C. DES SMART CONTRACTS POUR PROGRAMMER LA BLOCKCHAIN

1. Une définition encore peu stabilisée

Les « contrats intelligents » ou smart contracts sont des programmes informatiques inscrits dans la blockchain. En effet, il est possible d'échanger en son sein des lignes de script, au même titre que des transactions. Ce ne sont pas des contrats au sens juridique, mais des codes informatiques qui facilitent, vérifient ou exécutent un contrat au stade de sa négociation ou de sa mise en oeuvre . Ainsi que l'explique le rapport de France Stratégie Les Enjeux des blockchains , paru en 2018 39 ( * ) , ces applications permettent de « coupler la dimension transactionnelle au monde physique, ce qu'on appelle `'l'internet de la valeur''. Une transaction peut être déclenchée par une intervention directe ou par l'exécution d'un programme informatique susceptible de comporter des conditions ou des vérifications particulières, par exemple sur la date ou à partir d'informations venant du monde physique ».

Par rapport à d'autres programmes plus classiques aux objectifs proches, les smart contracts présentent l'avantage de bénéficier des caractéristiques particulières de la blockchain . Ainsi, leur exécution est irrémédiable et leur code est vérifiable librement par les noeuds du réseau. Ils permettent en particulier de placer des fonds sous séquestre de manière vérifiable.

Leur mise en oeuvre suppose toutefois plusieurs préalables, notamment des mécanismes de vérification approfondis, utiles en raison de l'immuabilité du registre, ainsi que le développement d'un langage de programmation adapté aux contraintes de volume de données propres à un réseau distribué.

2. La réintroduction de « tiers de confiance »

Par ailleurs, l'exécution de la plupart des cas d'usage annoncés, est conditionnée par l'apport et l'export d'informations . Que ce soit pour relever une température, livrer un colis, prouver la réalisation d'un travail, ou donner l'heure d'arrivée d'un avion, un tiers, qualifié d'« oracle » dans l'écosystème Ethereum, doit faire le lien entre la blockchain et le reste du monde, ce qui s'apparente au retour d'un « tiers de confiance » qui permet d'attester d'évènements au sein du monde réel, comme dans les exemples précédents.

Cette troisième fonctionnalité des blockchains , à travers les smart contracts , pourra accompagner le déploiement des objets connectés 40 ( * ) (montres, téléphones, réveils, réfrigérateurs, voitures, etc.), de plus en plus nombreux. Ils pourraient trouver dans la blockchain un réseau pertinent pour communiquer entre eux, en conservant la confiance dans les informations échangées.


* 39 http://www.strategie.gouv.fr/publications/enjeux-blockchains

* 40 Voir la note scientifique de l'OPECST n°1 sur les objets connectés sur les sites du Sénat et de l'Assemblée nationale :

https://www.senat.fr/fileadmin/Fichiers/Images/opecst/quatre_pages/OPECST_2018_0013_note_
objets_connectes.pdf
et

http://www2.assemblee-nationale.fr/content/download/65396/664019/version/3/file/note+4+pages
+objets+connectes_2.pdf

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