Question de M. MILLAUD Daniel (Polynésie française - UC) publiée le 08/07/1993

M. Daniel Millaud demande à M. le Premier ministre s'il est exact que le laboratoire d'étude et de surveillance de l'environnement (LESE/CEA) de Mahina sera réorganisé avant la fin de la présente année, les laboratoires de chimie fermés, la grande majorité des échantillons prélevés en Polynésie française devant être analysés en France. Il lui rappelle les engagements pris par tous les gouvernements, depuis une trentaine d'années, d'exercer une surveillance radiologique rigoureuse, permanente et complète du milieu lagonaire, des produits alimentaires, de l'air, de l'eau, du sol... Les conditions géographiques de l'exercice de cette surveillance, qui s'étend sur une surface plus grande que l'Europe, rendent nécessaire que les analyses aient lieu en permanence sur place. D'autre part, le LESE est partie prenante du réseau mondial français de surveillance de la radioactivité. Les problèmes de mise au chômage du personnel, et de la prévention sanitaire de la radioactivité locale éventuelle n'ont sans doute pas retenu suffisamment l'attention des autorités responsables. A-t-on réalisé également qu'une telle décision, si elle se confirmait, serait très mal comprise dans l'ensemble du Pacifique ?

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Réponse du ministère : Premier ministre publiée le 30/09/1993

Réponse. - Le laboratoire d'étude et de surveillance de l'environnement (LESE) de l'Institut de protection et de sûreté nucléaire (IPSN) a pour mission d'assurer à Tahiti la surveillance radiologique du lagon, des milieux vivants, de l'air, de l'eau, etc. Il réalise des analyses qui apportent, en matière de protection des populations et de l'environnement, une garantie extérieure, distincte de la surveillance exercée par les laboratoires du ministère de la défense. Le laboratoire de l'IPSN publie régulièrement les résultats de ses mesures et a développé de nombreuses coopérations internationales, notamment dans la région du Pacifique. Le financement de ce laboratoire est assuré en quasi-totalité par l'Etat, en particulier grâce à un contrat entre le ministère de la défense et l'IPSN. Il n'est en aucune façon envisagé de mettre en cause l'existence ni la mission de ce laboratoire. La réorganisation en cours et la réalisation d'une partie des analyses dans d'autres laboratoires de l'IPSN ont pour but de réduire le coût de cette surveillance tout en préservant complètement la crédibilité scientifique. L'ensemble des mesures continuera à bénéficier de l'assurance de la qualité mise en place par l'IPSN pour toutes ses activités en métropole et sur le territoire. De même, l'indépendance de jugement ne sera modifiée en aucune façon. La réduction d'effectifs impliquée par cette réorganisation est en cours ; elle est menée avec le souci de prendre en compte chaque situation individuelle.

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