B. L'ABSENCE DE RÉFLEXION SUR L'AVENIR À LONG TERME DE L'ONAC

Comme l'a révélé l'analyse précédente, il reste quatre ans à l'ONAC pour réfléchir à une réforme de ses structures.

En effet, la chute d'activité qui sera observée à partir de 2003 conduira nécessairement à une réduction des effectifs. Aujourd'hui déjà, dans une vingtaine de départements, les structures des services de proximité de l'ONAC se réduisent à un micro-service de 2 ou 3 agents et sont incapables d'assurer la continuité du service dès qu'un poste se trouve vacant. Ce phénomène risque de s'accentuer.

Par ailleurs, la réforme du secrétariat d'Etat aux anciens combattants et son intégration au ministère de la défense aurait dû s'accompagner d'une réflexion sur l'avenir à moyen terme de l'Office national des anciens combattants.

Paradoxalement, c'est le renforcement de l'ONAC qui a été mis en avant, et qui se traduit par une augmentation significative de la subvention de l'Etat en 1999 et 2000.

Toutefois, on peut légitimement se demander si ce " nouvel élan " de l'ONAC n'est pas temporaire et destiné essentiellement à obtenir le consentement des associations d'anciens combattants à la réforme engagée.

La disparition du secrétariat d'Etat aux anciens combattants en tant que département autonome constituait en soi une révolution des mentalités. En outre, l'échec, en 1996, du projet de réforme des services territoriaux du secrétariat d'Etat aux anciens combattants et de l'Office national des anciens combattants avait révélé la nécessité d'associer le monde combattant à toute réflexion sur l'avenir du département ministériel. Or, les associations d'anciens combattants pouvaient se montrer plus " réceptives " à la réforme du département ministériel si l'avenir d'une institution aussi symbolique que l'Office était garanti.

A cet égard, la façon dont la réflexion sur la réforme du secrétariat d'Etat aux anciens combattants a été conduite est significative de l'attention portée aux associations d'anciens combattants.

Ainsi, un groupe de travail a été créé, composé de représentants du bureau de l'ONAC et de six présidents nationaux d'associations d'anciens combattants fortes de plus de cent mille adhérents. Ce groupe a défini deux documents-cadres, l'un sur le devenir de l'ONAC, l'autre sur les conditions posées à un éventuelle réforme du département ministériel. Ces deux documents ont été validés une première fois, le premier par le conseil d'administration de l'ONAC le 22 juin 1998, le deuxième par le ministère de la défense le 13 juillet 1998. Une seconde validation de ces documents a été opérée par les associations nationales et départementales d'anciens combattants et par le conseil d'administration de l'ONAC. Enfin, le Haut Conseil de la Mémoire combattante a été consulté à la demande du chef de l'Etat. Réuni sous la présidence de ce dernier et en présence du Premier ministre et des membres concernés du gouvernement, le Haut Conseil a approuvé le processus d'adossement du secrétariat d'Etat aux anciens combattants au ministère de la défense le 28 janvier 1999.

Il est évident que si la réforme du secrétariat d'Etat aux anciens combattants s'était accompagnée d'une restructuration parallèle de l'Office, les associations se seraient probablement opposées à l'adoption du projet.

Pourtant, au-delà de ces considérations stratégiques, la question de la pérennité de l'ONAC se pose, au moins sous sa forme actuelle. Or, plus la réflexion sera lancée rapidement, plus les réformes pourront être anticipées et moins elles seront douloureuses.

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