Titre de la réunion / Cassette


Worapot MANUPIPATPONG

Director, Finance and Integration Support, Secrétariat de l'ASEAN

Les débats sont animés par Françoise CROUIGNEAU, rédactrice en chef International, Les Echos.

Mesdames et Messieurs, je voudrais remercier le Sénat français d'avoir invité le Secrétariat de l'ASEAN à prendre part à cette conférence de haute importance. Votre participation à ce colloque montre bien que l'ASEAN est devenue une destination d'investissement très importante.

Les IDE (investissements directs étrangers) se sont accrus de 25 % au cours des dernières années, dont la moitié ont été orientés vers le secteur de la production, 20 % vers le secteur minier et 20 % vers le commerce. Les IDE provenant de l'Union européenne ont représenté 34,5 % des IDE totaux de l'ASEAN en 1999. Pour autant, les IDE provenant de la France ont décrû en 2000, passant de 9 % à moins de 5 %.

L'ASEAN a pu, ces dernières années, stabiliser ses ressources grâce à une grande richesse de son potentiel économique et à l'utilisation massive des TIC. La productivité s'est améliorée et le retour à une monnaie stable ont permis de renforcer la compétitivité des exportations de la région. Celles-ci ont ainsi pu doubler l'an dernier. Des pays tels que Singapour, les Philippines ou la Thaïlande ont en particulier constitué des producteurs très compétitifs de produits électroniques ou textiles et d'autres produits manufacturés.

L'ASEAN peut également s'appuyer sur des ressources primaires telles que le pétrole, le bois, les cultures vivrières et la pêche. Ces ressources totalisent 23 % de notre PNB. Plus largement, la région devient de plus en plus autonome, alors que l'ASEAN travaille à renforcer ses liens d'investissement avec la Chine, la Corée et l'Inde. Les régimes d'investissement ont été stabilisés et des marques leader dans le domaine de l'électronique ou des TIC ont maintenu une présence essentielle dans la zone : Motorola, Nikon, Dell, etc. La présence de l'ASEAN sur les marchés globaux sera encore renforcée dans les années à venir. L'intégration économique au sein de l'ASEAN a débuté en 1993 avec l'AFTA, accord de réduction des barrières douanières de 5 % dans cinq Etats membres.

Lors du sommet de Bali en octobre 2003, les communautés économiques de l'ASEAN ont été définies comme un objectif d'intégration économique à l'horizon 2020. Pour créer un marché unique, des mesures seront mises en oeuvre ou planifiées pour permettre la libre circulation des biens, des services et des capitaux. L'accent sera mis sur onze secteurs prioritaires parmi lesquels l'automobile, l'électronique, les soins, le transport aérien, le bois, le textile et le tourisme. Différentes mesures ont déjà été prises, notamment dans le domaine de l'harmonisation des normes, afin de promouvoir, par exemple, un traitement plus rapide des documents douaniers et commerciaux. Ainsi, Singapour a, pour sa part, adopté le traitement électronique d'un formulaire électronique, qui va réduire de 20 à 35 % le coût de manipulation de la documentation commerciale.

D'autres services ont été simplifiés. Au Vietnam, l'enregistrement d'une nouvelle activité à l'équivalent du registre du commerce peut être réalisé en quinze jours au lieu de trois mois auparavant. En Thaïlande, l'obtention des visas a été réduite à près de trois heures, contre 45 jours par le passé. Dans le domaine des transports, des travaux d'interconnexion ont été réalisés pour une gestion plus efficace de l'énergie dans la région. Les réseaux de transport sont également renforcés par différents projets. En outre, les accords-cadres visant à favoriser les transports et les liaisons multimodales faciliteront le traitement des flux aux frontières et le choix le plus efficace des moyens de transport.

Des efforts sont également réalisés pour mettre en oeuvre une infrastructure juridique harmonisée. Des progrès ont, en outre, eu lieu dans la mise en oeuvre de l'e-gouvernement. Une étude récente de la Banque mondiale sur les investisseurs privés dans la région du Sud-Est asiatique a mis en évidence la forte attractivité de la région, du fait d'un dynamisme à la fois démographique et économique, combiné à des marchés non encore totalement explorés. S'y ajoutent une main-d'oeuvre hautement qualifiée et très travailleuse, ainsi que des progrès récents du point de vue de l'environnement réglementaire et de la prédictibilité des contrats.

Aujourd'hui, plus de 2 300 sociétés sont enregistrées dans la région, pour une capitalisation totale dépassant 600 milliards de dollars. Des sociétés étrangères jouent un rôle croissant dans les marchés d'actions de l'ASEAN. Au mois de juin dernier, 145 sociétés étrangères représentaient 37 % de la capitalisation totale des marchés. Une plus grande transparence, une gouvernance améliorée et des normes de reporting harmonisée ont permis d'attirer les investisseurs institutionnels. Des négociations visant à explorer les liens possibles entre les différentes bourses régionales ont été engagées et les marchés de capitaux se développent dans des pays tels que le Vietnam.

Dans les secteurs financiers et de l'entreprise, les performances de l'ASEAN se sont améliorées au cours des dernières années et ont notamment profité au secteur bancaire. L'ASEAN va également se concentrer sur la mise en oeuvre de plans en faveur d'une plus grande intégration. Ceci constitue une opportunité d'investissement pour le secteur privé.

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