Question de M. LOUISY François (Guadeloupe - SOC) publiée le 27/10/1994

M. François Louisy attire l'attention de M. le ministre d'Etat, ministre de la défense, sur les conséquences du transfert de l'escadron des transports outre-mer de la Guadeloupe à la Martinique (ETOM n° 58). Le caractère pluri-insulaire du département de la Guadeloupe et l'éloignement géographique de certains de ses composants - certaines de ses îles sont à plus de 250 kilomètres du chef-lieu du département - nécessitent souvent des interventions rapides de jour et de nuit, notamment pour les évacuations sanitaires. Les conséquences tant au niveau de la sécurité (intervention de secours) qu'au niveau militaire (formation des jeunes lors des escales des navires de guerre et des visites d'instruction) sont de nature à mettre en péril le fragile équilibre du tissu économique et administratif. En transférant l'ETOM no 58 en Martinique, les îles de Saint-Martin et de Saint-Barthélémy seront désormais à 250 kilomètres j 172 kilomètres r 422 kilomètres de sa nouvelle base d'affectation. Il lui demande s'il compte prendre des mesures pour faire annuler ce transfert.

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Réponse du ministère : Défense publiée le 05/01/1995

Réponse. - La décision de transférer, sur l'aéroport du Lamentin en Martinique, l'escadron de transport outre-mer (ETOM) no 58, actuellement implanté sur l'aéroport du Raizet en Guadeloupe a été annoncée par le ministre d'Etat, ministre de la défense, le 23 mai 1993. Cette modification du dispositif de l'armée de l'air aux Antilles répond à un souci de rationalisation des implantations et de protection des populations et de l'environnement. En effet, le regroupement des moyens de l'armée de l'air en Martinique crée un dispositif plus cohérent sur le plan du commandement opérationnel et engendre des économies de fonctionnement. De plus, les activités militaires de l'ETOM risquent à moyen terme d'être perturbées par un accroissement du trafic lié aux perspectives d'extension des activités civiles sur cet aéroport. Par ailleurs, l'imbrication de l'aéroport du Raizet dans la zone urbaine crée des nuisances pour les populations et engendre des risques d'accident liés au passage régulier d'avions de combat. Au contraire, la situation de l'aéroport du Lamentin en bordure de mer dans une zone relativement éloignée, hors de l'extension prévue de l'agglomération de Fort-de-France, permet de mieux préserver l'environnement et de limiter les nuisances sonores. Il est à souligner que cette réorganisation s'accompagnera, à l'été 1995, de la mise en oeuvre d'un dispositif destiné à assurer les missions de service public et composé, en Martinique, de deux avions de transport Transall, de deux hélicoptères lourds Puma et d'un hélicoptère léger et, en Guadeloupe, de deux hélicoptères légers (un de l'armée de l'air et un de la gendarmerie). Par ailleurs, le maintien d'un détachement " hélicoptères " sur l'aéroport du Raizet permettra toute intervention urgente, de type " évacuation sanitaire " ou protection civile, sur l'ensemble du territoire de la Guadeloupe dans les plus brefs délais. Si une opération d'envergure nécessitant des renforts s'avère indispensable, les moyens basés en Martinique seront mis en oeuvre avec des délais d'intervention variant de 30 minutes à une heure. S'agissant des autres îles de l'archipel, notamment Saint-Martin et Saint-Barthélemy, les délais supplémentaires pour les interventions seront dans tous les cas inférieurs à quarante minutes.

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