Appartenance politique :
Membre du Groupe Union Centriste
État civil :
Né le 26 août 1928
Décédé le 21 juin 2016
Profession :
Dentiste
Département :
Polynésie française
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Travaux parlementaires

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

MILLAUD (Daniel)

Né le 26 août 1928 à Papeete (Polynésie française)

Décédé le 21 juin 2016 à Punaauia (Polynésie française)

Sénateur de la Polynésie française de 1977 à 1998

Daniel Millaud voit le jour à Papeete, sur l'île de Tahiti, le 26 août 1928. Il part étudier en métropole en 1939 et fréquente le Collège Saint-Elme d'Arcachon. Il obtient le diplôme de chirurgien-dentiste à la faculté de Bordeaux en 1951 avant de revenir à Tahiti pour y exercer ce métier durant trente ans.

Il s'engage aussi en politique, reprenant le flambeau familial. Son père Jules est en effet conseiller municipal de Papeete de 1920 à 1958 et son oncle Jean président de l'Assemblée représentative de 1949 à 1951. Après s'être présenté en vain aux élections municipales à Papeete en 1963 et 1966, D. Millaud devient conseiller municipal du chef-lieu de la Polynésie française en 1966. Il conserve ce mandat jusqu'en 1983, exerçant aussi les fonctions d'adjoint au maire en 1971 et 1972. Il représente également la circonscription des Îles du Vent à l'Assemblée territoriale de la Polynésie française de 1967 à 1978.

Il devient en outre suppléant de Pouvanaa a Oopa, élu du sénateur de la Polynésie française en 1971. Aussi lorsque le « Metua » disparaît le 10 janvier 1977, D. Millaud lui succède-t-il au Sénat. Il sera réélu le 28 septembre 1980 dès le premier tour avec 177 des 315 suffrages exprimés contre 137 pour le maire d'Arue Jacques Teuira, puis, après avoir fondé le parti autonomiste E'a nô Maohinui en 1985, dès le premier tour lors du scrutin du 24 septembre 1989 avec 237 des 463 suffrages exprimés.

Il s'inscrit au groupe sénatorial de l'Union centriste dont il est vice-président de 1983 à 1986. Il sera de secrétaire du Sénat de 1986 à 1988 et de 1992 à 1998. Après un bref passage en 1977 au sein de la commission des affaires culturelles et de celle des lois, il siège à la commission des affaires économiques (1977-1983), à la commission des affaires étrangères (1983-1989) puis de nouveau à celle des lois (1989-1998). Il appartient aussi de 1982 à 1986 à la délégation parlementaire du Sénat pour la planification dont il est vice-président de 1984 à 1986. Il est aussi membre de la délégation parlementaire pour les Communautés européennes (1989-1998) et juge suppléant à la Haute Cour de justice et à la Cour de justice de la République (1993-1998).

Au Palais du Luxembourg, il consacre de son action au territoire qu'il représente. Partisan d'une autonomie de la Polynésie qui deviendrait un « État associé », il défend en 1984 le texte qui lui attribue le statut de territoire d'outre-mer doté de l'autonomie interne dans le cadre de la République, puis en 1996 celui qui étend ses compétences. Il dépose aussi deux propositions de loi sur la composition de l'Assemblée territoriale de la Polynésie française (1982 et 1985) et une autre visant à élire un maire délégué dans les chefs-lieux des communes associées (1987). Il met par ailleurs en cause le gouvernement Chirac dans l'émeute survenue le 23 octobre 1987 à Papeete à la suite d'affrontements entre les dockers en grève et les forces de l'ordre et demande la création d'une commission d'enquête.

