14. Elargissement du Conseil de l'Europe : compétences budgétaires et administratives de l'Assemblée - Interventions de Mme Josette DURRIEU, sénateur (Soc) et M. Bernard SCHREINER, député (RPR) (Mercredi 24 septembre)

Partant de l'analyse des compétences budgétaires et administratives actuelles de l'Assemblée, le rapporteur constate qu'il existe un déséquilibre entre le rôle politique important que joue l'Assemblée au sein du Conseil de l'Europe et celui qu'elle exerce dans la préparation du budget de l'Organisation (du budget général comme son propre budget) et à l'égard de son secrétariat.

Le rapporteur souligne que des propositions ont déjà été faites dans ce sens par l'Assemblée qui n'ont pas été suivies d'effet jusqu'ici. C'est pourquoi il propose que l'Assemblée recommande au Comité des ministres un certain nombre de mesures pratiques donnant à l'Assemblée la maîtrise de son budget et de ses conditions de travail.

Mme Josette DURRIEU, sénateur (Soc), prend la parole dans les termes suivants :

" Tout d'abord, je veux remercier notre rapporteur, M. Miguel Angel Martínez.

Mes chers collègues, il est assez surprenant que dans cette institution, qui va avoir cinquante ans, qui regroupe quarante Etats, nous soyons encore en train de revendiquer. Depuis hier, c'est un leitmotiv : nous revendiquons une reconnaissance, nos pleines responsabilités, un peu plus d'autonomie et tout simplement un peu plus de moyens.

Dans ce temple des droits de l'homme, les parlementaires des quarante Etats que nous sommes, doivent défendre leurs droits et les faire valoir. Miguel Angel Martínez a demandé de la véhémence. Eh bien oui, mettons de la véhémence ! Nous sommes en train de revendiquer les droits d'une assemblée à qui, vraisemblablement, un comité de tutelle semble ne pas vouloir les accorder.

Demain, une décision sera à prendre concernant la création d'une commission. La pire des choses serait d'opposer un argument financier pour ne pas la créer. Ce n'est vraiment pas celui-là qu'il faut avancer ; pas plus que celui tendant à en supprimer une autre parce qu'on ne peut pas en financer deux ; ou celui qui voudrait créer une sous-commission parce qu'on ne peut pas créer une commission.

Notre contradiction sera mise à l'épreuve demain. Il faut créer la commission parce qu'elle a besoin d'exister en termes d'image et d'action. C'est urgent ! Attention, nous risquons demain, encore une fois, d'être confrontés à une épreuve de vérité. Ne nous trompons pas de débat demain, après avoir tenu celui-ci aujourd'hui.

Je voudrais terminer par un autre aspect concernant le Greffier, auquel il a été fait référence tout à l'heure. Il est élu par nous. Je ne veux pas redéfinir ses fonctions. Entre autres, il gère et administre son secrétariat. Mais pour la francophone que je suis, le nom de greffier est assez gênant, dérangeant. Il introduit une certaine confusion. En France, le greffier fait partie du système judiciaire. Une autre appellation serait mieux indiquée. Dans nos démocraties parlementaires, on dit " secrétaire général du parlement ". Il suffirait donc de modifier le terme anglais. C'est une proposition que je fais à la commission du Règlement et j'espère qu'elle sera traduite concrètement. "

M. Bernard SCHREINER, député (RPR), intervient dans le débat en ces termes :

" Madame la Présidente, mes chers Collègues, j'aimerais tout d'abord appuyer les interventions et les commentaires présentés cet après-midi - ils ont d'ailleurs fait l'unanimité.

Comme l'a très justement souligné notre rapporteur M. Martínez, que je voudrais féliciter pour son travail et sa force de conviction dus à sa très grande compétence, la situation de l'Assemblée n'a guère évolué au cours de ces dernières années, ce qui rend encore plus perceptible le déséquilibre entre le rôle politique que l'Assemblée joue au sein du Conseil de l'Europe et le rôle mineur qu'on lui réserve en ce qui concerne ses compétences budgétaires et administratives.

Pour ma part, j'ai vécu ces frustrations en tant que rapporteur des avis budgétaires de l'Assemblée. La plupart du temps, ces avis ont été élaborés sans que la commission du budget disposât en temps voulu des informations nécessaires. Leur adoption intervenait trop souvent alors que la procédure budgétaire était pratiquement close.

En outre, parmi toutes les interventions qui ont été faites cet après-midi, j'aimerais appuyer les remarques très pertinentes de Mme Durrieu. Comme elle le disait, en effet, la dénomination de greffier prête en français à confusion et ne correspond en rien à la réalité des fonctions du Greffier de l'Assemblée. Sans doute vaudrait-il mieux parler de Secrétaire général de l'Assemblée parlementaire.

En conclusion, je demande donc instamment que ce rapport puisse être rapidement suivi d'effet et qu'à l'avenir, notre Assemblée établisse des avis budgétaires après avoir été dûment consultée, ce dernier point étant essentiel, avant la fixation du plafond global.

En ce qui concerne les compétences administratives, je pense que les demandes de la commission sont plus que raisonnables et ne font que formaliser une pratique existant déjà depuis de longues années.

La recommandation 1344 contenue dans le rapport 7900 est adoptée, ainsi que la directive 536, adoptée à l'unanimité.

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