b) Les impôts directs locaux

A Saint-Martin , les " quatre vieilles " taxes locales (taxe d'habitation, taxes foncières, taxe professionnelle) sont perçues normalement, dans les conditions prévues pour la Guadeloupe.

En 1994, le produit pour la commune des impôts directs locaux s'est élevé à 39 millions de francs (compte administratif 1994) (environ 25 % des recettes de fonctionnement).

Le produit global des rôles de ces taxes est, pour 1996, d'environ 10 millions de francs pour la taxe d'habitation, 40 millions de francs pour la taxe foncière et 45 millions de francs pour la taxe professionnelle, soit un produit total de 95 millions de francs à répartir ensuite entre la commune, le département et la région.

En ce qui concerne Saint-Barthélémy , l'article 13 du décret n° 79-254 du 29 mars 1979, codifié à l'article 329 de l'annexe II du code général des impôts 21( * ) prévoit que les dispositions relatives aux quatre impôts directs locaux s'appliquent à cette île depuis le 1er janvier 1980.

Cependant, dans la pratique, les bases d'imposition n'ont jamais été établies dans la commune de Saint-Barthélémy et le conseil municipal s'abstient de voter les taux.

Aucun impôt direct local n'est donc perçu.

On rappellera cependant que la commune dispose d'une ressource spécifique : le droit de quai, qui pour la commune rapporte peut être autant que ne le feraient les " quatre vieilles ".

*

En ce qui concerne le paiement des charges sociales , la mission regrette de n'avoir pu obtenir que des données très partielles de la part des organismes de sécurité sociale. Au surplus, ces informations ne lui ont été communiquées que tardivement.

En ce qui concerne Saint-Barthélémy , des statistiques fournies au maire par la caisse générale de sécurité sociale de Guadeloupe concernant les cotisations perçues et les prestations versées en 1996 font apparaître les résultats suivants:

- les encaissements provenant des cotisants de l'île se sont élevés à un total de 16,7 millions de francs, dont 12,5 millions de francs au titre du régime général ;

- le montant des prestations versées au titre du régime général est estimé à environ 10 millions de francs pour la branche maladie et 7,9 millions de francs pour la branche vieillesse.

Selon les déclarations des élus de l'île rencontrés par la mission, les entreprises locales acquitteraient normalement les charges sociales. Par ailleurs, le maire a récemment appelé l'attention des services de l'Etat sur la nécessité de procéder à des contrôles réguliers afin de prévenir toute infraction possible.

Pour ce qui concerne Saint-Martin , la mission n'a obtenu aucune donnée chiffrée sur le montant des cotisations sociales.

D'après les informations recueillies sur place, il semblerait que le travail au noir y soit très répandu et que beaucoup d'entreprises n'y acquittent pas les cotisations sociales.

Les représentants des associations socio-professionnelles font à cet égard valoir que les charges sociales sont beaucoup plus élevées dans la partie française que dans la partie hollandaise de l'île. En effet, une étude réalisée par la coordination des associations socio-professionnelles de Saint-Martin affirme que pour une entreprise employant 15 salariés au SMIC et 2 cadres les charges patronales seraient de 400 % supérieures à celles exigibles en partie hollandaise, et les retenues salariales de 517 % supérieures. Ces considérations ne sauraient de toute façon constituer une justification au non-paiement des charges sociales quand la " loi Perben " 22( * ) n'en exempte pas -provisoirement- les intéressés.

Une " étude comparative des situations fiscales et sociales des entreprises à Saint-Martin et Sint-Maarteen " réalisée par la Chambre de commerce et d'industrie de Basse-Terre en décembre 1996 aboutit pour sa part aux conclusions suivantes :

" En matière sociale, les deux systèmes étudiés présentent des différences significatives qui font que chaque point de comparaison est pratiquement un point de divergence (dans un sens ou dans l'autre). Toutefois, si l'on se place du point de vue de l'employeur, on note de façon générale un avantage relatif du côté hollandais par rapport au côté français sur les points suivants :

· un SMIC moindre du côté hollandais ;

· des charges patronales plus élevées du côté français, même en
tenant compte des mécanismes d'aide à l'embauche applicables sur l'île.

" A l'inverse, le côté français offre un avantage relatif par rapport au côté hollandais sur les points suivants :


· un coût des heures supplémentaires plus élevé du côté hollandais ;

· le licenciement d'un salarié requiert du côté hollandais une autorisation de la Direction des Affaires sociales et du Travail ;

· le préavis de licenciement du côté hollandais dépend plus fortement de l'ancienneté et peut aller jusqu'à 13 semaines alors que la durée légale du côté français ne dépasse pas deux mois ;

· un coût de licenciement plus élevé du côté hollandais : l'indemnité de licenciement varie de une à deux semaines de salaire par année selon l'ancienneté du salarié, alors qu'elle est de 1/10è de mois ou 1/15è de mois par année du côté français.

" L'étude chiffrée effectuée (...) confirme que le coût du travail est moins élevé du côté hollandais comparé au côté français ".

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