C. VERS UNE GRANDE ZONE DE LIBRE-ÉCHANGE CONTINENTALE ?

L'ALENA ne doit pas être perçu comme un bloc régional. L'ALENA est certes un accord régional mais il ne vise pas à ériger des entraves supplémentaires à l'égard des pays tiers. Il s'agit d'éliminer les barrières internes afin de créer un grand marché unique plus rationnel et de mieux en exploiter l'énorme potentiel. Nos règles sont d'ailleurs conformes à celles de l'Organisation mondiale du commerce, pierre angulaire du système commercial mondial.

Nous souhaitons que notre initiative régionale soutienne les efforts de libéralisation du commerce mondial. Les accords régionaux présentent l'avantage de pouvoir aller plus vite et plus loin dans l'ouverture du commerce, par rapport aux grands accords multilatéraux. Ces derniers sont en effet obligés, par la force des choses, de suivre le rythme des « plus lents ». Nous pensons également que l'ALENA peut servir d'exemple par son traitement de certains domaines, comme la protection des droits de propriété intellectuelle ou la protection de l'environnement, domaines dans lesquels nous sommes déjà plus avancés que ne le sont les initiatives multilatérales globales.

Les avantages que nous procure l'ALENA nous incitent à l'élargir à d'autres pays d'Amérique latine. Toutes les démocraties du continent se sont d'ailleurs engagées lors du sommet des Amériques de Miami, en 1994, à parvenir à un accord de libre-échange des Amériques avant 2005. Un tel engagement ouvrira de nouveaux horizons aux producteurs et aux consommateurs de tous les pays membres. Nous croyons que la croissance du commerce amènera davantage de croissance industrielle.

Nous entendons donc entamer des négociations afin d'élargir l'ALENA au Chili. Cette question présente des aspects de politique interne assez complexes. Ainsi, dans le Congrès qui vient de terminer son mandat, les Républicains ont refusé d'accorder à l'administration Clinton les pouvoirs nécessaires pour négocier l'adhésion du Chili à l'ALENA. Ce veto n'existera vraisemblablement plus au sein du nouveau Congrès. Le débat restera cependant difficile. Le Chili est quant à lui en pourparlers avec le MERCOSUR, accord de libéralisation comprenant déjà des pays à croissance rapide : le Brésil, l'Argentine, l'Uruguay et le Paraguay.

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