Appartenance politique :
Groupe de la Gauche Démocratique et du Rassemblement des Gauches Républicaines
État civil :
Né le 11 septembre 1904
Décédé le 7 décembre 1979
Profession :
Indusriel
Département :
Charente
IVème République

Ancien sénateur de la IVe République

Vème République

Accéder à la notice de Guy PASCAUD sous la Ve République

Elu le 7 novembre 1948
Elu le 19 juin 1955
Fin de mandat le 26 avril 1959 (Elu(e) sénateur de la cinquième République)

1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)
Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1940-1958

PASCAUD Guy

Né le 11 septembre 1904 à Chasseneuil (Charente)

Décédé le 7 décembre 1979 à Chasseneuil (Charente)

Sénateur de la Charente de 1948 à 1958

Issu d'une vieille famille charentaise, fils d'un ancien député, Guy Pascaud passa une partie de sa jeunesse à Paris, pour y faire ses études au lycée Janson de Sailly et à l'école Bréguet. Puis il revient à Chasseneuil, sa ville natale, où il prend la direction d'une entreprise industrielle et devient professeur dans l'enseignement technique industriel. Rapidement, il s'implique dans la vie syndicale et associative de la région, et prend la présidence du syndicat des collectivités électrifiées, de l'aménagement du bassin de la Charente non domaniale et de l'association Charente Limousin.

Ses premiers pas d'homme public, Guy Pascaud les fait à Roumazières, non loin de Chasseneuil. En 1929, il devient conseiller municipal de Roumazières, et à ce titre, le plus jeune élu du département de la Charente. Il demeure conseiller municipal de Roumazières jusqu'en 1932 puis maire jusqu'en 1944. Pendant l'occupation, Guy Pascaud se consacre à la résistance contre l'ennemi. Sous le nom de guerre « Chef You », il est l'organisateur du premier maquis charentais, nommé « Bir Hakeim » et devient lieutenant des Forces Françaises de l'Intérieur. Lors d'une opération à Chasseneuil en 1944, il est arrêté par la Gestapo, avertie de sa fonction de chef de maquis. Il est déporté au camp de Neuengamme puis au camp d'Oranienbourg près de Berlin le 10 mai 1944. Il ne sera rapatrié en France qu'après quinze longs mois de déportation. Cette période à la fois douloureuse et glorieuse valut à Guy Pascaud nombre de récompenses : la croix de guerre 1939-1945 avec palmes, la médaille de la Résistance avec rosette, la médaille des déportés, le titre de commandeur de la Légion d'honneur au titre du ministère de la Défense.

A son retour de déportation et après la Libération, Guy Pascaud reprend dans sa région une carrière politique qu'il avait été contraint d'abandonner. Il est élu conseiller général du canton de Saint Claud en 1945, fonction qu'il occupe jusqu'à son décès, en 1979. Puis entre 1953 et 1970, Guy Pascaud est maire de Chasseneuil.

Soutenu par le rassemblement des gauches républicaines, même s'il se veut indépendant, Guy Pascaud se présente aux élections du Conseil de la République en 1948. Son attachement à cette famille politique se confirme plus tard, lorsqu'il devient membre du parti radical en 1957, secrétaire en 1965, vice-président en 1968, puis membre du comité directeur du parti en 1970.

Durant son mandat de sénateur sous la IVè République, Guy Pascaud participe à de nombreuses commissions : commission des affaires économiques, des douanes et des conventions commerciales, commission du ravitaillement, commission de l'agriculture et commission de la production industrielle. Guy Pascaud est également membre suppléant de la commission des boissons et membre de la sous-commission chargée de suivre et d'apprécier la gestion des entreprises industrielles nationalisées et des sociétés d'économie mixte. Mais Guy Pascaud se manifeste surtout dans les débats qui concernent le secteur agricole. Ainsi intervient-il sur les dépenses de fonctionnement des services de l'agriculture, sur la formation professionnelle et la vulgarisation agricoles. En 1952, il émet deux observations sur l'enseignement agricole et sur les réalisations d'adduction d'eaux à la campagne.

Réélu sénateur en 1955, et ce jusqu'à son décès en 1979, Guy Pascaud se prononce en faveur du projet de loi sur les pleins pouvoirs en 1958. Son décès affecta nombre de ses concitoyens charentais, qui avaient été témoins du lien qui liait Guy Pascaud à sa région. Les fonctions importantes qu'il a assumées jusqu'à la fin de sa vie en sont la preuve: président du conseil général de Charente, premier vice-président du conseil régional de Poitou-Charentes et président de l'assemblée départementale. Lors d'un éloge funèbre prononcé au Sénat, Alain Poher exprima son admiration pour un homme dont il fut proche et dont la « vie exemplaire » fut toute orientée pas « la fidélité à son idéal républicain et le respect de tous ses concitoyens ».

Ve République

PASCAUD (Guy)

Né le 11 septembre 1904 à Chasseneuil-sur-Bonnieure (Charente)

Décédé le 7 décembre 1979 à Chasseneuil-sur-Bonnieure (Charente)

Sénateur de la Charente de 1948 à 1979

C'est en candidat isolé que Guy Pascaud sollicite le renouvellement de son mandat de sénateur de la Charente, le 26 avril 1959. Président du Conseil général et maire de Chasseneuil-sur-Bonnieure, il bénéficie de soutiens qui excèdent de beaucoup les rangs des seuls élus se réclamant du radicalisme. Il obtient 619 voix sur 957 dès le premier tour et devance l'Indépendant Pierre Marcilhacy (595 suffrages). Tous deux sont donc réélus et siègent pendant de nombreuses années au Sénat sous la Ve République.

