Question de M. DEVINAZ Gilbert-Luc (Rhône - SOCR) publiée le 07/06/2019

Question posée en séance publique le 06/06/2019

M. Gilbert-Luc Devinaz. Ma question s'adresse à Mme la ministre des sports.

Demain va s'ouvrir la Coupe du monde féminine de football. L'engouement populaire est fort et les attentes sont importantes pour notre équipe nationale.

En 2024, ce sont les jeux Olympiques et Paralympiques que Paris va accueillir. Des événements qui consacrent l'élite du sport tout en suscitant une attente collective énorme.

Pourtant, le mouvement sportif s'inquiète, madame la ministre : trois ans de baisse continue du budget du ministère des sports hors JO, la diminution du nombre d'emplois aidés, une agence nationale aux contours flous, 1 600 conseillers techniques et sportifs dont l'avenir est plus qu'incertain, ce qui provoque une crise dont le dénouement est impératif pour regagner la confiance du monde sportif. Tout cela sans oublier la baisse significative du CNDS. Dans nos territoires, l'inquiétude est palpable.

Sous couvert de donner une plus grande autonomie aux fédérations et aux collectivités, cette orientation ne cache-t-elle pas une forme de désengagement de l'État ? Comment pourra-t-on former la future génération de sportives et sportifs sans l'aide publique de l'État ? Devra-t-on passer par des structures payantes, privées, à but lucratif, qui feront la part belle aux disciplines en vogue, oubliant les activités moins médiatisées ?

Votre projet semble casser notre modèle national. N'est-il pas en train de briser toute la dynamique sportive, de nous faire courir le risque d'un déclassement dans les prochaines années ? Êtes-vous certaine de favoriser l'excellence et la renommée du sport à la française ?

Nous aurions pu lever ces interrogations si un vrai débat parlementaire avait eu lieu.

Madame la ministre, je vais vous poser quatre questions : où en est le programme Sport et société ? Où en est la mise en œuvre de l'institut du sport pour tous ? Comment l'Agence nationale du sport va-t-elle se décliner dans nos territoires ? Pourquoi maintenir votre position sur le détachement d'office des conseillers techniques et sportifs ? (Applaudissements sur les travées du groupe socialiste et républicain, ainsi que sur des travées du groupe communiste républicain citoyen et écologiste.)

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Réponse du Ministère des sports publiée le 07/06/2019

Réponse apportée en séance publique le 06/06/2019

Mme Roxana Maracineanu, ministre des sports. L'organisation du sport français n'a que très peu évolué depuis les années soixante. À l'époque, les fédérations étaient balbutiantes, les collectivités locales n'existaient pas et le monde économique ne s'intéressait pas au sport. Depuis, le monde a changé, les attentes des Français aussi. (Exclamations sur les travées du groupe socialiste et républicain.)

M. Patrick Kanner. Répondez aux questions, madame !

Mme Roxana Maracineanu, ministre. Aujourd'hui, une majorité de Français fait du sport en dehors d'un club. Surtout, un Français sur deux ne pratique aucune activité physique. Il était devenu impératif de requestionner notre modèle.

C'est parce que les acteurs du monde du sport se sont démultipliés que l'Agence nationale du sport a été créée. Avec ce nouvel opérateur, l'État garde la main, mais il la tend aussi. En effet, le sport, c'est, outre le haut niveau, le moyen d'être en bonne santé, de s'épanouir, d'éduquer ou de réparer.

Cette agence marchera bien sur ses deux jambes : la haute performance et le développement du sport pour tous.

M. Patrick Kanner. La réponse, madame !

Mme Roxana Maracineanu, ministre. Elle aura pour mission de piloter le déploiement des politiques sportives en concertation avec tous les acteurs et au plus près des territoires. L'État doit être plus agile et capable de s'adapter aux besoins de chaque Français.

M. Patrick Kanner. Et les conseillers techniques ?

Mme Roxana Maracineanu, ministre. La création de l'Agence traduit aussi une nouvelle ambition, un État stratège et partenaire. Elle augmente la capacité d'action du ministère des sports, qui va assurer pleinement ses missions de sécurité des pratiquants, de respect des règles et d'éthique, de l'intégrité, de la formation, de l'élaboration de politiques interministérielles. Le ministère des sports conserve son rôle central dans l'élaboration, le pilotage et la mise en œuvre des politiques publiques.

J'entends dire, comme vous l'avez dit, monsieur le sénateur, que, depuis mon arrivée, le ministère des sports serait affaibli.

M. Patrick Kanner. Oui !

Mme Roxana Maracineanu, ministre. Permettez-moi, mesdames, messieurs les sénateurs, de le répéter devant vous, je suis fière de l'action d'un Gouvernement qui fait le choix fort de développer des politiques sportives ambitieuses et qui le traduit par un ministère des sports de plein exercice,…

M. Patrick Kanner. Votre budget, madame !

Mme Roxana Maracineanu, ministre. … chose qui n'est pas arrivée depuis un certain temps ;…

M. le président. Il faut penser à conclure !

Mme Roxana Maracineanu, ministre. … un Gouvernement qui permettra de vous présenter une exécution budgétaire 2018 à son plus haut niveau depuis dix ans ; de l'action d'un Gouvernement…

M. le président. Il faut conclure !

Mme Roxana Maracineanu, ministre. … engagé derrière Paris 2024 pour en faire un grand événement populaire ; des politiques sportives et un ministère des sports…

M. le président. Il faut vraiment conclure !

Mme Roxana Maracineanu, ministre. … plus fort qu'hier…

M. le président. Madame la ministre, moi aussi, je travaille au chronomètre !

Mme Roxana Maracineanu, ministre. … et encore plus fort demain !

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