b) Les anomalies constatées lors de la confrontation des résultats au niveau mondial

Au total, la suppression des contrôles douaniers aux frontières intra-européennes (en 1993) a joué un rôle notable dans la hausse des écarts entre « flux miroirs » intra-européens et ces asymétries ont conservé, depuis, le même ordre de grandeur 81 ( * ) , soit 5 % des échanges.


Selon Eurostat , la probable sous-estimation des importations de l' Union européenne représentait en 1997, environ 0,8 % de son PIB .


• Du côté des Etats-Unis , les évaluations des flux de commerce extérieur seraient, par ailleurs, entachées d' erreurs systématiques allant toutes dans le sens d'une exagération du déficit commercial global (du fait notamment de la minoration probable , d'une part, de l'excédent des services et , d'autre part, de certaines exportations 82 ( * ) ).

Récemment a commencé à se poser aussi le problème d'une éventuelle sous-estimation des exportations indiennes de services à destination des Etats-Unis, de l'Europe et du Japon (les montants déclarés par l'Inde apparaissent très supérieurs à ceux des importations correspondantes enregistrées par les Etats concernés ; il en résulterait, notamment, selon certains économistes, une sous-estimation des consommations intermédiaires américaines et une surestimation du PIB des Etats-Unis).

Les écarts de « flux miroirs » relatifs aux échanges mondiaux s'observent dans tous les postes du compte des transactions courantes. Alors qu'il devrait tendre vers l'équilibre, le solde de la balance commerciale mondiale , dans ces conditions, apparaît excédentaire ou, si l'on préfère, le monde semble déficitaire vis-à-vis de lui-même, ce qui revient au même. Certains utilisent, à ce propos, le terme de « trou noir » de la balance des paiements mondiale .

Quelle que soit sa dénomination, ce déséquilibre est en augmentation et il s'accompagne logiquement de différents soupçons, dont celui d'une surestimation de la production et de la croissance mondiales.

Ces incertitudes peuvent avoir des conséquences sur la politique économique suivie par les Etats les plus puissants et sur le déroulement des négociations internationales. Pour faire redémarrer l'économie mondiale à la suite de la crise asiatique de la fin 1997, les Etats-Unis, par exemple, avaient plaidé pour une plus grande ouverture de l'Europe aux produits venus d'Asie, en se fondant sur des statistiques contestables (obtenues par addition d'estimations nationales, sans référence aux sources Eurostat qui, elles, éliminent les doubles comptes et les biais statistiques dus à l'asymétrie des flux miroirs intra-européens).

* 81 Selon Economie et Prévision n°1 52-153-2002 : le total des déclarations d'exportation des Etats membres excède d'environ 5 % celui de leurs déclarations d'importation. La balance des échanges intra-européens, censée être à l'équilibre, apparaît ainsi en excédent.

* 82 Notamment celles des PME, mal connues du fisc américain, ou celles effectuées dans le cadre des échanges avec le Canada.

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