III. LES ÉCHANGES ÉCONOMIQUES : UN FORT POTENTIEL DE DÉVELOPPEMENT

Au regard de l'affirmation de la Corée du Sud comme l'une des principales puissances économiques mondiales (qui se classe aujourd'hui au quatrième rang pour le nombre de brevets déposés), les échanges économiques avec la France restent encore relativement peu développés : en 2007, les exportations françaises vers la Corée du Sud ont atteint 3 milliards d'euros (soit une part de marché légèrement supérieure à 1 %), alors que les importations de la France depuis la Corée du Sud s'élevaient à 4 milliards d'euros.

En 2006, la France était le quatrième investisseur étranger en Corée du Sud, où le stock d'investissements atteignait 5 milliards de dollars. 205 entreprises françaises employaient 36.000 salariés, pour un chiffre d'affaires cumulé de 10,2 milliards d'euros. De grands groupes français sont présents en Corée, comme Lafarge, BNP-Paribas, Renault et Air France. En revanche, les investissements coréens en France sont plus modestes : ceux-ci s'élèvent à 200 millions d'euros et correspondent à la création d'environ 1.500 emplois. Après la crise asiatique, trois usines françaises du groupe Daewoo, qui employaient 1.300 salariés en Lorraine, ont fermé en 2002-2003. Le producteur de cosmétiques coréen Amore Pacific a toutefois accru ses capacités de production en France en 2003, tandis que le centre européen de recherche et développement LG Electronics s'est installé en Ile-de-France en 2005.

Quelques exemples témoignent toutefois de la complémentarité franco-coréenne dans des secteurs d'excellence : ainsi, la technologie du TGV français a été retenue pour le développement du KTX sud-coréen, et un partenariat a été établi pour le développement d'un hélicoptère militaire KHP. Des coopérations sont en cours dans les secteurs de l'énergie et des technologies de l'information et de la communication.

Les visites, par les membres de la délégation, de quelques-uns des fleurons de la technologie sud-coréenne 6 ( * ) rappellent que la Corée du Sud est aujourd'hui le pays le plus connecté au monde : l'accès à Internet y est le plus élevé compte tenu de sa population, alors que la Corée du sud a également été à l'avant-garde du développement de la télévision mobile personnelle, précédant même le Japon, et deux ans avant la France.

Si le séjour de la délégation parlementaire est intervenu dans un contexte de récession pour la Corée du Sud (le produit intérieur brut pourrait reculer de 3 % en 2010), plus touchée que d'autres pays par la crise financière internationale, la délégation parlementaire a pu constater que les opérations d'investissement n'avaient pas été interrompues. Cette réaction des Sud-Coréens, conjuguée à des mesures de soutien à l'activité et au secteur bancaire comparables à celles mises en place en Europe et en Amérique du Nord, laisse escompter, comme dans le reste de l'Extrême-Orient, une sortie de crise plus précoce qu'en Europe occidentale, offrant un argument supplémentaire au nécessaire renforcement de la présence française.

* 6 Salle de démonstration de Samsung electronics, usine Renault-Samsung à Pusan.

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