c) La position des organisations spécialisées

La position commune de la FOP, de l'AGPB et de l'AGPM.

Les représentants des producteurs de blé, de maïs et d'oléoprotéagineux se sont associés à la démarche de la FNSEA pour demander la révision du projet d'Agenda 2000 tel qu'il est connu aujourd'hui, car il présente des lacunes et des insuffisances.

Il ont attiré toutefois l'attention sur le fait qu'il n'y a pas d'alternative crédible à l'orientation générale de cette nouvelle étape de la réforme de la PAC pour les productions concernées par l'Agenda 2000, consolidées dans les accords de Marrakech.

De plus, les organisations spécialisées jugent que la nécessité de conserver et d'accroître les parts de marché intérieur en maintenant une organisation Européenne du marché impose de renforcer la compétitivité des productions concernées et des viandes. Parallèlement, elles estiment utile le maintien des compensations au niveau et selon la durée qui conviennent, notamment en ce qui concerne les oléoprotéagineux qui sont déjà au prix mondial.

Les organisations de producteurs de blé, maïs et oléoprotéagineux, mettent en garde tous ceux qui, en France et en Europe, voudraient détourner de leurs objectifs économiques les soutiens publics qui restent pour le moment les armes indispensables pour affronter la concurrence américaine et préparer la prochaine négociation de l'OMC qui doit s'ouvrir dans moins de deux ans.

La Fédération nationale des producteurs de lait

Pour la Fédération nationale des producteurs de lait, les propositions d'actes communautaires présentées par la Commission en mars 1996 sont encore plus complexes que le " Paquet Santer " de juillet 1997.

Ces propositions laissent prévoir, selon elle, des conflits potentiels entre régions d'élevage et entre systèmes de production. De plus, des risques de distorsion de concurrence peuvent surgir entre Etats membres selon qu'ils choisissent de mettre l'accent sur la compensation au kilogramme de lait ou à l'hectare.

En outre, selon la FNPL, le revenu des producteurs pourrait diminuer dans des proportions importantes, différentes pour chaque catégorie selon les formules retenues par les pouvoirs publics nationaux et sera encore plus dépendant que dans les propositions de juillet 1997 du niveau des aides.

Le marché intérieur, pourtant capable d'assurer un niveau relativement élevé de valorisation est définitivement sacrifié dans le dispositif proposé. La FNPL regrette que la Commission conforte son refus d'une flexibilité de la maîtrise qui aurait permis de conserver cette valorisation tout en assurant la présence Européenne sur les marchés extérieurs.

La Fédération nationale bovine

A la suite des propositions de la Commission Européenne, la FNB considère que :

le projet de la Commission se fonde sur la seule logique d'abandon de toute régulation du marché. Il aboutirait nécessairement à accentuer les cycles de crise et accélérer la disparition des exploitations ;

la question du rééquilibrage du revenu des éleveurs bovins-viande demeure totalement ignorée ;

le troupeau allaitant se trouve littéralement sacrifié, à la fois par l'option d'alignement vers le marché mondial et une compensation effective à seulement 50 % ;

la production de veau de boucherie n'est toujours pas prise en compte ;

l'impact du Paquet Santer est aggravé par des effets pervers :

- les enveloppes nationales de " subsidiarité ", sont une source directe de distorsions de concurrence ;

- les nouvelles conditions d'accès au complément extensif excluent et condamnent les exploitations naisseurs-engraisseurs, principal facteur de valeur-ajoutée et d'emploi, au risque d'aboutir à un modèle de production " à l'américaine ".

Les simulations de l'impact du projet sur les résultats d'exploitation, réalisées tant par l'Institut de l'Élevage que par l'INRA-Nantes mettent en évidence l'ampleur des pertes sur tous les types de systèmes bovins viande spécialisés. Elles sont les plus importantes en systèmes naisseurs-engraisseurs.

La FNB constate que la France se trouve dans une position isolée, compte tenu de la spécificité française du troupeau allaitant, et plus généralement des priorités qu'elle doit défendre. Elle déplore que les discussions communautaires n'aient pas permis à ce jour l'émergence d'un projet alternatif.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page