CHAPITRE PREMIER

UN SYSTÈME ÉDUCATIF PRÉSERVÉ MAIS DES RÉSULTATS SCOLAIRES CONTRASTÉS

Au terme d'une inspection sur place, votre rapporteur retire la conviction que la mission d'éducation est correctement remplie dans la collectivité territoriale de Saint-Pierre et Miquelon. Toutefois, compte tenu des atouts dont dispose l'archipel, le sentiment prévaut que des progrès restent à accomplir, que les résultats scolaires des élèves ne sont pas à la hauteur des investissements consentis. Il s'avère en effet qu'un phénomène de peur de la métropole conduit les élèves à s'auto-restreindre pour ne pas à avoir quitter l'archipel.

La population est jeune puisque les moins de vingt ans représentent 30 % de la population.

I. UN SYSTÈME ÉDUCATIF PRÉSERVÉ

A. LA STRUCTURE DE L'ENSEIGNEMENT

A la rentrée 1996, l'enseignement public comportait 906 élèves répartis comme suit :

- 525 élèves étaient scolarisés au lycée d'Etat de Saint-Pierre, dont :

. 234 en premier cycle du second degré,

. 133 en deuxième cycle du second degré,

. 158 en enseignement technique.

- 108 élèves étaient scolarisés à l'école maternelle de Saint-Pierre ;

- 79 et 154 élèves appartenaient à deux groupes scolaires de Saint-Pierre qui vont de la petite section de maternelle au CM2 pour l'un, et du cours préparatoire au CM2 pour l'autre ;

- 42 élèves étaient scolarisés à l'école primaire de Miquelon (CE1 au CM2).

L'enseignement privé comportait 613 élèves répartis comme suit :

- 202 élèves étaient scolarisés au collège Saint-Christophe, dont :

. 178 en premier cycle du second degré,

. 29 en enseignement technique.

- 406 élèves scolarisés dans quatre écoles dont deux écoles maternelles.

Au total, à la rentrée 1996, on comptait 1.523 élèves à Saint-Pierre et Miquelon.

S'agissant des effectifs du personnel , ils se répartissaient comme suit :

- administration académique 6 agents

- administration du lycée 13 agents

- premier degré public 38 agents

- second degré public 69 agents

- premier degré privé 39 agents

- second degré privé 23 agents

Globalement, on comptait 188 agents en septembre 1996, dont 126 dans le public et 62 dans le privé. 40 % des enseignants du public étaient originaires de métropole contre un quart chez les enseignants de l'enseignement privé. Sept enseignants étaient canadiens. En revanche, il n'y avait que trois fonctionnaires issus de métropole parmi les vingt fonctionnaires de l'administration du lycée et des services académiques.

B. UNE OFFRE DE FORMATIONS VARIÉE

S'agissant des formations professionnelles ou techniques, l'archipel met à la disposition des élèves 4 CAP, 7 BEP, 2 baccalauréats professionnels et des quatrième et troisième technologiques. 187 élèves ont pu bénéficier de ces formations en 1996-1997.

L'offre en enseignement technique de l'archipel est la suivante :

4 CAP (dont un privé) :

- Menuiserie - agencement (MA)

- Mécanicien en maintenance de véhicules (MMV)

- Employé technique de collectivités (ETC)

- Vente

7 BEP :

- Bois et matériaux associés (BMA)

- Administration commerciale et comptable (ACC)

- Communication administrative et secrétariat (CAS)

- Métiers de la comptabilité (MDC)

- Maintenance de véhicules automobiles (MVA)

- Electronique (ELN)

- Electrotechnique (ELT)

2 baccalauréats professionnels :

- Equipements et installations électriques (EIE)

- Bureautique et secrétariat

Deux 4 èmes technologiques et deux 3 èmes technologiques (dont une privée) ;

Une quatrième Aide et soutien (AES).

Le tableau ci-après recense l'ensemble des élèves par niveau d'enseignement à la rentrée 1996 :

C. UN TAUX D'ENCADREMENT SATISFAISANT

En divisant les effectifs scolaires par le nombre d'agents par degré d'enseignement, le taux d'encadrement peut être évalué à :

1 agent pour 10 élèves dans le premier degré public,

1 agent pour 10,41 élèves dans le premier degré privé,

1 agent pour 7,6 élèves dans le second degré public,

1 agent pour 9 élèves dans le second degré privé.

Les visites effectuées dans les différents établissements scolaires de l'archipel ont en outre permis à votre rapporteur spécial de constater que le taux d'encadrement des élèves est tout à fait favorable par rapport à la métropole , avec des effectifs toujours inférieurs à 25 élèves par classe, descendant jusqu'à 10 élèves pour la classe de terminale ES ou certaines classes du primaire. En outre, les élèves bénéficient de conditions de travail convenables et de locaux en bon état.

D. UNE DÉPENSE PAR ÉLÈVE SUPÉRIEURE À CELLE DE MÉTROPOLE

Le montant affecté aux traitements des agents s'élevait à près de 47 millions de francs en 1996. Il faut observer qu'en vertu d'une loi du 3 avril 1950 et d'un décret du 10 mars 1978, les salaires des fonctionnaires en poste à Saint-Pierre et Miquelon sont majorés respectivement de 40 et de 30,67 % par rapport à ceux de métropole . Il faut également noter que ces majorations bénéficient à tous les agents, qu'ils soient ou non originaires de métropole, et qu'ils soient titulaires ou non.

Ainsi, le coefficient H/E qui représente le coût moyen horaire d'un élève, est égal à 1,4 dans les classes de collège et à 2 à Miquelon. Il est à comparer à des ratios H/E de 1,2 dans les collèges de métropole.

En tenant compte des crédits d'investissement (1,42 million de francs), de fonctionnement du lycée d'Etat de Saint-Pierre (2,18 millions de francs) 1( * ) , et des crédits attribués à l'enseignement privé essentiellement au titre du forfait d'externat (2,19 millions de francs), les dépenses de l'éducation nationale à Saint-Pierre et Miquelon se sont élevées à 53,85 millions de francs en 1996. Ils étaient de 53,2 millions de francs en 1995 et de 50,3 millions de francs en 1994.

On constate néanmoins certains dysfonctionnements dans les investissements effectués. Ainsi, le gymnase du lycée d'Etat de Saint-Pierre terminé il y a quatre ans, ne permet-il ni de jouer au volley, ni de jouer au tennis compte tenu de ses dimensions insuffisantes. En outre, la dalle qui le supporte s'est déjà affaissée et les vestiaires ne sont pas suffisants. 1,3 à 1,5 million de francs ont été programmés sur deux ans pour effectuer les travaux de réparation nécessaires...

Une alternative consisterait à entreprendre le projet de construction d'une salle de sports polyvalente à dominante " mur à gauche " en cofinancement avec le Conseil général et le Fonds national de développement du sport (FNDS) mais le bouclage financier reste inachevé : alors que l'éducation nationale est prête à mettre 5 millions de francs sur deux ans et le FNDS 3 millions, il manque 3 millions de francs pour parvenir aux 11 millions de francs requis.

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