III. LE RESPECT DE LA DÉMOCRATIE, DES DROITS HUMAINS ET DE L'ÉTAT DE DROIT TOUJOURS AU CoeUR DES PRÉOCCUPATIONS DU CONSEIL DE L'EUROPE

A. LE PRIX 2023 DES DROITS DE L'HOMME VÁCLAV HAVEL

Le Prix des Droits de l'Homme Václav Havel est décerné chaque année par l'APCE, en partenariat avec la Bibliothèque Václav Havel et la Fondation Charte 77, « pour récompenser des actions exceptionnelles de la société civile dans la défense des droits humains en Europe et en dehors du continent ». Il consiste en une somme de 60 000 euros, un trophée et un diplôme.

Le 11ème Prix des Droits de l'Homme Václav Havel, qui récompense des actions exceptionnelles de la société civile en faveur des droits humains, a été décerné à M. Osman Kavala, défenseur turc des droits humains, philanthrope et activiste de la société civile, actuellement en prison.

Le Prix, d'un montant de 60 000 euros, a été remis lors d'une cérémonie spéciale organisée à l'ouverture de la session.

M. Kavala, qui a soutenu depuis plusieurs années de nombreuses organisations de la société civile en Turquie, est en prison sans interruption depuis 2017 à la suite de son arrestation pour ses liens présumés avec les manifestations du parc Gezi de 2013.

Dans un arrêt de 2019, la Cour européenne des droits de l'homme a ordonné sa libération immédiate, estimant que sa détention violait ses droits et poursuivait un but inavoué, « à savoir le réduire au silence en tant que défenseur des droits de l'Homme », et pourrait dissuader d'autres défenseurs des droits de l'Homme. En 2022, la Grande Chambre de la Cour a confirmé que la Turquie avait manqué aux obligations qui lui incombent en vertu de la Convention européenne des droits de l'homme.

Dans une lettre écrite de sa prison, lue par son épouse Ayºe, M. Kavala s'est dit honoré par la décision du jury et a dédié le Prix à ses « concitoyens illégalement maintenus en prison ». Il a déclaré que ce Prix lui rappelait les mots de Václav Havel, écrivant à sa femme Olga depuis sa prison en 1980 : « La chose la plus importante est de ne pas perdre espoir. Cela ne signifie pas qu'il faille fermer les yeux sur les horreurs du monde. En fait, seuls ceux qui n'ont pas perdu la foi et l'espoir peuvent voir les horreurs du monde avec une véritable clarté ».

En remettant le Prix, le Président de l'APCE, Tiny Kox, qui a présidé le jury de sélection, a déclaré : « Aujourd'hui, plus que jamais, il est primordial de rendre hommage aux femmes et aux hommes qui, par leur courage, leur détermination et leur force, nous montrent le chemin vers la liberté. Leur combat est un exemple pour nous tous ».

Les deux autres candidats présélectionnés étaient Justyna Wydrzynska, avocate polonaise spécialisée dans les droits humains et défenseure des droits des femmes, et Yevgeniy Zakharov, militant ukrainien des droits humains, qui étaient présents à la cérémonie et ont reçu des diplômes.

Depuis sa création, le Prix a été décerné successivement à Vladimir Kara-Murza (Russie - 2022), Maria Kalesnikava (Biélorussie - 2021), Loujain Alhathloul (Arabie saoudite - 2020), conjointement à Ilham Tohti (Chine) et à l'Initiative des jeunes pour les droits de l'homme (Afrique du Sud - 2019), Oyub Titiev (Tchétchénie - 2018), Murat Arslan (Turquie - 2017), Nadia Murad (Irak - 2016), Ludmilla Alexeeva (Russie - 2015), Anar Mammadli (Azerbaïdjan - 2014) et Ales Bialiatski ( Biélorussie - 2013).

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