11. La situation économique du Bélarus, de la Russie et de l'Ukraine (Vendredi 26 janvier)

D'après les rapporteurs, quatre ans après la désagrégation de l'Union Soviétique, le Bélarus, la Russie et l'Ukraine s'efforcent, non sans difficultés, de mettre en place des économies de marché. Le rapport, établi sur la base de missions d'enquête menées dans chaque pays, donne des indications concernant de nombreux secteurs, apporte tout son soutien à la poursuite des réformes économiques et suggère des actions possibles. Il souligne l'importance que revêtent, pour le développement économique, la démocratie, les droits de l'homme, le respect de la légalité, la stabilité politique, la solidarité avec les membres les plus faibles de la société, la protection de l'environnement et l'existence d'une législation claire, particulièrement dans le domaine économique.

Une étroite coopération entre les trois pays est nécessaire, estime le rapporteur. Il préconise en outre une assistance européenne soutenue, adaptée aux conditions nouvelles, notamment en matière de définition de nouvelles politiques  ; il invite les Etats membres du Conseil de l'Europe, et la communauté internationale en général, à s'abstenir de tout protectionnisme face à ces pays et aux autres pays de la région. L'Europe et le monde sont directement intéressés au succès de l'effort de réforme dans les trois pays en question.

La résolution n° 1078 contenue dans le rapport 7453 est adoptée.

12. Le bien-être des animaux et le transport du bétail en Europe - Intervention de M. Jean-François LE GRAND, sénateur (RPR) (Vendredi 26 janvier)

Selon le rapporteur, l'intérêt croissant de l'opinion publique de la plupart des pays d'Europe pour les questions liées à la protection des animaux, a déclenché un nouveau débat politique sur la législation et les pratiques internationales dans ce domaine, et en particulier sur le transport international des animaux vivants. Le présent rapport, axé sur ce dernier point, traite également, mais dans une moindre mesure, de l'élevage en général.

Le projet de recommandation invite les Etats membres et la Commission européenne à décider d'actions urgentes pour améliorer le traitement des animaux en transport international, par exemple en réduisant les durées de trajet, en améliorant les conditions d'alimentation et d'abreuvement et la qualité du transport lui-même (aménagement des camions, formation du personnel, etc). Il invite aussi les Etats à réexaminer en détail les pratiques d'élevage afin de les adapter aux conventions adoptées par le Conseil de l'Europe, et notamment la Convention européenne pour la protection des animaux en transport international, la Convention européenne sur la protection des animaux dans les élevages et la Convention européenne sur la protection des animaux d'abattage. L'Union européenne et tous les Etats d'Europe devraient devenir Parties à ces conventions.

Enfin, le texte soumis à discussion appelle le Conseil de l'Europe à accroître son aide aux pays d'Europe centrale et orientale qui doivent réformer leur législation et améliorer leurs compétences pour garantir une meilleure protection des animaux.

M. Jean-François LE GRAND, sénateur (RPR) , a pris la parole dans le débat en ces termes :

" Monsieur le Président, mes chers collègues, je voudrais d'abord féliciter notre rapporteur pour ce document qui rappelle utilement les différents textes mis au point pour assurer les règles essentielles en faveur de ce qu'il est convenu d'appeler "le bien-être animal". J'approuve l'invitation adressée à tous les Etats membres de notre Organisation à signer les différentes conventions qui concourent à ce but.

" Je veux également exprimer mon plus entier soutien à mon collègue de la Commission de l'environnement, de l'aménagement du territoire et des pouvoirs locaux, Lord Newall, qui présente trois amendements dont les deux derniers, plus particulièrement, trouveront un écho dans mon intervention.

" Mes chers collègues, vous n'êtes pas sans savoir que l'organisation technique spécialisée qui fixe au niveau mondial les normes phytosanitaires a été invitée, par nos amis américains, à statuer par vote secret sur l'innocuité de l'administration d'hormones naturelles dans l'élevage.

" L'effet de ces substances est tantôt d'accroître considérablement la masse de viande de l'animal, tantôt d'augmenter la production laitière, et ce dans des proportions importantes.

" La thèse américaine d'innocuité l'a emporté à la suite de ce vote secret : l'ingestion de viande ou de lait obtenus à partir d'animaux traités aux hormones ne provoque sans doute pas la mort des consommateurs à court terme ; en revanche, il est bien établi qu'à long terme les effets sur l'homme peuvent être désastreux. N'avait-on pas observé aux Etats-Unis ce qu'on appelle "le syndrome des cous de poulet" sur les cuisiniers qui se nourrissaient trop souvent de ce bas morceau et qui voyaient apparaître des caractères sexuels secondaires féminins ou étaient atteints de surpondération ou de troubles de la fertilité ?

" La longue liste des effets négatifs est loin d'être exhaustive : des recherches se poursuivent dont les résultats partiels assombrissent encore le tableau.

" Un des aspects les plus préoccupants de la décision du Codex Alimentarius est qu'une fois la décision de l'innocuité prise, la seule mention du mode d'élevage et de la présence éventuelle de résidus d'hormones est interdite, car elle constituerait alors une mesure de nature protectionniste.

" Par voie de conséquence, l'administration américaine qui autorise l'utilisation d'hormones naturelles, désormais forte de la décision du Codex Alimentarius , a annoncé qu'elle saisissait l'Organisation mondiale du commerce d'une procédure de condamnation des réglementations européennes prohibant les hormones naturelles, comme autant d'entraves à la liberté du commerce.

" En tant que docteur vétérinaire, j'ajoute que, du simple point de vue du "bien-être animal", l'administration de somatotrophine, hormone bovine résultant de la lactation, bouleverse la physiologie des vaches, entraîne une inflammation permanente qui impose à son tour le recours à des quantités importantes d'antibiotiques pour lutter contre les effets secondaires de l'inflammation.

" La qualité du produit offert à la consommation ne peut qu'en souffrir, ce dont le consommateur n'est pas tenu informé.

" Il s'agit d'une politique à courte vue qui assimile trop facilement les intérêts des firmes spécialisées dans la biotechnologie avec l'intérêt général.

" Je tiens, enfin, à rappeler votre attention sur les conséquences économiques de ces méthodes de production.

" A court terme, cette politique condamne certaines productions émanant de petits élevages spécialisés ainsi que les politiques agro-environnementales dont les mesures sont déterminantes en matière d'aménagement du territoire.

" A long terme, elle va à l'encontre du concept de développement durable.

" En outre, en s'alignant sur les standards les plus bas, on organise la déstabilisation de l'Europe agricole dont l'un des arguments forts sur les marchés mondiaux est l'image de la qualité de ses produits.

" Telles sont, mes chers collègues, les raisons pour lesquelles j'approuverai, par mon vote, les recommandations présentées par le rapporteur et les amendements qui seront soutenus par Lord Newall ".

Au terme de ce débat, la recommandation numéro 1289 contenue dans le rapport 7427 est adoptée à l'unanimité .

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