Soucieux du développement de la Polynésie française, D. Millaud attire périodiquement l'attention sur l'insuffisance des services publics dans le territoire, à commencer par le faible nombre de magistrats. Son action contribue à la création d'un tribunal administratif. Il s'exprime également souvent au sujet de l'économie polynésienne, victime de deux handicaps : sa dispersion - elle se constitue de cent-dix-huit îles - et son éloignement - elle est située à 16 000 kilomètres de la métropole. Il prend ainsi régulièrement la parole en séance publique à propos deux secteurs clés de l'économie polynésienne, le tourisme et le Centre d'expérimentation du Pacifique. À l'occasion de la fermeture de ce dernier, en 1996, il plaide pour une diversification des activités économiques du territoire.

Prêtant attention aux questions qui touchent les territoires d'outre-mer (TOM), D. Millaud est membre titulaire du comité directeur du Fonds d'investissement pour le développement économique et social de ces territoires d'outre-mer (1989-1998) ainsi que du conseil d'administration de la Société de radiodiffusion et de télévision pour l'outre-mer (1986-1994). En 1994 et 1996, il dépose des propositions de résolution relatives à l'association des pays et territoires d'outre-mer à la Communauté européenne. En outre, il cosigne en 1998 une proposition de loi constitutionnelle visant à rétablir l'égalité entre les présidents de juridictions d'outre-mer et ceux de métropole quant à leur nomination. Il s'exprime également à propos de l'élection des députés des TOM (1985), de l'absence de couverture par la radio de tous ces territoires (1989) ou du respect des compétences des collectivités d'outre-mer (1998). Le statut de la Nouvelle-Calédonie et l'évolution de ce territoire le préoccupent plus particulièrement.

Intéressé par la question du tourisme, le sénateur est aussi administrateur suppléant de l'agence nationale pour l'information touristique à compter de 1982, vice-président du groupe d'étude sénatorial sur les problèmes du tourisme et des loisirs. Il s'exprime souvent en séance publique à propos du tourisme social, de la promotion du tourisme français à l'étranger ou de la fréquentation des stations de sports d'hiver. Par ailleurs, il est rapporteur pour avis du budget des ports maritimes de 1977 à 1982.

Il prend également part aux scrutins publics sur les textes législatifs majeurs, votant la loi Peyrefitte renforçant la sécurité et protégeant la liberté des personnes en 1980, la loi Deferre relative aux droits et libertés des communes, des départements et des régions en 1982, la loi relative aux prestations de vieillesse, d'invalidité et de veuvage en 1982, la loi relative au revenu minimum d'insertion en 1988, la loi constitutionnelle ajoutant à la Constitution un titre : « De l'Union européenne » en 1992 (Maastricht), la loi relative aux pensions de retraite et à la sauvegarde de la protection sociale en 1993 et la loi d'orientation et d'incitation relative à la réduction du temps de travail en 1998. Il se prononce en revanche contre la loi portant abolition de la peine de mort en 1981.

Ne se représentant pas aux élections sénatoriales du 27 septembre 1998, il se retire de la vie politique. Il s'éteint le 21 juin 2016 à l'âge de quatre-vingt-sept ans.

Sources

Archives du Sénat : dossier personnel de sénateur ; tableau des élections.

Who's who in France (plusieurs éditions).

Bibliographie

La vie politique en Polynésie française

Biographie de Pouvanaa a Oopa, sénateur de la Polynésie française, dans le Dictionnaire des parlementaires français de la Ve République.

Saura (Bruno), Politique et religion à Tahiti, Tahiti, Éditions Polymages-SCOOP, 1993.

Wardi (Sémir Al), Tahiti et la France. Le partage du pouvoir, Paris, L'Harmattan, 1998.

Iconographie :

La division des Archives du Sénat possède dans son fonds une médaille à l'effigie de Daniel MILLAUD (cote 2M 2420)

Devenu Sénateur le 11 janvier 1977 (en remplacement de M. Pouvanaa OOPA TETUAAPUA, décédé)
Elu le 28 septembre 1980
Réélu le 24 septembre 1989
Fin de mandat le 30 septembre 1998 (ne se représente pas)

Secrétaire du Sénat

Membre de la commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du Règlement et d'administration générale
Membre du Groupe Union Centriste
Membre de la délégation pour l'Union européenne

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Daniel MILLAUD

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