C. UNE ABSENCE DE PERMANENCE DES SOINS AMBULATOIRES

1. Une permanence des soins reposant sur le CHM

L'offre de médecine de ville n'est aujourd'hui pas en capacité d'assurer une permanence des soins ambulatoires (PDSA).

La permanence des soins sur le territoire mahorais est ainsi assurée par le CHM. Le site de Mamoudzou dispose d'un service d'urgences , quand les quatre centres de référence situés sur Petite-Terre, Dzoumogné, Kahani et Mramadoudou disposent chacun d'un accueil 24 heures/24 .

Une permanence ambulatoire pour les chirurgiens-dentistes , validée en juin 2021, a démarré en octobre dernier. Concernant les pharmacies , un tour de garde est assuré par les officines, mais qui se limite au seul secteur du grand Mamoudzou et se fait de manière encore « fragile » selon l'ARS.

La réponse médicale urgente est assurée sur l'île par le SAMU de Mayotte . Le CHM a été doté en 2020 d'un hélicoptère qui a représenté un réel apport en matière de transport sanitaire, mais aussi de capacité de réaction rapide dans la réponse aux urgences médicales. Cet héli-SMUR , acquis par l'ARS, est aujourd'hui géré par l'hôpital mais demeure financé par des crédits de l'agence.

Un renforcement substantiel des capacités de transports sanitaires
au bénéfice de la gestion de la crise de la covid-19

Le centre hospitalier de Mayotte s'est officiellement doté d'un Héli-SMUR , en mai 2020, dédié aux évacuations sanitaires en tout point du territoire.

Comme le souligne le rapport d'activité du FIR pour 2020, l'hélicoptère « a réduit d'un facteur 6 à 10 la durée des transferts de patients des centres médicaux de référence (CMR) vers le centre hospitalier à Mamoudzou. »

Mayotte est en outre le premier département d'outre-mer à se doter d'un avion sanitaire. Il permet d'évacuer des patients, dont 3 civières et environ 20 passagers assis, 6 jours sur 7 dans les meilleures conditions.

Le même rapport du FIR souligne que « Raccourcissant fortement les délais d'évacuation sanitaire, l'avion s'est imposé comme un outil indispensable en crise comme en dehors de la crise , sauvant des vies et améliorant le pronostic fonctionnel de nombreux patients La mise en place de l'avion sanitaire dédié au territoire de Mayotte a permis la mise en oeuvre de la stratégie de débordement (protocole d'évacuation sanitaire) vers les hôpitaux de La Réunion. La plupart de ces patients n'auraient pu être pris en charge de manière optimale sur le territoire de Mayotte. »

La combinaison des deux vecteurs a permis d'économiser du temps d'accompagnants médicaux et infirmiers et d'éviter la saturation des services d'urgences, de réanimation et de soins critiques au CHM.

Cependant, des difficultés ont été signalées concernant la facturation des prestations assurées notamment au moyen de l'avion sanitaire, le transport sanitaire réalisé n'étant dans certains cas pas pris en charge par la caisse de sécurité sociale de Mayotte et devant finalement être assumé par l'ARS.

Afin de compléter les moyens de transports sanitaires et pallier la saturation du réseau routier mais aussi la fragmentation du territoire entre deux îles, l'acquisition d'une barge sanitaire, permettant de relier Petite-Terre et Grande-Terre, est actuellement en projet.

2. La permanence des soins ambulatoires encore en projet

Le développement de la PDSA à Mayotte est un objectif de l'agence régionale de santé qui a favorisé l'intégration du CHM dans l'expérimentation du forfait de réorientation des patients accueillis aux urgences .

Cette mise en place du système de réorientation se fait en deux temps, d'abord via une filière interne au CHM mais située à proximité des urgences, et, à terme, avec une réorientation vers la médecine de ville . Elle est mise en oeuvre comme une préfiguration de la PDSA dans le département.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page