B. INVESTIR DANS LE CAPITAL HUMAIN ET LA QUALITÉ DE SERVICE

1. Investir dans le capital humain par la formation et la revalorisation des métiers du tourisme

L'emploi touristique fait structurellement face à la difficulté des emplois non pourvus : ils seraient environ 100 000 chaque année. Cela s'explique notamment par la difficulté des conditions de travail dans le secteur HCR (horaires décalés, heures supplémentaires ou au contraire temps partiels subis, faible rémunération...), l'absence de perspectives d'évolution professionnelle et parfois une orientation par défaut vers ces carrières.

De la même façon que le chantier de création, sous l'égide de l'Institut français du tourisme, d'une plateforme des métiers et d'orientation dans le tourisme a été accéléré à l'aune de la crise, il est urgent de reprendre l'un des objectifs de la création du comité de filière du tourisme, à savoir formaliser un cadre d'échanges entre les branches et leurs opérateurs de compétences.

Mesure n° 37 : ce cadre d'échange pourrait aboutir à des plans de formation thématiques , comme le numérique, la qualité de service, le tourisme durable ou, à court terme, les normes sanitaires.

Mesure n° 38 : lancer une réflexion sur la revalorisation des métiers du tourisme et le statut du saisonnier .

Afin d'éviter que les activités touristiques ne soient choisies par défaut, il convient d'en revaloriser les métiers. Il convient en particulier de réfléchir à un statut du saisonnier, permettant d'assurer une véritable évolution de carrière et une montée en compétences.

2. Poursuivre la démarche d'amélioration de la qualité touristique

Mesure n° 39 : créer un institut de la qualité touristique, sur le modèle espagnol .

Cela fait plusieurs années que l'amélioration de la qualité de service et d'accueil de l'offre touristique française a été identifiée comme un facteur clef de la compétitivité et de l'attractivité de la destination France. La création puis la modernisation de la marque d'État Qualité Tourisme 34 ( * ) est, à cet égard, une mesure emblématique. Même si, selon une étude , notre pays a effectué d'importants progrès, cette orientation doit perdurer : le bouche à oreille constitue le premier facteur de choix d'une destination pour près de 4 primo-visiteurs sur 10 dans le monde. Afin de poursuivre sur cette lancée, le Gouvernement devrait inciter les professionnels à créer un institut de la qualité touristique, sur le modèle de ce qui existe en Espagne, à savoir un organisme indépendant à but non lucratif, mis en place par la profession. Celui-ci s'est trouvé particulièrement précieux quand il s'est agi de définir rapidement des protocoles sanitaires et mettre en place un label « Safe tourism certified ».


* 34 Au 1er août 2019, une soixantaine de partenaires participaient au déploiement de la marque Qualité Tourisme et plus de 5 000 établissements sont labellisés.

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