Appartenance politique :
Groupe des Républicains Sociaux
État civil :
Né le 8 octobre 1899
Décédé le 9 octobre 1970
Profession :
Courtier
Département :
Seine

Elu le 18 mai 1952
Elu le 8 juin 1958
Fin de mandat le 26 avril 1959 (Elu(e) sénateur de la cinquième République)

1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1940-1958

MICHELET (Edmond)

Né le 8 octobre 1899 à Paris (19ème)

Décédé le 9 octobre 1970 à Marcillac (Corrèze)

Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante (Corrèze)

Ministre des armées du 21 novembre 1945 au 16 décembre 1946

Député de la Corrèze de 1946 à 1951

Sénateur de la Seine de 1952 à 1958

Ministre des anciens combattants et victimes de guerre du 9 juin 1958 au 4 octobre 1958

Issu d'une famille originaire du Béarn, Edmond Michelet est né à Paris le 8 octobre 1899. Après ses études à l'école Fénelon de Vaujours puis au collège de l'Immaculée Conception à Pau sanctionnées par le certificat d'études en 1912, il s'engage volontairement dans l'armée le 14 janvier 1918 pour être affecté au 126e régiment d'infanterie de Brive.

Rendu à la vie civile en 1921 avec le grade de sergent-major, Edmond Michelet va alors s'affirmer comme l'une des personnalités les plus marquantes et les plus influentes de la mouvance démocrate-chrétienne de l'entre-deux-guerres. En effet, de parents catholiques, sous la double influence d'un père tourné vers l'Action française et d'une mère vers le Sillon, Edmond Michelet, passé de l'Action française à l'Action catholique, assure la présidence de l'ACJF pour le Béarn de 1922 à 1925 puis de la Corrèze de 1933 à 1935. C'est dans ce département qu'Edmond Michelet, installé comme courtier assermenté à Brive en 1929, après avoir exercé pendant trois ans son métier auprès de son père, négociant à Pau, lance, en 1931, les « équipes sociales» fondées en 1919 par Robert Garric, qui se donnent pour mission le maintien en temps de paix des relations nouées pendant la guerre entre prêtres et laïcs. En 1938, dans le sillage de Marc Sangnier, il anime également, avec Francisque Gay, les nouvelles équipes françaises.

Edmond Michelet peut se prévaloir d'une rare ancienneté dans la Résistance. En effet, il fait partir de Brive, la veille de l'appel du 18 juin, le fameux tract d'inspiration péguyste : « Celui qui ne se rend pas a raison contre celui qui se rend. En temps de guerre, celui qui ne se rend pas est un homme. Et celui qui se rend est mon ennemi [...] Et celui qui rend une place ne sera jamais qu'un salaud [...] ». Co-fondateur et responsable dès 1940 pour la région Centre du mouvement Liberté, rassemblant sous la conduite de François de Menthon des intellectuels démocrates-chrétiens, Edmond Michelet est l'un des premiers à diffuser les Cahiers de Témoignage chrétien dont il est le responsable du mouvement. Il commande en 1941 l'échelon régional de Combat puis des Mouvements unis de la Résistance. Arrêté par la Gestapo le 25 février 1943, il est interné à Fresnes puis déporté six mois plus tard à Dachau où il se lie d'amitié avec Louis Terrenoire.

A son retour de déportation le 30 mai 1945, Edmond Michelet déploie son activité dans la presse. Porté à la présidence du conseil d'administration de Brive Informations, du Courrier - La Liberté de Limoges, de la Jeunesse catholique du Béarn, il assume également la direction de La Vie Corrézienne et du journal du Mouvement de libération nationale qu'il représente à l'Assemblée consultative provisoire en 1945.

Il est présenté au général de Gaulle, fin 1945, qui le nomme au ministère des Armées dans lequel il est maintenu, sur la demande ex-presse de ce dernier, après janvier 1946, sous les cabinets Félix Gouin et Georges Bidault.

Après la démission du premier cabinet Georges Bidault au 28 novembre 1946, Edmond Michelet retrouve son siège au Palais Bourbon dont il est l'élu, depuis octobre 1945, pour la Corrèze.

