2. Les évaluations existantes

A la date de publication du présent rapport, trois estimations du coût de la mission d'aménagement du territoire attribuée à La Poste ont été présentées : l'une par La Poste elle-même, l'autre par les instances de l'Union européenne sur la base des chiffres fournis par La Poste, et la dernière par l'Inspection générale des Finances.

Réalisée en 1996, cette dernière étude a longtemps conservé un caractère confidentiel mais ses conclusions étant maintenant citées dans la presse 114( * ) , votre rapporteur en fera état sans détours.

a) L'analyse de La Poste

La Poste a choisi, pour chiffrer le coût de sa mission d'aménagement du territoire, une approche consistant à mesurer, par rapport aux coûts moyens du réseau, le surcoût des bureaux maintenus pour des motifs d'animation des territoires.

Cette méthode repose sur le constat que le maintien de certains points de contact, en raison d'impératifs d'aménagement du territoire, se traduit par une très faible activité des guichets correspondants. Cette sous-activité a un coût lié au fait que la plupart des charges relatives à ces points de contact sont fixes (salaires, frais de fonctionnement, charges immobilières et d'investissement).

La méthode appliquée par La Poste comprend trois étapes :

- la définition du périmètre représentatif des charges d'aménagement du territoire ;

- la détermination des charges directes réelles de l'activité " guichet " des bureaux relevant de ce périmètre ;

- la mesure de l'écart entre ces charges et les charges théoriques qu'auraient supportées ces bureaux si leur activité avait été valorisée au coût moyen national de prestations postales.

La Poste évalue ainsi la différence entre le coût de l'activité des bureaux peu actifs par rapport au coût de la même activité si elle s'exerçait dans un " bureau moyen " du réseau. Cette différence ressort à 3,2 milliards de francs, en 1995, pour le périmètre des zones rurales ou en déclin industriel.

Bien entendu, ce chiffre doit être majoré du surcoût des activités assurées dans les zones urbaines sensibles par rapport au même " bureau moyen ".

Le surcoût de l'activité dans ces zones ne correspond pas au coût de la non-activité des bureaux qui y sont installés mais au coût de la difficulté de cette activité (durée moyenne plus longue des opérations, multiplication de ces opérations, existence d'activités non prises en compte par les statistiques, par exemple : consultation des soldes des livrets A, demandes de renseignements, aide fournie par les préposés aux guichets pour remplir des formulaires, ...).

Ce surcroît de charges étant évalué à 329 millions de francs en 1995 , le coût brut de la contribution de La Poste à l'aménagement du territoire s'élève donc, selon elle, à 3,52 milliards de francs 115( * ) .

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