Appartenance politique :
Groupe Socialiste
État civil :
Né le 23 juin 1904
Décédé le 29 août 1981
Profession :
Journaliste
Département :
Isère

Elu le 19 juin 1955
Fin de mandat le 26 avril 1959 (Elu(e) sénateur de la cinquième République)

1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)
Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1940-1958

MISTRAL (Paul)

Né le 23 juin 1904 à Grenoble (Isère)

Décédé le 29 août 1981 à Grenoble

Sénateur de l'Isère de 1955 à 1958

Fils de Paul Mistral, député-maire et figure illustre de Grenoble, Paul Mistral suit très tôt le chemin de son père et se dirige vers la politique, militant de la SFIO et socialiste « dès sa naissance », comme le dira Alain Poher, président du Sénat, lors de son éloge funèbre.

Après ses études secondaires, Paul Mistral débute dans le journalisme, à La Dépêche dauphinoise puis comme chef de fabrication du quotidien socialiste Le Droit du peuple. En 1932, il est élu conseiller municipal de la commune de La Morte, pays natal de son père décédé cette même année. Il en devient maire trois ans plus tard, en 1935, poste qu'il occupera trente-six années durant.

Après la guerre, au cours de laquelle il s'engagea dans la Résistance, recevant la médaille de la reconnaissance française, il est élu conseiller général de l'Isère dans le canton de Valbonnais le 30 septembre 1945, fonction qu'il conservera 33 ans. Il est élu vice-président du Conseil général en 1955.

C'est également en 1955, le 19 juin, que Paul Mistral est élu au Conseil de la République, sur la liste SFIO. Il exerçait alors de nombreuses fonctions aux niveaux local et régional : membre du comité régional du tourisme, du comité technique départemental des transports, secrétaire de l'association des communes forestières de l'Isère, président du syndicat intercommunal de la Roizonne, administrateur de l'office départemental de l'énergie électrique, vice-président de l'office départemental des HLM, président du groupement pour la reconstitution de l'Isère et du Vercors, administrateur de la foire de Grenoble, administrateur de l'aéroport de Grenoble, membre du comité technique départemental de la production forestière et de la commission d'investissement au ministère de l'agriculture, membre du Conseil supérieur de l'Exposition nationale de l'électricité et du tourisme, et enfin membre du conseil d'administration des Houillères du Dauphiné. Il occupait également le poste de secrétaire d'une société de transport. Ces nombreuses activités justifient qu'il fût nommé chevalier du mérite touristique (en 1949), chevalier puis officier du mérite agricole, chevalier de la Légion d'honneur (en 1950), et chevalier du mérite commercial.

A son arrivée au Palais du Luxembourg, Paul Mistral est nommé membre titulaire de la commission des moyens de communication, de la commission de la reconstruction, et de la commission de coordination permanente de la recherche scientifique et du progrès technique. Il est également nommé membre suppléant de la commission des affaires économiques. Lors de la session 1955-1956, il intervient lors de la discussion de la proposition de loi concernant la législation sur les dommages de guerre et dépose deux amendements à cette proposition de loi.

Au cours de la session 1956-1957, reconduit membre des mêmes commissions, il intervient dans la discussion du projet de loi de finances pour 1957, et dépose deux amendements. Il intervient également lors du projet de loi sur la construction de logements et les équipements collectifs, dépose un amendement, et prend part à la discussion de la proposition de résolution invitant le gouvernement à surseoir à l'application du nouveau régime des patentes.

En 1957-1958, membre des mêmes commissions, Paul Mistral dépose un rapport au nom de la commission du logement, de l'aménagement du territoire et des dommages de guerre. Il prend part en cette qualité de rapporteur à la discussion de la proposition de résolution relative au taux d'intérêt des prêts à la construction et aux règles de calcul de l'allocation-logement. Il intervient également dans la discussion du projet de loi de finances pour 1958, et dépose un amendement tendant à insérer un article relatif à la réforme du financement de la construction.

Paul Mistral vote pour la loi donnant les pouvoirs constitutionnels au général de Gaulle et pour la révision constitutionnelle, les 2 et 3 juin 1958.

Ve République

MISTRAL (Paul)

Né le 23 juin 1904 à Grenoble (Isère)

Décédé le 29 août 1981 à Grenoble (Isère)

