c) La nécessité de dépasser la stricte analyse comptable

La seule comparaison du total des dépenses et de celui des contributions des quinze Etats pris dans leur ensemble, tels qu'ils résultent du tableau ci-dessus, suffirait d'ailleurs à démontrer les limites d'un raisonnement comptable. Les secondes sont en effet largement supérieures aux premières pour la bonne et simple raison que certaines dépenses ne peuvent être réparties entre les Etats. Il en va notamment ainsi des actions extérieures.

Par ailleurs, comme l'avait déjà souligné la Commission dans une étude d'octobre 1997 intitulée Contributions budgétaires, dépenses de l'Union européenne, soldes budgétaires et prospérité relative des Etats membres : " L'examen des seuls flux budgétaires ne permet pas de dresser une liste exhaustive de tous les avantages qui découlent de l'adhésion à l'Union européenne. Celle-ci procure des avantages et impose des obligations qui sont à la fois d'ordre financier et non financier ; elle a aussi une dimension non budgétaire dont l'importance en éclipse l'aspect budgétaire. Ainsi, le profit retiré de la réalisation d'objectifs communs, tels que la libération des échanges et l'intégration économique européenne, ne saurait s'apprécier en se référant uniquement aux flux budgétaires. De plus, les moyens provenant du budget de l'Union européenne bénéficient toujours, non seulement aux destinataires de ces fonds, mais aussi aux autres Etats membres par le biais d'un reflux de capitaux. Les politiques structurelles et les actions extérieures, dans le cadre desquelles la mise en oeuvre des projets donne souvent lieu à des achats de biens et de services dans d'autres Etats membres, en sont des exemples caractéristiques " .

Dans son rapport spécial de juin 1998 sur les ressources TVA et PNB, la Cour des comptes a, à son tour, insisté sur le fait que " les flux budgétaires enregistrés en comptabilité ne permettent pas d'identifier les effets d'entraînement de ces politiques communautaires " .

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