1. Le débat public et le rapport " Prévot "

Impulsé par les directives européennes relatives au secteur des télécommunications, préparé à compter de la fin de l'année 1988, le débat public sur la Poste et les Télécommunications est lancé d'avril à juillet 1989. Ce débat est animé par M. Hubert Prévot 19( * ) qui est, en particulier, chargé de présenter des propositions de réforme satisfaisant aux exigences de la réglementation communautaire. Dans ce cadre est menée une large consultation d'organisations représentatives du personnel. Le rapport paraît au mois d'août 1989.

M. Hubert Prévot y trace les lignes directrices du " cahier des charges " de la réforme des P et T. Neuf ans plus tard, son diagnostic reste d'actualité :

" Usagers individuels et utilisateurs professionnels adressent des demandes qui ne sont pas fondamentalement de nature différente. Les uns et les autres attendent d'un service public entreprenant qu'il mette à leur disposition, dans les meilleures conditions tarifaires, des services adaptés à leurs besoins, en épousant la diversification croissante de ces besoins ; des services de qualité au moins égale à ce qu'ils peuvent trouver dans leurs propres pays, des services enfin qui les accompagnent dans leur expansion vers l'étranger. Ils souhaitent avoir en face d'eux des interlocuteurs capables de développer des relations de type commercial, et qui soient habilités à répondre localement à leurs demandes et à prendre des engagements fermes et stables 20( * ) . "

M. Hubert Prévot relève également que :

" Le défi majeur des prochaines décennies apparaît bien être la place que les opérateurs français réussiront à tenir dans la lutte gigantesque que vont se livrer les firmes internationales de transport des messages écrits et électroniques, en liaison avec la restructuration des industries mondiales du traitement de l'information. Les services publics, La Poste et France Télécom, sont seuls en mesure de réussir dans cet affrontement, grâce à la recherche de coopérations avec d'autres opérateurs, la négociation d'alliances industrielles, l'occupation de positions importantes dans le monde. Seules des stratégies à l'échelle mondiale, menées par des opérateurs puissants et dynamiques, permettront d'acquérir des positions de force, de peser dans les négociations et, par là, de préserver une autonomie réelle de notre pays " 21( * ) .

Pour se conformer au droit communautaire qui impose la séparation des instances de réglementation et des opérateurs, il propose de créer deux personnes morales de droit public demeurant sous la tutelle de l'Etat, ainsi qu'un Conseil national des P et T qui serait le garant de leur unité.

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