ANNEXE 2
COMPTE RENDU
DES ENTRETIENS DE LA DÉLÉGATION

A. ENTRETIEN DE LA DÉLÉGATION AVEC DES PERSONNALITÉS ISRAÉLIENNES

1. Entretien avec M. Dan Tichon, président de la Knesset

Revenant sur le déplacement du président de la République française en Israël, M. Dan Tichon a jugé qu'il s'agissait d'une bonne visite.

Après s'être étonné que le Président Jacques Chirac n'ait pas prévu, à l'origine, prononcer un discours devant la Knesset, M. Dan Tichon a souligné le rôle et l'importance de la Knesset dans la vie politique israélienne.

Il a ajouté qu'elle constituait la seule instance parlementaire démocratique au Moyen-Orient. Il a noté à cet égard que le gouvernement serait obligé de soumettre à la Knesset le résultat auquel il aboutirait avec les Palestiniens sur Hébron et que sa responsabilité pouvait être engagée sur ce sujet.

M. Dan Tichon a ensuite présenté l'organisation de la Knesset. Il a indiqué que l'Assemblée formait une seule Chambre, comprenait 120 membres, 66 députés appartenant à la coalition et 52 à l'opposition, 2 députés fluctuant entre majorité et opposition. Il a ajouté que l'objectif de passer de 52 à 61 députés constituait la fondement du jeu politique en Israël.

M. Dan Tichon a présenté l'ensemble des partis représentés à la Knesset :

- au sein de la coalition gouvernementale : le Likoud (23 sièges), le Guesher (5 sièges), Tsomet (droite nationaliste - 4 sièges), le Shass (Parti religieux orthodoxe séfarade - 10 sièges), le parti national religieux (9 sièges), le Parti du Judaïsme unifié de la Torah (Parti religieux orthodoxe ashkénaze - 4 sièges), le parti d'Israël par l'Aliya (Parti des immigrants russes 7 sièges), la Troisième voie (dissidents du Parti travailliste opposés à la cession du Golan - 4 sièges)

- à l'extrême droite, le Moledet (2 sièges)

- dans l'opposition : le Parti travailliste (34 sièges), le Meretz (coalition composée du Mouvement pour le droit des citoyens, du Mapam et du Shinui - 9 sièges), le Hadash (Front démocratique pour la paix et l'égalité, communiste - 5 sièges), le parti démocratique arabe (4 sièges).

M. Dan Tichon a souligné que sa préoccupation à court terme portait sur le comportement des citoyens arabes et leur radicalisation politique.

Le président de la Knesset a souligné que le Likoud, comme le parti travailliste, cherchait à mettre en oeuvre le processus de paix mais sans mettre l'accent sur les mêmes aspects. D'après lui, le Likoud souhaitait parvenir à la paix en mettant l'accent sur la sécurité et la prudence observée apparaissait indispensable pour ne pas commettre d'erreurs qui pourraient être payées d'un prix très lourd à l'avenir.

Il a souligné que nous entrions maintenant dans une étape critique de la négociation et s'est étonné que l'on n'y soit pas parvenu plus tôt. Il a relevé que de nouveaux délais provoquaient des tensions mais que certaines mesures prises par l'OLP apparaissaient préoccupantes et méritaient une réponse.

M. Dan Tichon a relevé que la situation au Proche-Orient, et ses subtilités, n'étaient pas toujous bien comprises en Europe et en France.

Il a affirmé cependant son total optimisme sur l'évolution du processus de paix en soulignant que le Likoud parviendrait à la paix avec ses propres méthodes et que les accords tiendraient compte de la sécurité.

Abordant ensuite l'accord d'association entre l'Union européenne et Israël, M. Dan Tichon a souligné qu'il avait été l'un de ceux qui avaient participé au débat parlementaire sur la ratification du précédent accord de 1975. Il a considéré que si l'accord avait été envisagé de façon très positive à l'époque, il n'avait pas permis d'obtenir des résultats très marquants pour le développement du commerce israélien en Europe. Il s'est demandé si on avait pris la mesure exacte des raisons pour lesquelles les résultats n'avaient pas été à la hauteur des espérances et si ces facteurs avaient été pris en compte dans le nouvel accord.

Il a regretté pour sa part que l'accord n'aille pas plus loin et ne prévoit pas un statut de membre associé à l'Union européenne.

M. Dan Tichon a enfin conclu sur les relations entre Israël et les Etats de la région en rappelant les espoirs qu'avait soulevés la Conférence du Caire de 1994.

Il a observé cependant que les accords économiques signés avec l'Egypte n'avaient pas permis de développer les échanges après 17 ans de paix. Sans doute, a-t-il remarqué, 60 % des importations israéliennes d'essence proviennent d'Egypte. De même, le nombre de touristes israéliens en Egypte progressait, mais toutes ces relations demeuraient sans réciprocité. Le Président Anouar al-Sadate avait été le premier et le dernier dirigeant arabe à se rendre à Jérusalem. Il a relevé qu'il n'y avait pas de relations sportives et que la dernière rencontre entre une équipe égyptienne de hand-ball et une équipe israélienne s'était conclue par des violences.

Il s'est demandé enfin pourquoi le Proche-Orient, qui pourrait tant gagner à développer ses relations avec Israël n'avait pas su tirer parti du processus de paix.

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