b) Les propositions de la mission d'information

La mission d'information considère d'abord que le calendrier de la réforme de la filière technologique annoncée par le gouvernement est trop imprécis (six à dix ans) et surtout que les échéances de sa mise en oeuvre effective sont trop tardives.

Quel serait en effet l'intérêt de mettre en place un système sophistiqué d'information et d'orientation des élèves et des étudiants, notamment pour ceux qui sont en difficulté, si personne n'est en mesure de leur fournir des indications claires sur l'organisation et la finalité de filières qui restent à créer, sur leur contenu incertain et sur des perspectives de débouchés qui restent vagues ?

Elle renouvelle par ailleurs son opposition à la création de collèges universitaires généraux ou professionnalisés qui enfermeraient certains bacheliers dans un ghetto en les condamnant à des formations courtes adaptées aux besoins locaux des entreprises et n'ayant pas nécessairement le caractère de diplôme national.

Elle préconise à plus court terme une articulation claire entre les IUT et les IUP, le maintien et une plus grande ouverture des filières sélectives courtes existante, le développement du DNTS qui ne fait l'objet aujourd'hui que d'une expérimentation, et le développement de l'alternance dans les IUP pour faciliter l'insertion professionnelle de leurs diplômés.

Elle proposera ainsi une plus grande ouverture des IUT, des STS et des CPGE aux bacheliers technologiques, selon des quotas qui pourraient être fixés au niveau académique.

Par ailleurs, si elle n'est pas opposée, bien au contraire, à la création d'une future filière technologique au sein des universités, elle se demande également s'il ne conviendrait d'instiller parallèlement un enseignement de la technologie dans l'ensemble des filières générales sous forme de modules, instillation qui pourrait permettre de rendre plus aisés les réorientations et le passage entre les filières générales et technologiques, via des passerelles adaptées.

Elle proposera enfin au Gouvernement de mettre à l'étude le problème de l'accès des diplômés de la filière technologique aux grandes écoles, ainsi que le principe de la création de grandes écoles spécifiques dans cette filière, cette étude devant faire l'objet d'un rapport préalable à la définition de la réforme de la filière technologique supérieure. Cette initiative lui paraît de nature à conférer une noblesse propre à cette filière et à diversifier l'actuel monopole de nos élites : toute revalorisation de la filière technologique et professionnelle supérieure risque d'être vouée à l'échec si le passage par l'enseignement général reste, à un moment donné, la voie obligée pour parvenir aux diplômes les plus élevés et si un cursus spécifique et continu conduisant jusqu'aux grandes écoles n'est pas organisé.

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