D. LE DÉVELOPPEMENT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ÉTRANGERS

Les pouvoirs publics ont à coeur de développer les investissements directs étrangers, qui demeurent essentiels pour le développement économique du pays.

En 2004, le flux des investissements directs étrangers, en hausse de 30 % par rapport à 2003, a atteint 3,5 milliards d'euros, sans compter les investissements qui sont liés aux opérations de privatisation lancées en 2004 (1,6 milliard d'euros). Pendant la même période, les revenus réinvestis se sont élevés à 1,8 milliard d'euros. Il s'agit de l'afflux d'investissements directs étrangers le plus important de la décennie . S'agissant des projets d'investissements en 2004, la Hongrie se situait au troisième rang en Europe et au premier rang des pays d'Europe centrale et orientale, ces derniers ayant enregistré eux-mêmes des progressions comparables (plus 24,3 % en moyenne).

La Banque centrale prévoit une progression encore plus forte en 2005 des flux d'investissements directs étrangers, puisqu'ils devraient atteindre près de 4 milliards d'euros.

La répartition par origine des stocks place l'Allemagne en tête (34 %), suivie des Pays-Bas (15 %), de l'Autriche (11 %), des Etats-Unis (9 %), la France venant en cinquième position (8,4 %).

Il existe une liberté quasi totale de l'investissement en Hongrie , quelles que soient l'origine des capitaux et la part détenue par les étrangers. Les deux seules exceptions concernent les industries de la défense, d'ailleurs peu développées, et la propriété foncière. L'achat d'immeubles par des étrangers est subordonné à une autorisation délivrée par les mairies, sauf pour les sociétés enregistrées en Hongrie qui peuvent librement se porter acquéreur. Une période dérogatoire de sept ans à compter de l'adhésion a été accordée à la Hongrie en ce qui concerne le maintien des dispositions nationales restreignant les acquisitions de terres arables et des forêts par des étrangers.

Pour accroître la compétitivité du pays, le Premier ministre a annoncé une réforme fiscale sur cinq ans, « les cent mesures » , qui devrait être soumise au Parlement à l'automne. Il est prévu, notamment, de ramener à 20 % le taux maximal de TVA, contre 25 % actuellement, et d'accélérer le remboursement de cette taxe aux entreprises ; d'abaisser l'imposition de la tranche supérieure de revenus de 38 % à 36 % et d'alléger les cotisations sociales patronales, qui passeraient de 29 % aujourd'hui à 24 % en 2009. De nombreux abattements fiscaux sont prévus en faveur des entreprises.

Par ailleurs, la Hongrie a signé des accords de non double imposition et de protection des investissements dès le début des années quatre-vingt. Elle a ratifié la Convention de New York sur l'arbitrage international. Elle est membre du Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements et de l'Agence multilatérale de garantie des investissements.

Dans le cadre d'un mouvement d' accélération des privatisations , de grandes opérations ont eu lieu ces derniers mois. Elles ont concerné Postabank, l'entreprise pétrolière MOL , Hungexpo, sans compter la vente des trois dernières fermes d'Etat. L'Etat envisage également la vente de ses actifs dans une cinquantaine de sociétés. En outre, des appels d'offres sont en cours, en particulier pour la société de télédiffusion hongroise, Antenna Hungaria, et pour l'Aéroport de Budapest. Il est prévu également d'externaliser le secteur ferroviaire, le Parlement devant être saisi d'un projet de loi visant à lancer la réforme des chemins de fer.

Autour des grandes multinationales présentes depuis longtemps dans le pays, les pouvoirs publics ont la volonté de développer le tissu des petites et moyennes entreprises . En dépit de leur nombre important ( 27 000 ), les PME sont, en effet, encore loin derrière les multinationales pour leur contribution à l'économie nationale.

Des mesures fiscales particulières sont prévues en leur faveur, notamment des déductions fiscales assises sur la valeur de leurs investissements et sur le nombre d'emplois créés. Des facilités de crédit leur sont également accordées.

Le thème des investissements directs étrangers est actuellement au centre des débats en Hongrie et donne lieu à une réflexion du Gouvernement, qui se mobilise pour améliorer la compétitivité de la Hongrie.

L'Agence hongroise de promotion des investissements, ITDH ( Investment and Trade Development agency Hungary), impliquée dans un grand nombre de décisions d'investissements qui se traduisent par la création de 7 000 emplois, doit devenir le « guichet unique » pour tous les investissements supérieurs à 50 millions d'euros. L'Agence édite de nombreuses publications sur les possibilités d'aides et offre un appui individualisé aux investisseurs potentiels en facilitant la recherche de partenaires.

Une intense activité internationale est déployée par l'équipe gouvernementale : déplacements du Premier ministre en Europe et en Asie ; participation de ministres et de délégations hongroises à de nombreuses manifestations et séminaires européens centrés sur les investissements directs étrangers, notamment au colloque qui s'est tenu au Sénat, le 24 mars 2005, inaugurant l'année de l'économie hongroise en France ; signature d'un accord de coopération avec la Corée du Sud ; renforcement des relations avec les pays voisins, séminaire accueillant une cinquantaine de PME britanniques souhaitant créer des centres logistiques en Hongrie d'où elles peuvent desservir toute la région.

L'ambition de la Hongrie est d'accroître son rôle de plate-forme logistique au centre de l'Europe.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page