Présentation du colloque par Chantal Jouanno,
présidente de la délégation aux droits des femmes

Merci beaucoup, Monsieur le Président.

Mes chers collègues, Mesdames et Messieurs, je veux témoigner auprès de vous tous et toutes que notre président est toujours à l'écoute des sujets que nous lui soumettons sur l'égalité des chances et la parité en général. Merci de votre présence. C'est vrai que nous ne nous quittons plus depuis le 8 mars !

Ce colloque sur les associations et les femmes qui s'engagent fait suite à une série de colloques qui ont eu lieu au Sénat sur l'engagement citoyen des femmes. Un colloque a été organisé par Brigitte Gonthier-Maurin en 2004 sur les femmes résistantes, souvent oubliées de l'histoire. L'année dernière a eu lieu le colloque sur le soixante-dixième anniversaire du premier vote des femmes lors des élections municipales de 1945. Ce colloque a été très apprécié.

Cette année, notre colloque porte sur un autre aspect de la citoyenneté des femmes : leur engagement associatif. Il vise à montrer que la vie de la cité ne se fait pas uniquement par la politique, mais peut aussi passer par l'engagement bénévole. J'ai pu moi-même constater dans ma vie sportive ou dans le domaine de l'environnement l'importance de l'engagement féminin. Avec l'engagement associatif, on est au coeur de l'engagement citoyen des femmes puisque les femmes ont participé à la vie associative avant même que les droits politiques leur soient reconnus.

On entend parfois dire que les femmes ne font pas de politique car elles n'ont pas le temps ou parce qu'elles seraient trop timides pour s'engager pour la cité. On voit au contraire dans les associations que les femmes sont extrêmement engagées et trouvent le temps de s'investir. Il existe donc sans doute d'autres explications aux difficultés de faire progresser la place des femmes en politique et dans les lieux de pouvoir, en général.

Je souhaite tout d'abord vous remercier, Michelle Perrot, de nous faire l'honneur d'introduire ce colloque. Vous avez écrit un ouvrage dont le titre est très significatif et que nous pourrions appliquer à de nombreux champs de réflexions de notre délégation : Les femmes ou les silences de l'histoire . Les résistantes, par exemple, ont été longtemps un silence de l'histoire.

Je souhaite dire quelques mots sur l'organisation de notre colloque qui va se structurer autour de témoignages de terrain et de la contribution d'universitaires, qui ont mené sur ces questions des recherches remarquables. La première séquence de notre matinée portera sur les raisons de l'engagement des femmes dans les associations. Cette table ronde sera l'occasion de s'interroger sur ce qui peut motiver un engagement associatif par rapport à un engagement politique.

La seconde séquence sera consacrée à la place des femmes dans les associations et à leur accès aux responsabilités : en d'autres termes, au fameux « plafond de verre ». En effet, dans les associations comme ailleurs, lorsqu'il s'agit d'exercer des responsabilités, l'exercice est parfois plus difficile pour les femmes.

Ces deux tables rondes seront animées par des collègues très engagées dans ces questions.

Muguette Dini, ancienne sénatrice, que je suis particulièrement heureuse de saluer, a beaucoup oeuvré dans notre assemblée pour les droits des femmes et pour la lutte contre les violences sexuelles sur les enfants.

Corinne Bouchoux, fortement engagée au sein de la délégation, préside le groupe écologiste du Sénat.

Je tiens à souligner que le fonctionnement de notre délégation est un fonctionnement extrêmement consensuel. Lors de nos débats, nous oublions souvent de quel parti politique nous sommes. En général, nous arrivons à des compromis pour porter ensemble nos préconisations.

Certains des témoignages que nous avons retenus feront écho à la COP 21 et à l'environnement : ce thème sera en quelque sorte notre fil conducteur. Je saisis l'occasion de ce rappel pour remercier l'association Care France , qui nous a envoyé les différentes affiches et photos présentées dans cet hémicycle, qui illustrent parfaitement notre propos.

Nous entendrons le témoignage féministe de Florence Montreynaud, qui du MLF à Zéromacho a toujours oeuvré dans ce domaine. Nous avons aussi souhaité donner la parole à une association dont la mission est l'accueil des femmes migrantes. Nous avons également voulu ne pas nous limiter à la métropole, pour que les femmes ultramarines soient présentes ce matin, avec l'association Femmes au-delà des Mers . J'en profite pour saluer Mayotte qui nous regarde en direct ! La lutte contre la pauvreté est un aspect important de l'engagement associatif et je me réjouis que nous puissions entendre tout à l'heure le témoignage de la présidente d' ATD Quart-Monde. Nous aurons aussi le plaisir de donner la parole aux femmes qui s'engagent dans le milieu étudiant pour que la relève soit assurée, et bien évidemment, nous entendrons le témoignage de femmes qui portent la voix de la ruralité. Au Sénat, rappelons-le, la France des territoires nous tient tout particulièrement à coeur.

Tous ces témoignages ne se feront pas depuis la tribune. Nous alternerons témoignages de vive voix et courtes vidéos. Toutes les femmes que nous entendrons ce matin, qu'elles soient présentes physiquement ou virtuellement, dans ces vidéos, ont en commun d'être inspirantes et de pouvoir servir d'exemple aux autres femmes qui souhaitent s'engager dans le milieu associatif et aller plus loin dans la vie de la cité, en exerçant des responsabilités. Certes, le « plafond de verre » existe mais - par définition - le verre se brise !

Avant de laisser la parole à Michelle Perrot, je souhaite remercier toute l'équipe du secrétariat de la délégation, toujours très attentive aux questions qui nous préoccupent.

Madame la Professeure, vous avez la parole.

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