b) Le chiffrage des instances de l'Union européenne

Le recours déposé par la Fédération française des sociétés d'assurance à l'encontre de l'abattement de taxe professionnelle dont bénéficie La Poste française, en contrepartie de sa contribution à l'aménagement du territoire, a amené la Commission européenne à se saisir du dossier.

Dans la décision qu'elle a rendu en février 1995, cette dernière s'est appuyée sur l'évaluation de La Poste mais a minoré ce surcoût d'un pourcentage égal à l'incidence des services concurrentiels dans le chiffre d'affaires de La Poste.

Saisi, en appel de la décision de la Commission, le Tribunal de première instance de l'Union européenne n'a pas contesté cette méthode et, sur la base des chiffres de 1993, a conclu à une charge globale " d'au moins " 1,32 milliard de francs .

c) L'étude de l'Inspection générale des Finances

Tout en reconnaissant la qualité du travail effectué par La Poste et en retenant le montant auquel ses calculs aboutissent pour les zones urbaines sensibles, l'Inspection générale des Finances (IGF) considère que pour les autres zones -celles où les points postaux sont en sous-activité- il convient d'appuyer le raisonnement non sur le chiffrage de la sous-activité , mais sur les coûts bruts de fonctionnement des guichets qui , en l'absence de contraintes légales, réglementaires ou gouvernementales, se trouveraient condamnés du seul fait de la contrainte économique .

Cette grille d'analyse l'amène à retenir le chiffre de 4,6 milliards de francs en estimant -à partir des résultats de modélisations effectuées à sa demande par La Poste- que, pour l'essentiel, les points postaux voisins de ceux identifiés en sous-activité pourraient absorber, sans charges supplémentaires, l'essentiel de l'accroissement de travail résultant pour eux d'une éventuelle fermeture des moins actifs.

Cette constatation conduit d'ailleurs l'IGF à relever que les bureaux situés hors du périmètre de sous-activité défini par La Poste ne sont pas eux-mêmes sollicités au plus près de leurs moyens et qu'une rationalisation du réseau aurait pour effet de les conforter.

Cependant, notamment pour tenir compte des situations locales où il ne serait pas possible d'absorber l'activité des guichets économiquement non viables sans charges supplémentaires pour les guichets voisins, le rapport de l'IGF conclut qu'on peut retenir un chiffre situé entre le surcoût de la sous-activité par rapport à une activité normale (méthode de La Poste : 3,2 milliards de francs) et le coût brut des guichets concernés (4,6 milliards), soit environ 4 milliards de francs .

A ce montant, l'IGF ajoute le coût évalué par La Poste -et validé par ses soins- de la présence dans les zones urbaines sensibles (329 millions de francs). Ainsi, pour l'Inspection générale des Finances , le coût brut total de l'aménagement postal du territoire se situe autour de 4,4 milliards de francs.

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