Sénateur de l'Isère de 1955 à 1981

Ancien sénateur de l'Isère depuis 1955, Paul Mistral retrouve le Palais du Luxembourg, à l'issue des élections sénatoriales du 26 avril 1959. Sa réussite dès le premier tour (il sera également réélu au premier tour le 26 septembre 1965 et le 22 septembre 1974) s'explique facilement. Cette figure du socialisme isérois, très ancrée dans un département où son père avait été député-maire de Grenoble, cumule lui-même les responsabilités électives : maire de la petite commune de montagne de La Morte (depuis 1935 et jusqu'en 1971) et conseiller général (depuis 1945 et jusqu'en 1979, il y sera secrétaire puis premier vice-président). Il est très connu et apprécié des élus locaux. Depuis l'après-guerre, sa présence active comme président ou vice-président dans un très grand nombre d'établissements départementaux (office de l'énergie électrique, office d'HLM, groupement pour la reconstruction de l'Isère et du Vercors, comité technique de la production forestière, comité technique des transports, comité de tourisme de Grenoble, conseil d'administration du Parc des Ecrins, etc...) en font une personnalité reconnue pour sa compétence sur les questions techniques liés à l'économie rurale, à l'exploitation forestière, au tourisme montagnard et à l'équipement (réseau routier, réseau électrique, réseau hydraulique). Au Sénat, l'ancien secrétaire de la commission des finances et de la commission du tourisme, avait su défendre avec efficacité les dossiers socio-économiques engageant son département (comme le lancement de la station de sports d'hiver de L'Alpe-du-Grand-Serre, la construction de gîtes ruraux ou l'organisation du plan d'eau du Valbonnais).

Dès mai 1959, Paul Mistral rejoint logiquement le groupe socialiste et devient membre de la commission des affaires économiques et du plan dont il prend aussitôt la vice-présidence (fonction qu'il conserve jusqu'en 1978). C'est un parlementaire très actif, cosignataire de seize propositions de loi ou de résolution. Il continue de manifester un grand intérêt pour les questions techniques liées à l'équipement scolaire, aux adductions d'eau, à l'électrification, à l'aménagement et au développement de l'infrastructure routière de ces régions montagnardes qui lui sont chères. Il intervient sur ses sujets à l'occasion des questions orales avec débats, de l'examen des projets de loi des finances ou de lois spécifiques (il est ainsi rapporteur du projet de loi d'économie montagnarde en décembre 1971 et fait supprimer les restrictions apportées par les décrets d'application qui écartent beaucoup d'agriculteurs des bénéfices de la loi). Il appartient également au groupe d'études sénatoriales pour l'aménagement rural. Mais le sénateur se penche aussi sur d'autres sujets. Il est ainsi en 1965 rapporteur du budget du logement et membre de la première commission d'enquête sur l'ORTF. Il intervient lors de débats portant sur l'urbanisme et la sécurité sociale.

Sénateur d'une région alpestre très touristique, maire d'une petite commune d'altitude encore marquée par la vie paysanne, Paul Mistral s'engage fortement pour défendre le patrimoine naturel français et l'agriculture montagnarde. Membre du comité central des forêts, il est aussi président de la commission du Plan d'investissement pour la sauvegarde des terrains et des améliorations pastorales et vice-président de la Fédération nationale d'économie alpestre. Il suit de près la préparation des JO d'hiver à Grenoble en 1968, s'efforce de trouver des financements publics pour relancer l'activité minière du site charbonnier de La Mure en 1972, participe l'année suivante à la délimitation de l'aire d'appellation contrôlée de « la noix de Grenoble ». Présent au Conseil régional de la région Rhône-Alpes à partir de 1973, il y trouve de nouveaux relais et de nouveaux moyens pour appuyer le développement socio-économique des communes de montagne.

Au Sénat, Paul Mistral approuve la loi du 4 février 1960 autorisant le Gouvernement à prendre, par application de l'article 38 de la Constitution, certaines mesures relatives au maintien de l'ordre, à la sauvegarde de l'Etat, à la pacification et à l'administration de l'Algérie. Il soutient la loi du 13 juillet 1965 portant réforme des régimes matrimoniaux et la loi dite Neuwirth relative à la régulation des naissances. Il s'oppose à la loi du 5 juillet 1972 portant création et organisation des Régions. Il s'abstient lors du vote de la loi dite Royer du 27 décembre 1973 d'orientation du commerce et de l'artisanat. Il vote en faveur de la loi du 5 juillet 1974 fixant à 18 ans l'âge de la majorité. Il vote pour la loi Veil du 17 janvier 1975 relative à l'interruption volontaire de grossesse et pour la loi du 11 juillet 1975 portant réforme du divorce. Il vote contre la loi du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés et contre la loi dite Peyrefitte du 2 février 1981 renforçant la sécurité et protégeant la liberté des personnes.

Proche de François Mitterrand (qu'il soutient lors du congrès de Metz en avril 1979), il a la satisfaction d'assister à son élection en mai 1981 mais meurt quelques mois plus tard, le 29 août 1981. Tous, à commencer par ses amis socialistes isérois comme Louis Mermaz (alors président de l'Assemblée nationale et du Conseil général de l'Isère), rendent hommage à son idéal humaniste, son ouverture d'esprit et son efficace dévouement. Selon sa volonté, ses cendres sont dispersées au-dessus du lac de Paladru, là même où en 1952, son unique fils de 20 ans s'était noyé sans que son corps soit retrouvé. Il était Chevalier de la Légion d'honneur, titulaire du Mérite agricole et, distinction qu'il appréciait entre toutes, membre d'honneur de l'Association nationale des anciens et des amis du maquis de l'Oisans.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Paul MISTRAL

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