-Michel est donc un projet ambitieux de réhabilitation de l'espace urbain, en plein coeur d'un quartier défavorisé, actuellement en pleine revitalisation du fait du projet de parc.

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