II. UN PAYS TRÈS ACTIF SUR LA SCÈNE INTERNATIONALE

Le Japon a été longtemps caractérisé par un repli du pays sur son insularité , jusqu'à ce que les États-Unis le forcent à s'ouvrir à l'Occident au milieu du XIX e siècle et que la restauration Meiji de 1868 mette en oeuvre de nombreuses réformes. Il résultait de ce développement autocentré une propension du Japon à faire preuve d'un certain protectionnisme dans ses stratégies économique et commerciale.

Cependant, compte tenu de son passé et de la dépendance de son économie vis-à-vis du reste du monde, sa croissance étant fondée sur les exportations, le Japon est devenu très actif sur le plan diplomatique, se fixant pour objectifs de contribuer à la résolution des problèmes auxquels la communauté internationale est confrontée : lutte contre la crise financière, non-prolifération et désarmement nucléaires, construction de la paix, création d'une communauté d'Asie de l'Est et la recherche d'un partenariat économique avec l'Union européenne.

A. UN RÉÉQUILIBRAGE DE LA RELATION AVEC LES ÉTATS-UNIS

La relation avec les États-Unis reste la pierre angulaire sur laquelle repose toute la politique étrangère japonaise. Les États-Unis constituent en effet pour l'archipel le dernier recours en cas de crise majeure en Asie du Nord-Est et Washington est conscient que sa présence militaire dans l'archipel est un élément déterminant de son statut de puissance asiatique. Le redéploiement des forces américaines en Asie a conduit à une adaptation du dispositif américain au Japon, qui comprend une meilleure intégration des deux forces. Le territoire du Japon est intégré au système de défense anti-missile, développé conjointement par les États-Unis et l'archipel. En vertu du traité de sécurité nippo-américain de 1951, environ 47 000 soldats américains sont présents sur le territoire japonais, dont plus de la moitié sur la presqu'île d'Okinawa. L'accord signé en 2006 prévoit le déplacement de la base aérienne de Futenma (Okinawa) vers le nord de l'île, moins peuplé, et le transfert de 8 000 marines à Guam. Le gouvernement précédent avait suggéré que la base soit relogée dans une autre partie du Japon, voire en dehors de l'archipel et un groupe de travail mixte a été constitué pour envisager des solutions alternatives.

Bien que sa part soit relativement faible dans les finances de l'État, le Japon occupe, en matière de budget militaire, la cinquième place dans le monde en chiffres absolus. Les « forces d'autodéfense » japonaises sont un corps militaire professionnel disposant de moyens techniques avancés.

Les États-Unis incitent le Japon à participer à la gestion des crises en faisant évoluer le cadre pacifiste de la Constitution (article 9). Avec la guerre en Irak en 2003, la Constitution japonaise a été aménagée pour pouvoir déployer des troupes hors du territoire dans le cadre d'opérations à caractère non militaire (reconstruction, aide humanitaire...). De la sorte, le Japon compte pouvoir renforcer son rôle diplomatique. Tokyo s'est joint en 2009 à la lutte contre la piraterie dans le Golfe d'Aden. Le Parti démocrate affichait la volonté de s'engager plus avant sur la scène internationale, mais uniquement à des fins pacifiques et dans le cadre de missions de l'ONU.

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