PREMIÈRE PARTIE : L'ANALYSE DES TROIS PAYS MEMBRES

LE POINT DE VUE DES ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE

M. John MEDEIROS,

Ministre Conseiller pour les affaires économiques et commerciales auprès de l'Ambassade des États-Unis d'Amérique

J'aimerais relever les propos du discours de Monsieur de Villepin indiquant que le Mexique et le Canada sont de très bonnes plates-formes d'exportation vers les États-Unis. Ceci est tout à fait vrai, mais les États-Unis restent tout de même également une bonne plate-forme pour exporter vers les États-Unis...

I. LES ÉTATS-UNIS PARTISANS DU LIBRE-ÉCHANGE

En Amérique, la notion de libre-échange résulte de la géographie, les voies naturelles de communication encourageant les échanges, et de l'histoire, en raison de la coexistence sur ce territoire de peuples différents. Ces éléments ont conduit les milieux d'affaires nord-américains et étrangers à adopter une stratégie continentale dans leur approche du marché nord-américain.

A. LES RELATIONS ENTRE LES ÉTATS-UNISET LE CANADA

Les États-Unis constituent le premier partenaire commercial et le premier investisseur étranger du Canada. Ceci est réciproque. Nos échanges commerciaux ne se limitent d'ailleurs pas aux produits finis, mais comprennent également les échanges de produits finis entre succursales d'une même société, la recherche et le développement et les services, ces derniers ayant une importance croissante.

Les États-Unis et le Canada n'ont cessé d'oeuvrer en faveur de la libéralisation du commerce transnational depuis plus d'un siècle, avec des périodes plus ou moins actives. Le premier accord de libre-échange entre nos deux pays, qui fut d'ailleurs de courte durée, date de 1854. Les gouvernements américains et canadiens ont ensuite failli parvenir à un accord de libre-échange en 1911, puis en 1947.

En 1965, nous avons conclu un accord dans le secteur automobile, permettant le libre-échange de voitures, de camions, d'autobus et de pièces détachées. Depuis cette date, il existe une véritable industrie automobile nord-américaine, c'est-à-dire d'Amérique du Nord et pas uniquement des États-Unis.

Les gouvernements américains et canadiens ont également poursuivi leur politique de réduction des droits de douane dans le cadre des négociations du GATT. Nous avions cependant la volonté d'étendre la démarche. Dans cette optique, nous avons tenté, sans succès, de conclure plusieurs accords sectoriels.

En 1985, le Président américain, Ronald Reagan, et le Premier Ministre canadien, William Mulroney, ont lancé un effort global de libéralisation. Ceci a aboutit à l'accord de libre-échange américano-canadien, signé en 1987 et entré en vigueur en 1989. Cet accord prévoit de baisser progressivement les droits de douane, de faciliter les échanges dans le domaine des services et institue un système de résolution des différends. Depuis 1989, nos échanges avec le Canada ont augmenté de 17 % de plus que la progression de nos échanges avec le reste du monde. Entre 1989 et 1994, nos exportations vers le Canada ont progressé de 50 %, et ce malgré un dollar canadien plutôt faible.

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