Le maire de Chasseneuil-sur-Bonnieure reste fidèle au groupe de la Gauche démocratique au Sénat, et siège à la commission des affaires économiques et du Plan de 1959 à 1971. Très absorbé par ses mandats locaux, il n'est pas un habitué de la tribune du Palais du Luxembourg. Il participe néanmoins à la discussion du budget du ministère de l'Intérieur, le 26 novembre 1961. Rappelant à cette occasion que 35 183 communes françaises, soit 92,6% du total, ont moins de 2 000 habitants, il se fait le porte-parole de ceux qui les administrent en insistant sur la pauvreté des villages et bourgs en question, ainsi que sur leur sous-équipement. Les édiles disposent de deux solutions s'ils souhaitent effectuer des travaux de voirie ou d'aménagement des bâtiments publics : « la recherche des subventions » ou « la recherche d'emprunts ». Or, Guy Pascaud regrette que « les conseils municipaux n'a?ient? aucune liberté de décision et d'action dans les réalisations qu'ils désirent entreprendre ». Il ne conteste pas cependant la nécessité de « concentrer ?les subventions? en un certain nombre d'actions précises » et rejette la « politique de « saupoudrage » » qui prévalait par le passé. Il suggère en conséquence de reprendre le projet de caisse centrale des collectivités locales, afin que ce nouvel organisme répartisse « département par département, les sommes qui lui seraient déléguées ». Les décisions en seraient d'autant mieux acceptées que la caisse afficherait « une grande indépendance par rapport à l'Etat » et que son conseil d'administration serait formé de conseillers généraux et de conseillers municipaux. L'intervention du sénateur de la Charente recueille de vifs applaudissements. Elle traduit le sentiment des nombreux élus locaux qui siègent au Sénat : la Haute assemblée compte alors 170 conseillers généraux et 173 maires.

Guy Pascaud accorde les pouvoirs spéciaux au Gouvernement pour rétablir l'ordre en Algérie au lendemain de la semaine des barricades (3 février 1960). L'absence de liste socialiste lors des élections sénatoriales du 23 septembre 1962 lui permet d'améliorer le résultat obtenu quelques trois ans plus tôt. 742 suffrages sur 970 (76,5%) se portent sur son nom, contre 576 (59,4%) pour le modéré Pierre Marcilhacy, lui aussi réélu au premier tour.

Le parlementaire charentais ne dépose ni proposition de loi, ni question orale entre 1962 et 1971. Il prend la parole dans l'hémicycle du Sénat le 1er décembre 1969, pour discuter certains points du budget des anciens combattants et victimes de guerre. Ancien résistant et déporté, il se dit « profondément choqué » de « l'obligation » dans laquelle se trouvent les parlementaires « d'arracher à chaque budget une juste compensation pour [...] ceux qui ont tout donné pour que ?la? nation recouvre sa liberté ». Il juge que le « monde des anciens combattants » est « ulcéré » de se voir contraint à la « mendicité » et réclame en outre que « toutes les générations du feu » bénéficient de la même reconnaissance. Il dénonce en particulier le traitement des vétérans de ce qui fut qualifié d'opérations de « maintien de l'ordre » en Algérie : Guy Pascaud n'hésite pas à qualifier de « guerre » ce conflit. Il plaide enfin en faveur de « la parité entre déportés résistants et déportés politiques ». Il approuve la réforme des régimes matrimoniaux (11 mai 1965), comme la légalisation de la contraception médicamenteuse (5 décembre 1967).

Guy Pascaud n'a adhéré au Parti radical qu'en 1957, mais il y assume des responsabilités importantes dans les années 1960. Secrétaire du parti radical de 1965 à 1968, il siège alors au Comité exécutif de la Fédération de la gauche démocrate et socialiste (FGDS). Il est vice-président du parti radical de 1968 à 1970, puis continue de siéger à son Comité directeur. Le « patron » des radicaux en Charente est alors l'ancien président du Conseil Félix Gaillard, jusqu'à sa mort accidentelle en 1970.

Le sénateur de la Charente démissionne de la mairie de sa ville natale avec l'ensemble de son conseil municipal en avril 1970, afin de protester contre la suppression du second cycle du lycée qui y est installé, correspondant aux 3 années précédant le baccalauréat. Les élections qui suivent ne lui permettent pas de retrouver son fauteuil de maire. Le 26 septembre 1971, la candidature du maire d'Angoulême Roland Chiron prive Guy Pascaud de nombreux suffrages lors de l'élection sénatoriale charentaise, mais ne l'empêche pas d'être réélu avec le soutien de 528 grands électeurs sur 984 dès le premier tour du scrutin.

Membre de la commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du règlement et d'administration générale du Sénat en octobre-novembre 1971, il rejoint ensuite celle des affaires culturelles. Il ne prend pas la parole à la Chambre haute entre 1971 et 1979. Il s'oppose à la création des régions (29 juin 1972), mais soutient l'abaissement de l'âge de la majorité à 18 ans (28 juin 1974), ainsi que la loi sur l'interruption volontaire de grossesse (20 décembre 1974) et sur le divorce par consentement mutuel (18 juin 1975).

Guy Pascaud refuse de prendre position dans la querelle qui oppose les radicaux favorables au Programme commun à ceux qui suivent Jean-Jacques Servan-Schreiber au sein du Mouvement des réformateurs à partir de 1972-1973. Malade, il ne se représente pas aux élections cantonales de mars 1979 et abandonne la présidence du Conseil général de la Charente. Au lendemain de sa disparition, un grand quotidien régional décrit Guy Pascaud comme un « humaniste de formation et de tempérament », « respectueux de tous, indulgent, tolérant ». Il était commandeur de la Légion d'honneur et titulaire de la Croix de guerre 1939-1945, de la Médaille des déportés et de la Médaille de la résistance.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Guy PASCAUD

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