IV. LES MÊMES ECUEILS ?

A. DES AVANCÉES

Il est évidemment trop tôt pour porter une appréciation détaillée sur la procédure des quatrièmes contrats de plan Etat-Région : à ce jour, les contrats de plan pour les régions métropolitaines ne sont pas tous signés, et aucun recensement fiable du contenu des contrat n'a été établi. On ne pourra d'ailleurs porter une appréciation exhaustive sur ces contrats qu'au vu de leur mise en oeuvre.

Il est toutefois d'ores et déjà possible de souligner certains progrès enregistrés dans la procédure d'élaboration des contrats de plan.

Tout d'abord, l'efficacité et la lisibilité de l'action publique ont sans doute été accrus par les efforts de mise en cohérence des contrats de plan et des fonds structurels européens.

Par ailleurs, votre rapporteur se félicite du développement des contrats interrégionaux : les grands programmes interrégionaux bénéficieront en effet d'une enveloppe de 5,4 milliards de francs (contre 0,9 milliard de francs dans le cadre des contrats de plan 1994-1999), dont 3 milliards de francs pour les conventions de massif pour la politique de la montagne.

Au delà de ces aménagements techniques, il semble aussi que les Départements, les Communes et les structures intercommunales aient mieux préparé la contractualisation, et surtout qu'elles y aient été davantage associées , tant par l'Etat que par les Régions. En particulier, le rôle plus actif exercé par les Départements et les Villes pourrait témoigner d'une certaine maturité de la décentralisation.

De même, l'ensemble des élus et des services régionaux semblent avoir accumulé l'expérience et l'expertise nécessaires pour appréhender précisément la portée et les limites de l'exercice des contrats de plan, pour porter une appréciation critique sur tous les programmes proposés à la contractualisation, y compris lorsque ces programmes s'inscrivent dans les compétences de l'Etat (enseignement supérieur, recherche, etc.), enfin pour ne présenter que des projets politiquement mûrs et techniquement prêts.

Ces deux dernières observations expliquent que les collectivités locales attendaient que l'Etat renouvelle profondément sa conception et ses méthodes de contractualisation. En particulier, les collectivités locales attendaient de l'Etat qu'il respecte enfin les grands principes de la décentralisation.

La procédure de négociation des quatrièmes contrats de plan Etat-Région a comporté des avancées en ce sens.

Il semble en effet que les facultés de modulation accordées aux préfets, ainsi que le système des enveloppes prévues pour les priorités régionales, aient parfois un peu accru les marges de manoeuvres des préfets et laissé une plus grande place aux choix des acteurs locaux.

Néanmoins, ces avancées sont modestes, sinon insuffisantes , au regard notamment des attentes et de l'expertise croissantes des collectivités locales, ce qui explique qu'elles aient été le plus souvent déçues. D'une certaine manière, les efforts accomplis par l'Etat ont ainsi une génération de contrats de plan de retard : " s'il est au quart plein, le verre est donc aux trois quarts vide ".

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