
Les travaux prendront comme étude de cas plusieurs produits emblématiques à base de bois (poutre en lamellé-collé, parquet, palette, étagère en kit, carton d’emballage, pellets).
Lancée le 30 avril 2025, la mission, transpartisane, rendra ses conclusions le 9 juillet. Tous les acteurs « aval » de la filière seront entendus. Les rapporteurs se rendront par ailleurs en Alsace et en Allemagne les 5 et 6 juin, dans une papeterie, une chaufferie bois et plusieurs scieries.
Pourquoi ce contrôle ?
8,5 % : c’est en 2023 la part du déficit commercial de la France (près de 100 Md€) imputable au bois (environ 8,5 Md€). Deux catégories de produits, les meubles et sièges en bois (- 3 Md€) et les pâtes, papiers et cartons (- 4 Md€), expliquent la presque totalité de ce déficit.
La France dispose d’une ressource forestière abondante (autour de 3 milliards de mètres cubes de bois en forêt), qui continue de croître malgré une mortalité et des prélèvements en hausse, et plus diverse (composée à 65 % de feuillus) que celle de ses voisins allemands ou de Scandinavie. La filière bois a entrepris des efforts de structuration sur la période récente, mais ne parvient que difficilement à sortir du schéma « exportation de grumes, importation de produits finis », qui rapproche la France d’un « modèle économique de pays en développement » (Sénat, 2015).
Or, la production de sciages est plus faible que par le passé et les cibles de hausse de prélèvements seront difficiles à tenir, alors que les prévisions sur les « essences d’avenir » adaptées au changement climatique et les volumes de « bois de crise » à absorber font l’objet d’une forte incertitude.
Dans ce contexte, les rapporteurs s’interrogeront sur les principaux leviers à activer et obstacles à lever pour améliorer la compétitivité de la filière bois en France, tout en veillant à maintenir voire à renforcer sa décarbonation, celle-ci constituant l’un de ses principaux atouts. Ils s’efforceront de distinguer les coûts spécifiques au secteur et les coûts transversaux, propres à l’économie française et à son cadre réglementaire et fiscal, avant de les comparer à la structure de coûts dans d’autres pays d’Europe (Allemagne, Italie…).
Pour éclairer ces constats transversaux, ils étudieront le cas de plusieurs produits bois (poutre en lamellé-collé, parquet, palette, étagère en kit, carton d’emballage, pellets) présents dans le quotidien des Français, qui illustrent la diversité des problématiques auxquelles la filière est confrontée.
La mission s’intéressera également de près au défi de l’allongement de la durée de vie des produits bois, ce qui implique de questionner la hiérarchie des usages (entre bois d’œuvre, bois d’industrie et bois énergie) et vérifiera les progrès dans le recyclage du matériau bois.
À partir de ce bilan, les rapporteurs s’efforceront de montrer en quoi la filière bois pourrait devenir elle-même à son tour un important levier de compétitivité et de décarbonation pour l’économie française.