EXAMEN EN COMMISSION
Lors de
sa réunion tenue le mercredi 23 février 2000, la commission a
tout d'abord procédé à l'examen du rapport d'information
présenté par M. Jean Huchon sur la mission d'information
effectuée par une délégation de la commission au
Brésil et en Argentine, afin d'étudier l'évolution de la
situation économique, ainsi que la présence française dans
ces deux pays.
Après avoir rappelé l'objet de la mission d'information, M. Jean
Huchon, rapporteur, a brossé un rapide panorama de l'histoire politique
et économique du Brésil. Puis il a indiqué qu'à
l'issue d'une longue période, caractérisée par une
" hyper inflation " et un endettement public très
préoccupant, le pays s'était engagé, en 1994, avec le
" plan Real ", dans un plan de stabilisation monétaire qui
avait largement contribué à l'assainissement de l'économie
brésilienne.
M. Jean Huchon, rapporteur, a toutefois relevé que la récente
crise monétaire, provoquée par une fuite massive de capitaux,
avait abouti à une dévaluation du Real de 40 à 50 %,
au début de l'année 1999.
Il a aussi souligné que quatre Brésiliens sur cinq vivaient
désormais dans les villes, notamment dans les gigantesques
métropoles urbaines que constituent São Paulo (18 millions
d'habitants) et Rio de Janeiro (10 millions d'habitants).
Il a fait observer que le Brésil était confronté -tout
comme son voisin argentin- à des phénomènes de corruption
nécessitant ce que les habitants de ces pays appellent une
" réforme de l'Etat ".
M. Jean Huchon, rapporteur, a ensuite fourni un certain nombre
d'éléments sur l'histoire politique, économique et sociale
de l'Argentine. Il a évoqué les problèmes que rencontrait,
aujourd'hui, la société argentine, en soulignant que cette nation
demeurait un grand pays agricole (l'agriculture représentant 55 %
de ses exportations), très soucieux d'une plus grande ouverture de
l'Union européenne dans ce secteur.
Il a évoqué la situation des principales entreprises
françaises implantées au Brésil et en Argentine, et
notamment :
- Renault, dont la délégation a visité l'usine Ayrton
Senna à Curitiba dans l'Etat de Parana ;
- Light, filiale d'Electricité de France, qui joue un rôle
majeur dans la distribution d'électricité au Brésil ;
- Carrefour, qui constitue le premier groupe de distribution
brésilien (avec 113 supermarchés et 72 hypermarchés),
et le troisième groupe de distribution argentin.
Enfin, M. Jean Huchon, rapporteur, a indiqué que la
délégation de la commission avait rencontré de nombreux
membres de la communauté française expatriée, notamment en
Argentine.
M. Léon Fatous a d'abord souligné le bon niveau de qualification
des personnels salariés brésiliens et argentins, en relevant que
les entreprises françaises, implantées au Brésil et en
Argentine, en étaient très satisfaites.
Il a ensuite fait observer que si les grandes entreprises françaises
connaissaient souvent le succès, l'insertion dans les
sociétés brésilienne et argentine était ardue pour
les petites et moyennes entreprises, de même que pour les simples
particuliers.
Il a enfin salué l'efficacité et la compétence des
services économiques installés auprès des ambassades de
France.
M. Jean-Paul Emorine a d'abord relevé qu'Electricité de France
avait su tirer profit du régime de concurrence et de privatisation mis
en place au Brésil et en Argentine. Il a ensuite estimé qu'avec
ses 165 millions d'habitants et un coût salarial inférieur de
50 % à celui de l'Argentine, le Brésil constituait, pour les
entreprises françaises, un marché très porteur.
Après que M. Louis Moinard eut souligné les nombreux atouts
-notamment climatiques- de l'élevage en Argentine, M. Jean
François-Poncet, président, a rappelé que l'Argentine
occupait jusqu'à la fin de la deuxième guerre mondiale, et avant
la période " péroniste ", le quatrième rang au
monde pour la richesse rapportée au nombre d'habitants.
M. Jacques Bellanger s'est interrogé sur la place du MERCOSUR dans les
économies brésilienne et argentine.
M. Jean-Marc Pastor a évoqué, quant à lui, la place
économique du Canada en Amérique latine.
Après l'intervention de M. Désiré Debavelaere, qui a
évoqué le rôle culturel de la France, la commission a
adopté, à l'unanimité, le rapport d'information
présenté par M. Jean Huchon.