Au cours de la première législature, il est nommé membre des commissions du ravitaillement, de la population, de la famille et de la santé publique ainsi que celle de la commission de la réforme administrative sans oublier la commission de la défense nationale sur laquelle il concentre, tout naturellement, l'essentiel de son activité parlementaire. Tout au long de son mandat, Edmond Michelet dépose en effet plusieurs propositions de loi ou de résolution portant notamment sur le statut des officiers en non activité, différentes mesures visant à améliorer le traitement des officiers généraux du cadre de réserve, des anciens officiers et sous-officiers FFI intégrés dans l'armée ainsi que des veuves de militaires décédés dans l'exercice de leurs fonctions. Il est rapporteur pour la commission de la défense nationale d'un certain nombre de textes relatifs aux conditions dans lesquelles les militaires dégagés des cadres peuvent concourir pour la Légion d'honneur ou la médaille militaire, l'élévation de la limite d'âge des maîtres-tailleurs et cordonniers des troupes métropolitaines et coloniales, les nominations et promotions de certains personnels des services de santé dont la carrière a été affectée par des événements de guerre. Prenant part fréquemment aux discussions sur les dépenses militaires, il s'emploie également à défendre l'armée française contre les campagnes diffamatoires cherchant à porter atteinte à l'honneur de ses officiers, l'insuffisance des crédits accordés pour la défense nationale, la faiblesse numérique des effectifs et le dégagement des cadres. En 1949, il réagit au projet de loi portant ratification du Pacte Atlantique en déposant un amendement tendant à demander au gouvernement américain des précisions sur le comité de défense et les fournitures de matériel. Très attentif quant à la politique française en Indochine, il dépose le 17 octobre 1950 une demande d'interpellation sur les responsabilités gouvernementales à l'origine de l'échec militaire subi au Tonkin tout en dénonçant la politique d'atermoiements et la propagande communiste en France. Edmond Michelet, par ailleurs vice-président de la fédération nationale des internés et déportés de la Résistance et président de l'amicale des anciens de Dachau, prend une part très active aux discussions sur le statut des déportés et internés de la Résistance en 1948 et l'amnistie relative aux faits de collaboration entre 1950 et 1951. Membre également de la commission d'enquête au sujet du scandale Revers-Mast le 31 janvier 1950, il en devient président le 2 février 1950.

Entre-temps, Edmond Michelet a accédé en août 1947, sous les auspices de Jacques Vendroux, au bureau provisoire du premier intergroupe gaulliste à l'Assemblée nationale, l'Intergroupe d'action pour une vraie démocratie, pour « faire passer l'intérêt du pays avant celui des partis » et « renforcer l'autorité de l'Etat par la révision », ce qui lui vaut d'être exclu par le MRP, dont il est préside pourtant la fédération corrézienne. Il fonde alors, dans la foulée, le groupe des Républicains populaires indépendants (RPI), constitué des démocrates-chrétiens ralliés au Rassemblement, puis rejoint le RPF.

Après avoir essuyé un sérieux échec aux élections législatives de juin 1951, Michelet, devenu entre-temps, membre du conseil de direction du mouvement gaulliste en 1949, se présente dans la Seine à l'occasion des élections au Conseil de la République du 18 mai 1952. Avec 979 voix sur 3097 suffrages exprimés, la liste du Rassemblement qu'il conduit, obtient alors sept élus sur les vingt sièges à pourvoir.

A son arrivée au Conseil de la République, Edmond Michelet rejoint le groupe RPF puis celui des républicains sociaux à partir de 1954 et siège à la commission de la presse, de la radio et du cinéma jusqu'en 1957, ainsi qu'à la commission de la famille du 5 juin au 8 juillet 1952, date à laquelle il rejoint celle de la défense nationale, puis de 1957 à 1958. Il siège également, à partir de 1954-55, en tant que membre suppléant aux commissions de la marine et des pêches et des finances ainsi qu'à celle pour la coordination des affaires d'Indochine dont il est nommé président le 11 octobre 1955, jusqu'à ce qu'il soit porté à la vice-présidence du Conseil de la République le 3 octobre 1957.

Tout au long de son mandat, Edmond Michelet, en outre délégué de la France auprès de l'Organisation des nations-unies de 1954 à 1957, déploie une intense activité parlementaire en ne déposant pas moins de vingt-neuf rapports et propositions de loi ou de résolution. Ses interventions publiques sont des plus nombreuses que ce soit en son nom propre, ou comme rapporteur de la commission de la défense nationale et de la commission de coordination pour l'examen des problèmes intéressant les affaires d'Indochine.

Ainsi, s'exprime-t-il notamment en 1953 sur l'amnistie en déposant un amendement tendant à l'étendre aux faits commis par d'anciens déportés ou médaillés de la Résistance ; en 1954 sur la dévolution des biens de presse et la validation des services accomplis par les Français dans les armées alliées au cours de la guerre 1939-1945 ainsi que ceux qu'ils ont dû accomplir, sous l'emprise de la contrainte, dans l'armée allemande ; en 1955 sur la situation au Cambodge et au Sud-Vietnam et sa proposition de résolution pour conférer la croix de guerre TOE aux drapeaux des écoles de santé de Lyon et de Bordeaux en récompense du courage, du dévouement et des sacrifices consentis par le personnel issu de ces écoles ayant combattu sur tous les théâtres d'opérations extérieures de l'Union française ; sur les conflits intéressant les voyageurs, représentants et placiers en 1956 ainsi que les expropriations pour cause d'utilité publique en 1957.

Membre du comité directeur en 1955 puis président du Centre national républicains sociaux en 1958, Edmond Michelet, par ailleurs président d'honneur de la fédération des agents commerciaux de France, conserve son engagement chrétien. Il préside ainsi le mouvement international des responsables chrétiens.

Les 2 et 3 juin 1985(*), il vote en faveur des pleins pouvoirs et de la révision constitutionnelle. Il se présente ensuite avec succès au renouvellement de son mandat, le 8 juin 1958, comme tête de liste d'Union pour l'appel à un Gouvernement de salut public présidé par le général de Gaulle. Le lendemain, ce dernier le nomme au dernier gouvernement de la IVe République, à la tête du ministère des anciens combattants et victimes de guerre.

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(*) Note de la division des Archives du Sénat : Il y a une inversion dans l'année, c'est 1958.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Edmond MICHELET

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