B. DES RÉFORMES ENCORE TROP LENTES

Face à cette situation très difficile, les Gouvernements successifs ont entrepris une politique de réformes, qui a déjà apporté certains succès. Ainsi, l'inflation a fortement diminué cette année après avoir atteint des records en 1993 (4735 %) et 1994 (891 %) ; elle pourrait s'élever à 25 % seulement en 1997. De même, le déficit budgétaire est en voie de réduction et le Président KOUTCHMA a affirmé sa volonté de le voir limité à 2,5 % du P.I.B. en 1997. Enfin, l'introduction d'une nouvelle monnaie, la hrivna, en septembre 1996, s'est faite sans phénomène de panique et devrait contribuer à la stabilisation de l'économie. La hrivna est venue se substituer aux anciens coupons, les karbovanets.

Après sa nomination en juin dernier, le nouveau Premier ministre, M. Pavel LAZARENKO, qui a succédé à M. MARTCHOUK, a annoncé que son premier objectif serait l'équilibre budgétaire et qu'une politique de réduction drastique du train de vie de l'État serait conduite à cet effet. Il a également indiqué que le Gouvernement défendrait les producteurs nationaux, notamment par une plus grande protection tarifaire du marché ukrainien.

Le processus de privatisation semble connaître certaines difficultés. Selon les interlocuteurs de la délégation du groupe d'amitié, la privatisation des petites et moyennes entreprises est désormais achevée et les investisseurs étrangers peuvent parfaitement nouer des partenariats avec ces entreprises. En revanche, le processus semble beaucoup plus lent pour les grandes entreprises. Dans le rapport du programme TACIS pour l'année 1995, la Commission européenne indique que « la restructuration économique s'avère difficile à mettre en pratique, dès lors que la transformation de l'industrie par la privatisation n'est pas accompagnée d'une réforme de l'administration publique et de formations idoines. Les donateurs internationaux ont exigé que l'administration ukrainienne redéfinisse le processus de privatisation aux fins d'en améliorer le rythme, d'en augmenter le nombre et de dissiper la confusion qui résulte du manque de transparence des procédures. » Le Président KOUTCHMA a toutefois réaffirmé sa volonté de conduire la réforme à son terme : « La privatisation a été ralentie du fait des retards des réformes ; mais j'ai pris, au printemps dernier, plusieurs initiatives afin que le rythme en soit accéléré. Toutes les petites entreprises sont à présent privatisées. Nous mettons aux enchères publiques quatre cents entreprises grandes et moyennes tous les mois. » ( ( * )1)

* (1) Le Monde, op. cit.

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