B. MAIS UNE PROCÉDURE BOUSCULEE

Comme lors des précédentes générations de contrats de plan, l'Etat avait établi et imposé le calendrier d'élaboration des contrats de plan, sans concertation avec les collectivités locales.

Avec le recul ce calendrier apparaît irréaliste .

• En effet, l'élaboration des contrats de plan devait s'appuyer sur les grandes lignes des schémas de services collectifs prévus par la nouvelle loi d'orientation sur l'aménagement et le développement du territoire. Selon la ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, cette méthode rationnelle devait notamment " constituer une avancée concrète importante de la décentralisation et éviter le constat d'une négociation déséquilibrée fait pour les [ troisièmes contrats de plan ] " 180( * ) .

Or cette avancée concrète n'a pas eu lieu .

Au contraire, le Gouvernement a annoncé 181( * ) lors du CIADT du 18 mai 2000 que les décrets des schémas de services collectifs ne seraient adoptés qu'en juin 2001, après une consultation ouverte le 31 juillet 2000 au plan national et au plan régional, c'est à dire après la signature des contrats de plan, ce qui est tout, sauf logique.

On doit donc en conclure que " le constat d'une négociation déséquilibrée " fait pour les troisièmes contrats de plan n'a pu " être évité ".

• Plus généralement, le calendrier de préparation et de négociation des contrats de plan proprement dits a pris du retard .

A l'origine, la circulaire du 1 er juillet 1998 prévoyait ainsi que les ministères détermineraient leurs propositions techniques et financières entre le 15 février et le 15 mars 1999, c'est à dire dans un délai d'un mois seulement après que la DATAR leur eût adressé la synthèse des " conclusions de la consultation dans les régions ", puis qu'un CIADT fixerait au 15 avril 1999 les mandats de négociation des préfets, les stratégies de l'Etat en région et les cadrages financiers par ministère et par région.

En fait, les premiers cadrages financiers, n'auront été communiqués qu'au CIADT d'Arles du 23 juillet 1999, plus de trois mois après la date prévue, et les Régions devront attendre le CIADT du 23 novembre 1999 pour connaître le montant final de la " seconde enveloppe ".

Au total, alors que les négociations devaient initialement s'étager entre mai et décembre 1999, elles n'auront eu lieu pour l'essentiel qu'au premier semestre de l'année 2000.

Ce retard est évidemment préjudiciable à l'élaboration des contrats de pays, des contrats d'agglomération et des contrats de ville, censés s'emboîter dans les contrats de plan Etat-Région.

Ce retard est surtout préjudiciable à la mise en place des actions contractualisées. En effet, pour l'année 2000, les crédits de l'Etat ont été pré-arrêtés, votés par le Parlement et notifiés aux services déconcentrés avant la signature des contrats de plan : il existe donc des différences entre les dispositions des contrats et les délégations de crédits, sans que des redéploiements soient toujours possibles. En particulier, sauf si les collectivités locales les prennent intégralement en charge, l'année 2000 sera une année blanche pour nombre d'actions d'animation des territoires en principe cofinancées par l'Etat, mais pour lesquelles les crédits nécessaires n'ont pas prévus dans le cadre de la loi de finances pour 2000.

Dans ces conditions, votre rapporteur ne peut que s'interroger sur la notion de " programmation ferme " pour la période 2000-2003  énoncée par la circulaire du Premier ministre du 31 juillet 1998.

• Enfin, votre rapporteur déplore que la circulaire interministérielle relative au suivi et à l'évaluation des contrats de plan Etat-Régions n'ait toujours pas été publiée, ce qui a évidemment limité la prise en compte précoce des impératifs de l'évaluation.

Au total, le calendrier d'élaboration des quatrièmes contrats de plan ne marque guère d'avancées par rapport à celui de la troisième génération de contrats de plan.

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