B. MAIS DES RÉGIONS LE PLUS SOUVENT DEÇUES PAR LES MODALITÉS D'ÉLABORATION DES NOUVEAUX CONTRATS DE PLAN 2000-2006

La plupart des Régions ont fait part de leur triple déception , indépendamment d'ailleurs des opinions politiques de leurs exécutifs.

• En premier lieu, les Régions regrettent que " les crédits de l'Etat, prévus au contrat de plan 1994-1999, mais non engagés, notamment pour les routes, ne viennent pas abonder l'enveloppe des crédits d'Etat pour le prochain contrat de plan 2000-2006, malgré les demandes répétées de l'ensemble des collectivités concernées et des financeurs ".

Certaines Régions déplorent en outre que les nouveaux contrats de plan ne viennent souvent que " boucher les trous du précédents ", c'est à dire que les engagements de l'Etat pour la période 2000-2006 ne soient souvent que la reconduction des engagements pour la période 1994-1999 qui n'avaient pas été respectés.

Ce phénomène est d'ailleurs quantitativement aggravé par le faible taux d'exécution estimé pour l'année 1999 : de l'ordre d'un huitième du montant total des engagements de l'Etat pour les troisièmes contrats de plan, c'est-à-dire environ 60 % de l'effort annuel de l'Etat initialement prévu lors de la négociation des contrats de plan précédents. Contrairement aux instructions de la circulaire du Premier ministre du 1998, l'Etat n'a donc guère donné " un coup de collier " pour achever dans de bonnes conditions l'exécution des troisièmes contrats de plan.

• En second lieu, les Régions dénoncent souvent le déséquilibre persistant des négociations de contrats de plan.

Comme pour les troisièmes contrats de plan, ce déséquilibre trouve notamment son origine dans l'attitude de certains ministères. Ainsi, une Région indique que " l'Etat n'a pas imposé de noyau dur dans le mandat de négociation du quatrième contrat de plan, mais n'a laissé aucune marge de manoeuvre sur les enveloppes réservées aux routes, au plan Université du troisième millénaire et à la culture. Dans les négociations, le caractère directif des administrations centrales s'est aussi clairement affirmé ". De même, une autre Région déplore que " la procédure reste très étatique et l'échelon central très décisionnaire ". Une troisième Région indique que " la marge des manoeuvre des services de l'Etat et du préfet de région vis à vis des ministères semble relativement faible... [et que] certains ministères exigent de voir inscrits un certain nombre de dispositifs ou d'opérations dans le contrat de plan ".

Pour les quatrièmes contrats de plan, le déséquilibre de la négociation résulte aussi d'un calendrier perturbé.

En effet, selon une Région " le vote tardif de la loi VOYNET et le calendrier très serré de l'Etat empêchent toute négociation sereine ".

De même, pour une autre Région, " la procédure d'élaboration du contrat de plan Etat-région 2000-2006 est marquée par un calendrier particulièrement bousculé. L'Etat affichant ses priorités dans une loi publiée en 1999, dans des schémas de services collectifs non encore publiés, s'appuyant sur des procédures en cours ou à venir, n'a pas, à l'instar des programmations précédentes, précisé ses stratégies et ses objectifs de façon anticipée. De plus, au 15 novembre 1999, la totalité de l'enveloppe accordée aux régions n'était pas encore connue. Enfin, les zonages pour l'objectif 2 comme pour la prime à l'aménagement du territoire (PAT) n'étaient pas encore arrêtés ... ".

Par surcroît, une Région souligne que " la plupart des opérations proposées au contrat de plan relèvent de la compétence de l'Etat. A priori, la négociation est donc déjà quelque peu biaisée ".

• Enfin, certaines Régions contestent les modalités de répartition des enveloppes et s'interrogent sur les critères qui ont présidé à cette répartition.

En particulier, certaines Régions estiment que " la modulation financière semble renforcer les inégalités, notamment au profit de l'Ile de France ".

• Plus généralement, plusieurs Régions ont suggéré de manière lapidaire que la procédure des nouveaux contrats de plan ne corrigeait guère les défauts de la procédure des troisièmes contrats de plan, en répondant que " la procédure du contrat de plan 2000-2006 est très proche du contrat de plan 1994-1999 ", ou que " la procédure apporte peu de réponses aux observations portées sur le troisième contrat de plan, elle apporte plus de complexité ", voire que " les mêmes mécanismes se mettent en place de la même façon ".

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