Question de M. COURTEAU Roland (Aude - SOC) publiée le 10/02/2005

M. Roland Courteau attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche et de la ruralité sur la situation économique de la viticulture en Languedoc-Roussillon. Il lui indique que la production de cette région se caractérise, pour la vendange 2004, par un niveau satisfaisant de la qualité et une quantité moyenne. Ainsi, et dès lors que les stocks, en début de campagne, sont relativement faibles, tous les éléments paraissent réunis, pour permettre des conditions économiques de marché favorables. Or, tel n'est pas le cas, puisque les prix proposés se situent en dessous du seuil de rentabilité des exploitations. Le négoce justifiant ce faible niveau de prix, par la disponibilité de vins d'origine communautaire et extracommunautaire, en abondance et à des prix de dumping. C'est pourquoi, il lui demande, afin de mesurer l'impact de ces importations de vin, sur les marchés, de bien vouloir lui faire connaître les statistiques relatives à ces importations (prix, volume, type de vin, origine... et destination), en comparant ces données aux campagnes précédentes.

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Réponse du Ministère de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche et de la ruralité publiée le 19/05/2005

L'évolution des importations de vins en France ces dernières années se caractérise par une baisse importante et régulière. Alors qu'en moyenne 5,6 millions d'hectolitres (vins de qualité et vin de table) étaient importés annuellement de 1994 à 2002, les derniers chiffres disponibles, ceux de 2003, situent le niveau des importations à 4,6 millions d'hectolitres. Si, globalement, les importations de vins en France sont à la baisse, on notera toutefois que certains pays tiers - le Chili, l'Afrique du Sud et les Etats-Unis - accroissent leurs exportations (+ 0,3 million d'hectolitres). De même l'Espagne et le Portugal augmentent leurs livraisons de vins de table de 1,5 million d'hectolitres. La baisse globale des importations de vin en France tient principalement au recul considérable des importations de vins de table italiens (- 3,3 millions d'hectolitres). Les difficultés actuelles tiennent principalement à deux autres facteurs : la stagnation ces cinq dernières années, en volume et en valeur, des exportations françaises (15 millions d'hectolitres et 5,8 milliards d'euros) ; la baisse importante et constante de la consommation intérieure qui se chiffre à 10 millions d'hectolitres sur les vingt dernières années et qui génère l'accroissement très important des stocks, de l'ordre de 50 % pour les seuls vins de qualité sur la dernière décennie. En conclusion, la baisse de la consommation intérieure et, dans une moindre mesure, la stagnation des exportations sont les éléments explicatifs d'une situation de marché déprimée.

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