B. UNE ÉVOLUTION QUI MONTRE UNE AGGRAVATION NETTE ET CONTINUE DU PHÉNOMÈNE DE VACANCE COMMERCIALE DEPUIS LES ANNÉES 2010

L'évolution repérable n'est pas rassurante car elle montre une aggravation nette et continue du phénomène de vacance commerciale depuis les années 2010.

Procos estime qu'elle est passée de 7,2 % en 2012 à 9,5 % en 2015. Cette moyenne générale recouvre par ailleurs à la fois la réduction sensible du nombre de villes en situation favorable (c'est-à-dire avec moins de 5 % de vacance), qui passe de 87 en 2001 à 15 en 2015, et une très forte augmentation du nombre de villes en situation très défavorable (plus de 10 % de vacance) : 23 en 2001, une centaine en 2015. Ce sont globalement les centres-villes de petites et moyennes villes qui souffrent le plus.

La comparaison des deux cartes ci-dessus montre l'extension géographique croissante du phénomène de dévitalisation commerciale entre 2001 et 2015.

De son côté, l'Institut pour la Ville et le Commerce relève que cette évolution est relativement récente en France . Si elle apparaît au Royaume-Uni dès les années 80, le phénomène semble ne s'accélérer en France que depuis le début des années 2010, comme le montre le graphique suivant.

Évolution du taux moyen de vacance commerciale dans le centre-ville
des agglomérations de plus de 25 000 habitants en France depuis 2000

Source : Institut pour la Ville et le Commerce base emplacement Codata

C. DES ÉTUDES QUI MINORENT PROBABLEMENT LA SITUATION DE LA VACANCE COMMERCIALE DANS LES CENTRES-BOURGS

On doit relever que ces différentes études minorent probablement la réalité de la vacance commerciale dans la mesure où elles ne portent que sur des villes d'une certaine taille.

L'étude de l'Institut pour la Ville et le Commerce 9 ( * ) porte sur la vacance commerciale et mesure le phénomène dans 190 centres-villes appartenant à des unités urbaines de plus de 25 000 habitants. L'étude de Procos examine 200 centres-villes appartenant à des unités urbaines de plus de 50 000 habitants.

Alors même que la lettre de mission ministérielle identifiait les centres-villes des communes rurales de moins de 25 000 habitants comme cibles du travail demandé, le rapport CGEDD-IGF ne porte que sur les communes de 10 000 à 100 000 habitants ainsi que les unités urbaines auxquelles les villes-centres moyennes appartiennent. Enfin, l'Insee s'est penché sur les aires urbaines de plus 20 000 habitants.

Il en résulte non seulement une incertitude sur la vacance commerciale dans les petites villes et les centres-bourgs mais aussi, selon toute vraisemblance, une minoration des taux de vacance si l'on se fie à l'état de nombreux centres-bourgs. Sollicité, le ministère de l'Économie et des Finances (direction générale des entreprises) n'a pas été en mesure de communiquer des statistiques de vacance commerciale pertinentes pour les villes et bourgs de moins de 10 000 habitants.


* 9 La vacance commerciale, dans les centres-villes en France, Mesure, facteurs et premiers remèdes, Cahiers de l'Institut pour la Ville et le Commerce, n° 1, mai 2017.

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