CONCLUSION

Au terme de cette étude, il apparaît que l'Office national des anciens combattants doit engager de nombreuses réformes structurelles pour réussir sa mutation au service de ses ressortissants.

La gestion de ses maisons de retraite doit redevenir équilibrée, ce qui nécessite une restructuration de son parc immobilier afin que l'ONAC concentre ses efforts financiers sur les établissements les moins dégradés. Cette politique a été engagée par le conseil d'administration de l'Office qui a arrêté la fermeture de cinq établissements. D'autres cessations d'activité seront nécessaires et devront s'accompagner d'un programme précis d'investissements pour les maisons de retraite restantes et d'une individualisation des budgets de chaque maison.

Au-delà des réformes structurelles visant les maisons de retraite, l'ONAC doit se doter d'une gestion moderne à travers trois mesures.

D'une part, l'ONAC doit se doter d'un cadre budgétaire et comptable précis, qui lui permette de distinguer les actions du service central, des services déconcentrés, des écoles de rééducation professionnelle et des maisons de retraite et, par voie de conséquence, leur traduction budgétaire.

D'autre part, l'ONAC doit développer son contrôle interne de gestion afin de suivre de manière précise l'évolution de ses dépenses et de disposer d'éléments d'analyse sur l'efficacité de son administration.

Enfin, l'ONAC doit améliorer sa politique d'investissements immobiliers à travers la définition et le respect d'un programme pluriannuel.

Ces réformes ne pourront cependant aboutir sans le développement d'une politique active de formation du personnel de l'ONAC et, notamment, de son personnel dirigeant. Certes, l'ONAC dispose d'un personnel motivé et attaché à l'établissement public. Toutefois, certaines fonctions, comme par exemple celles des directeurs des maisons de retraite, exigent des compétences en gestion et en comptabilité qui font parfois défaut.

En conséquence, l'ONAC devra à l'avenir renforcer la formation de ses directeurs, mais aussi envisager un repyramidage de son personnel afin d'augmenter le nombre des personnels issus de la catégorie A de la fonction publique.

Afin de réussir cette mutation, l'Office dispose de deux atouts qui devraient faciliter son évolution. D'une part, sa légitimité a été réaffirmée, notamment par le soutien apporté par le Secrétariat d'Etat aux anciens combattants à la charte élaborée par l'ONAC et intitulée " un nouvel élan ", qui a pour ambition de garantir le rôle central de l'Office au service du monde combattant.

Il est donc probable que le Secrétariat d'Etat chargé des anciens combattants ainsi que le ministère de la défense soutiendront l'ONAC dans ses efforts de réforme.

D'autre part, ses moyens financiers seront renforcés. Ainsi, le projet de loi de finances pour 2000 prévoit 31,8 millions de francs de crédits de mesures nouvelles en faveur de l'ONAC. Une partie de ces sommes pourra être consacrée au financement des réformes évoquées, comme, par exemple, l'élaboration d'un programme d'investissements sur plusieurs années.

Au-delà de l'avenir à court terme de l'ONAC, le présent rapport se devait d'engager une étude prospective sur l'évolution de l'activité de l'Office à moyen terme et sur sa place dans le dispositif au service du monde combattant.

Or, il apparaît que l'ONAC ne pourra pas échapper à une réflexion sur la réforme de ses structures. A partir de 2002, son volume d'activité devrait fortement diminuer en raison de la baisse de l'activité relative aux cartes et titres, de la disparition progressive du fonds de solidarité, de la stabilité de l'action sociale à destination des ressortissants traditionnels et, enfin, du déclin général du nombre des ressortissants de l'Office.

Le présent rapport propose des pistes de réflexion sur l'adaptation des structures de l'Office afin que ce dernier puisse faire face avec le plus d'efficacité possible à un volume d'activité certes réduit, mais toujours réel.

A cet égard, l'intégration du Secrétariat d'Etat aux anciens combattants au sein du ministère de la défense constitue une chance pour l'Office national des anciens combattants. En effet, certains services du ministère de la défense exercent des activités similaires. Une collaboration des services pourrait donc être envisagée, même si les modalités pratiques doivent encore être précisées et approuvées par les associations d'anciens combattants.

En anticipant ces évolutions inéluctables, l'ONAC assurera la pérennité de son action et effectuera une entrée réussie dans le XXIème siècle.

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