Question de M. THÉOPHILE Dominique (Guadeloupe - LaREM) publiée le 04/04/2019

M. Dominique Théophile attire l'attention de M. le ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire, sur le phénomène des fourmis manioc. Observée en Guadeloupe pour la première fois en 1954, la fourmi manioc est une espèce invasive qui a été introduite accidentellement sur l'île à l'occasion d'importation de végétaux. Elle provoque des dégâts massifs sur les cultures vivrières et maraîchères, la biodiversité végétale, et même en milieu urbain.

Les dégâts sur les cultures peuvent concerner de 20 à 30 % des productions. Il s'agit donc d'un véritable enjeu environnemental et économique pour la Guadeloupe. Or, la lutte contre l'invasion de la fourmi manioc s'est traduite jusqu'à aujourd'hui surtout par l'épandage de produits chimiques et pesticides peu respectueux de l'homme et de l'environnement.

Trouver et mettre en œuvre des solutions alternatives pour endiguer sa prolifération est aujourd'hui un défi pour la biodiversité et la sécurité alimentaire sur l'île.

C'est ce pourquoi le conseil départemental de Guadeloupe a défini la lutte contre l'expansion de ces fourmis comme un objectif de son programme « Territoire à énergie positive pour la croissance verte » contractualisé avec le ministère de la transition écologique. Le département a ainsi déposé un projet de lutte collective, fondé sur des moyens alternatifs aux pesticides. Pourtant, ce projet est fortement menacé par le manque de moyens.

Ainsi, il lui demande quelles mesures il compte prendre pour soutenir la lutte collective contre l'invasion de la fourmi manioc en Guadeloupe, afin de prévenir cette menace croissante pour la biodiversité, l'agriculture et la sécurité alimentaire de l'île.

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Transmise au Ministère de la transition écologique et solidaire


Réponse du Ministère de la transition écologique et solidaire publiée le 03/10/2019

La fourmi manioc (Acromyrmex octospinosus) est une espèce introduite accidentellement en Guadeloupe en 1954 et ayant connu une expansion rapide. Elle figure sur la liste des espèces exotiques envahissantes. Cette espèce provoque des dégâts importants tant sur les cultures vivrières et maraîchères que sur la biodiversité. Ainsi elle représente un enjeu majeur. La lutte contre cette espèce invasive par des pesticides et produits chimiques et notamment l'utilisation de l'aldrine ou du chlordécone a été abandonnée. Ces produits nocifs sont aujourd'hui interdits à cause de leur toxicité pour l'environnement, la biodiversité et la santé humaine. Afin d'y remédier, le ministère de la transition écologique et solidaire a décidé de subventionner des actions de recherche visant à valider des méthodes de lutte sur le plan de leur efficacité et de leur innocuité sur l'environnement. Une fois que des méthodes auront été validées, une stratégie efficace et durable pourra être mise en place et s'accompagner, si nécessaire, sur une base réglementaire. De plus, le ministère s'appuie sur les travaux de chercheurs et des organismes publics comme l'office national de la forêt pour obtenir des résultats efficaces dans la lutte contre cette espèce. Ce fonctionnement réticulaire s'est traduit par des résultats encourageants. En effet, de nouveaux moyens plus écologiques sont proposés par les chercheurs d'IBIOS (équipe du laboratoire Bioemco). Ces solutions sont basées sur le comportement des insectes et sur leur particularité de vie, notamment la culture de champignons. L'objectif de long terme est de proposer des solutions de lutte efficaces mais respectueuses de la santé et de l'environnement et qui s'intègrent dans un schéma de développement durable de la Guadeloupe.

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