Question de M. COURTEAU Roland (Aude - SOC) publiée le 03/03/1988

M. Roland Courteau expose à M. le ministre de l'agriculture que nombre d'éleveurs du Languedoc-Roussillon, découragés par le très faible niveau des prix de vente des poulains, envisagent de cesser leur élevage. Pourtant plusieurs raisons semblent militer en faveur du maintien des effectifs de juments des races lourdes de la région Languedoc. Elles sont d'ordre écologique - les chevaux entretiennent l'espace rural, notamment dans les parcours d'altitude, et contribuent de ce fait à la lutte contre les avalanches et contre les incendies en broutant l'herbe et la végétation arbustive - économiques et techniques. En effet, la sélection depuis de nombreuses générations a conduit à une jumenterie lourde bien adaptée aux conditions de sol et de climat difficile des zones de moyenne montagne où elle s'est implantée. Il serait très difficile de recréer une jumenterie bien adaptée si les effectifs devaient chuter à un niveau très faible. Par ailleurs, la production nationale de viande chevaline couvre à peine 15 p. 100 des besoins de la France, si bien que cet élevage concerne un des rares domaines où il n'y ait surproduction. Or les cours de la viande de cheval, qui ont culminé en 1982, se sont depuis lors dégradés, spécialement après les intoxications dues à des carcasses importées, contaminées par la trichinose, en automne 1985. Afin de permettre le maintien de la jumenterie lourde en Languedoc-Roussillon, il paraît donc vivement opportun d'amplifier l'aide traditionnelle de l'Etat. Il lui demande donc s'il ne lui paraît pas souhaitable de prendre des mesures en ce sens.

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Réponse du ministère : Agriculture publiée le 05/05/1988

Réponse. -L'élevage du cheval peut apporter, en effet, une réponse au maintien d'une économie agricole par la recherche d'une diversification aux productions dans les zones herbagères et dans les zones défavorisées. Concernant les races lourdes, malgré les efforts déployés par la profession pour diversifier les débouchés, l'essentiel de la production qui en est issue est destinée à la boucherie, où elle se trouve confrontée aux importations de viande et d'animaux vivants, provenant pour l'essentiel de pays tiers qui disposent encore d'un important effectif. Toute limitation des importations est exclue du fait que le commerce international du cheval de boucherie et de viande de cheval est soumis au respect des règles d'un accord international du G.A.T.T. (General Agreement on Tarifs and Trade) auquel souscrivent nos plus importants fournisseurs. Pour faire face aux difficultés rencontrées par les producteurs, depuis 1979, dans le cadre de conventions annuelles négociées avec les maîtres d'oeuvre régionaux, les pouvoirs publics, par le canal de l'O.F.I.V.A.L. (Office national interprofessionnel des viandes, de l'élevage et de l'aviculture) ont mis en oeuvre des mesures spécifiques, centrées sur le développement de l'organisation économique des producteurs, appelées à être confortées par les actions qui seront développées en cours d'années par l'Association nationale interprofessionnelle de la viande chevaline (A.N.I.V.C.). En 1986, une étude confiée à l'I.N.R.A. (Institut national de la recherche agronomique) et dont les termes de référence ont été négociés avec l'interprofession a mis en évidence les caractéristiques de la demande française en viande de cheval et s'est attachée à étudier les débouchés pour les poulains issus des races lourdes. Sont en cours de réalisation et après négociation avec les organisations professionnelles concernées : une étude sur les caractéristiques de la viande chevaline et sur la technologie particulière à appliquer à ces viandes, en particulier sur les carcasses des animaux de réforme et sur les poulains, ainsi que sur la mise en place d'un réseau de fermes de références technologie particulière à appliquer à ces viandes, en particuliere sur les carcasses des animaux de réforme et sur les poulains, ainsi que sur la mise en place d'un réseau de fermes de références technico-économiques de production, dans les principales régions concernées. Les résultats seront mis à la disposition des producteurs, abatteurs et transformateurs afin d'améliorer la compétitivité de notre production vis-à-vis des viandes importées.

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