B. LE PROJET DE TGAP ET SON ÉVENTUELLE EXTENSION AUX REDEVANCES DE L'EAU

1. Intervention de M. Thierry WAHL, directeur adjoint au cabinet de Mme la Ministre de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement

M. Thierry WAHL . - J'ai beaucoup entendu les mots suivants : "crainte, inquiétude et menace". Je souhaite vous rassurer sur nos intentions et celles du Gouvernement à l'égard du système que vous avez décrit et qui nous est envié par-delà les frontières.

Je commencerai par la question du Président FRANCOIS-PONCET relative à la concertation. Nous avons ouvert la concertation sur la TGAP le 6 octobre. Madame la ministre avait annoncé, dès la fin juillet, l'ouverture d'une concertation importante sur ce sujet. Nous avons poursuivi le 19 octobre et M. Robert GALLEY a fait une présentation très précise de ce qui s'est dit hier. Nous allons la poursuivre au-delà du 19 octobre et la date du 11 décembre évoquée par M. Jean FRANCOIS-PONCET n'est pas une date butoir. Nous pensons en effet qu'il serait bien qu'à l'occasion de la conférence annuelle des Présidents des comités de bassin que nous nous mettions d'accord sur des principes et des contenus qui pourraient conduire à l'application de la réforme de la fiscalité écologique au secteur de l'eau. Ceci nous laisserait tout le temps nécessaire pour aller au-delà, pour affiner, pour modifier, pour revérifier dans quelles conditions précises ceci se fera.

Le 11 décembre n'est pas du tout une date butoir, mais plutôt une date d'étape et de vérification conjointe, et si possible une date de consensus.

De quoi s'agit-il exactement ?

Je crois qu'on prête à la TGAP beaucoup plus de choses qu'elle n'en contient, du moins s'agissant du secteur de l'eau. La TGAP est un instrument qui, de notre point de vue, doit permettre de moderniser, de simplifier la fiscalité écologique en France pour la rendre plus efficace.

Comment cela doit-il fonctionner ?

D'une manière assez simple qui consiste à aller au-delà de ce qu'est la fiscalité écologique traditionnelle, celle que nous connaissons tous à travers les 76 taxes ou éléments de parafiscalité que nous enregistrons dans le domaine de l'environnement, certains au rendement complètement négligeable et d'autres avec un rendement plus important. Ces 76 taxes et éléments de parafiscalité ont eu pour fonction de donner à la politique de l'environnement, au cours de ces années pionnières, la possibilité de dégager des ressources nécessaires à la réparation des dégâts causés à l'environnement à l'occasion d'activités polluantes.

La politique de l'environnement s'est construite de cette façon, c'était inévitable et c'était une bonne chose. Nous pensons que nous pouvons passer à une deuxième étape : aller au-delà de la simple réparation et essayer, à travers la fiscalité, d'adresser le signal prix le plus efficace possible pour poursuivre les actions curatives, mais également pour prévenir et inciter les industriels, les acteurs, à modifier progressivement leur " process " et à adopter des comportements plus vertueux sur le plan de l'environnement.

La philosophie de la TGAP est celle-là : ce n'est pas d'arrêter de réparer, mais d'aller au-delà de la réparation de manière à adresser ces signaux plus vertueux.

Nous avons choisi une méthode progressive. Tout d'abord, l'annonce d'un contenant, d'instruments. Ensuite, l'annonce d'un premier contenu. Les taxes que l'ADEME percevait de manière indirecte jusqu'à présent. Avec la TGAP, l'ADEME percevra en 1999 plus de 40 % de ressources en plus par rapport au rendement des taxes affectées de 1998. C'est considérable, ce qui permettra de mettre en oeuvre une nouvelle politique en matière de maîtrise de l'énergie et du développement des énergies renouvelables.

Premier contenu en 1999. Nous pensons que toutes les activités polluantes ou perturbatrices ont vocation à participer à cette taxe et nous considérons aussi, pour toutes les raisons que vous avez tous évoquées, que l'eau, qui est un secteur spécifique, doit participer d'une manière concertée à la TGAP. C'est pour cela que nous avons annoncé le principe et qu'il n'a jamais été question d'avoir un seul premier article de loi de finances sur l'eau en 1999.

Nous partageons aussi les 7 piliers et les 12 commandements et c'est pourquoi nous voulons voir avec vous tous la manière dont la gestion, par bassin versant, sera conservée, la manière dont les ressources des agences seront garanties et pérennisées, la manière dont l'ajustement inévitable en matière de taux comme en matière d'emploi des ressources, sera mis en oeuvre.

Tout ceci fait l'objet de la concertation que nous avons commencée et que nous allons poursuivre. C'est l'objet des trois scenarii que le directeur de l'eau a proposés hier et sur lesquels nous sommes prêts à discuter avec vous tous pour mettre au point la solution qui paraîtra la meilleure à cet égard.

M. Jacques OUDIN . - Pourquoi la concertation démarre-t-elle trois mois après l'annonce ? N'aurait-elle pas pu démarrer trois mois avant ?

M. Thierry WAHL . - Parce qu'il y avait le mois d'août, Monsieur le Président.

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