ENTRETIENS DU RAPPORTEUR



M. Pierre AMOUYEL

Délégué général de l'Association nationale de la Recherche Technique (ANRT)

M. Pierre de LA CHAPELLE

Président du groupe de travail " recherche européenne " au sein de la commission de l'innovation et de la recherche du CNPF, directeur des coopérations européennes de Thomson-CSF

M. André SYROTA

Directeur des sciences du Vivant au Commissariat à l'énergie atomique (CEA), membre du groupe d'experts chargés de l'évaluation du quatrième Programme-cadre de recherche.

Le rapporteur a pu en outre participer à l'audition de M. Claude ALLÈGRE, ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche, par la délégation de l'Assemblée nationale pour l'Union européenne.

EXAMEN DU RAPPORT

M. James Bordas a présenté son rapport lors de la réunion de la Délégation tenue le 28 octobre 1997.

Au cours du débat qui a suivi, M. Denis Badré a déclaré être en accord avec le constat dressé par le rapporteur sur les faiblesses actuelles de la politique communautaire de la recherche. Il a souligné que cette politique avait aujourd'hui des effets pervers. Au niveau français, les organismes de recherche négocient en effet avec l'administration du ministère des Finances pour l'obtention de crédits au niveau national et préparent dans le même temps des dossiers pour obtenir des crédits de la Commission européenne. Dans certains cas, ces laboratoires se voient refuser des crédits nationaux parce qu'ils ont obtenu des crédits communautaires. A l'inverse, ils se voient parfois refuser les crédits nationaux parce qu'ils n'ont pas reçu de crédits communautaires et que l'on estime que ce refus est la preuve du manque d'intérêt de leur projet. Tout cela conduit à une concurrence entre le niveau national et le niveau communautaire alors que des synergies seraient nécessaires.

M. Denis Badré a plaidé pour la mise en place d'une véritable politique européenne de la recherche ne consistant pas à faire de la recherche européenne. Il s'agit de définir au niveau communautaire un certain nombre de priorités et de retenir des moyens incitatifs pour que les Etats membres soient sensibilisés à ces priorités et les mettent en oeuvre. Dans ce contexte, il est essentiel de favoriser toutes les actions permettant aux chercheurs de travailler ensemble.

M. Michel Barnier a souligné l'importance du passage à la majorité qualifiée, prévu par le traité d'Amsterdam, pour l'adoption du programme-cadre. Il a proposé que la Délégation entende Mme Edith Cresson, commissaire européen chargé de la recherche, afin de compléter son information sur la préparation du cinquième Programme-cadre.

A propos de la proposition de résolution présentée par le rapporteur, Mme Marie-Madeleine Dieulangard a souhaité avoir des précisions sur la proposition consistant à faire prendre en charge la mise à niveau en matière de recherche des pays connaissant un retard de développement par les fonds structurels plutôt que par le programme-cadre. Elle a approuvé la demande d'étude approfondie sur les conséquences de la participation des pays d'Europe centrale et orientale au programme-cadre, en soulignant les nombreuses différences qui pouvaient exister entre les règles de droit de ces pays et celles de l'Union européenne. Elle a enfin interrogé le rapporteur sur l'orientation qu'il proposait pour le budget du cinquième Programme-cadre.

M. Denis Badré a estimé que la proposition de résolution présentée par le rapporteur permettrait des progrès dans la mise en oeuvre du prochain programme-cadre, mais il a souhaité qu'une réflexion globale soit, à terme, entreprise sur la définition d'une véritable politique européenne de recherche. Il a souhaité que cette étude soit précédée d'une évaluation globale de l'ensemble des actions qui ont été jusqu'à présent conduites au niveau communautaire.

M. Denis Badré a souligné que l'Union devait favoriser les synergies et non la concurrence entre les laboratoires, les entreprises et les Etats. Il a fait valoir que la Commission européenne devait s'attacher à la définition de réelles priorités et à la préparation de programmes d'actions pour mettre en oeuvre ces priorités.

En réponse aux intervenants, le rapporteur a souligné que les fonds structurels soutenaient d'ores et déjà des actions d'innovation, par exemple à travers l'article 10 du FEDER, et qu'il proposait que ces actions soient renforcées afin que certaines actions qui n'intéressent que les pays connaissant un retard de développement ne soient pas prises en charge par le programme-cadre. A propos de la dotation budgétaire du programme-cadre, il a estimé que, compte tenu de la situation budgétaire des Etats, il conviendrait que l'enveloppe allouée aux politiques internes ne croisse pas plus vite que le PNB. Il en a déduit qu'une éventuelle augmentation de l'enveloppe du programme-cadre plus rapide que le PNB devrait être compensée par des réductions de dépenses dans d'autres domaines.

Répondant à M. Denis Badré, le rapporteur s'est déclaré en accord avec ses propos et a proposé de compléter l'exposé des motifs de sa proposition de résolution afin de mentionner la nécessité d'une réflexion globale sur la politique communautaire de la recherche.

La Délégation a alors adopté le présent rapport et a approuvé le dépôt, par M. James Bordas, de sa proposition de résolution ainsi modifiée sur la proposition d'acte communautaire E 847.

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