Question de Mme VULLIEN Michèle (Rhône - UC-A) publiée le 19/07/2019

Question posée en séance publique le 18/07/2019

Mme Michèle Vullien. Ma question s'adresse à M. le ministre de l'intérieur.

Je m'étonne que, en réponse à la question de notre collègue, M. Nunez affirme : il ne s'est rien passé. De fait, dimanche 14 juillet, jour de fête nationale, de nombreuses villes françaises ont connu en guise de bouquet final un bien triste spectacle : en marge de scènes de liesse et de joie bien compréhensibles, le fait d'amateurs de sport, des bandes organisées ont fait basculer un moment heureux et sympathique dans des excès qui heurtent et meurtrissent.

Violences matérielles, violences symboliques, violences verbales et même violences physiques à l'encontre des forces de l'ordre : on ne peut pas dire qu'il ne s'est rien passé ! (Marques d'approbation sur les travées du groupe Union Centriste et du groupe Les Républicains.)

Ces actes inqualifiables ont été largement relayés par les médias. Ainsi, j'ai vu à la télévision – sans donc être sur place (Exclamations sur des travées du groupe socialiste et républicain et du groupe communiste républicain citoyen et écologiste.) – un magasin de motos être complètement vandalisé. Je ne porte pas de jugement sur qui a vandalisé, mais il est inacceptable qu'on voie des vandales filmer la scène sans que rien ne se passe autour d'eux !

Les incidents du soir prolongent des incidents de même nature survenus quelques jours auparavant et quelques mois plus tôt. Ils se renouvellent sans que nous soyons en mesure de faire régner l'ordre ni de rassurer la population, malgré la mobilisation d'un dispositif important, que vous venez, monsieur le secrétaire d'État, d'évoquer.

Dans un État de droit, je m'interroge sur notre capacité à faire respecter les lois, à contenir ces déferlements de haine, à protéger, tout simplement, les personnes et les biens. À vouloir prendre trop de précautions, nous acceptons l'inacceptable, en ouvrant grand le champ à de dangereux amalgames ; et nous prenons de bien grands risques en poussant l'électorat modéré vers les extrêmes.

De manière globale, qu'avons-nous raté collectivement pour engendrer de tels déferlements de haine à l'égard de la France et de ses symboles ? (M. Roger Karoutchi opine.)


M. le président. Il faut conclure !


Mme Michèle Vullien. Monsieur le secrétaire d'État, vous venez d'annoncer qu'un dispositif était prévu pour demain. J'espère qu'il sera efficace ! (Applaudissements sur les travées du groupe Union Centriste, ainsi que sur des travées du groupe Les Républicains et du groupe Les Indépendants – République et Territoires.)


M. le président. La parole est à M. le secrétaire d'État auprès du ministre de l'intérieur.


M. Stéphane Piednoir. Il ne s'est rien passé !


M. Laurent Nunez, secrétaire d'État auprès du ministre de l'intérieur. Je n'ai pas dit qu'il ne s'était rien passé. (Exclamations indignées sur les travées du groupe Les Républicains.)


M. Cédric Perrin. Vive le « en même temps » !


M. Laurent Nunez, secrétaire d'État. J'ai répondu à Mme Thomas, qui avait parlé de violences à Paris, Marseille et Lyon.


M. Ladislas Poniatowski. Où étiez-vous ?


Réponse du Secrétariat d'État auprès du ministre de l'intérieur publiée le 19/07/2019

Réponse apportée en séance publique le 18/07/2019

M. Laurent Nunez, secrétaire d'État. Madame la sénatrice Vullien, soyez assurée que le dispositif mis en place demain soir sera le même que dimanche dernier, avec une mobilisation conséquente d'effectifs de police et de gendarmerie qui quadrilleront les centres-villes de Paris, Lyon et Marseille pour prévenir les incidents.

Les supporters, à quelque camp qu'ils appartiennent, viendront sans doute dans les centres-villes. Nous encadrerons ces déplacements sur la voie publique et, s'il y a des violences, nous interviendrons, comme nous le faisons chaque fois, pour disperser et interpeller. Le nombre d'interpellations, vendredi soir, a dépassé les 300, comme il a été signalé. Ces interpellations visent justement à prévenir les violences et débordements.

Je le répète : dimanche soir, il n'y a pas eu de débordements ni de violences à Paris et à Marseille. Prétendre le contraire est totalement inexact ! (Protestations sur les travées du groupe Les Républicains, ainsi que sur des travées du groupe Union Centriste.) Le pillage d'un magasin de cycles dont Mme la sénatrice a parlé s'est produit lors des quarts de finale ; cela est documenté, et je ne le conteste pas. (Exclamations sur les mêmes travées.)

Demain, nous déploierons de nouveau le dispositif efficace qui, dimanche soir, a empêché exactions et troubles à l'ordre public. Je tiens à saluer devant la représentation nationale l'engagement total des policiers et des gendarmes dans le cadre de ces mouvements.

En effet, madame la sénatrice, on ne peut pas laisser se faire des amalgames, complètement inexacts, entre des supporters, en l'occurrence de l'équipe d'Algérie, qui se sont rendus sur la voie publique pour fêter la victoire de leur équipe et un processus d'intégration qui serait raté. (Exclamations sur les travées du groupe Les Républicains.)

M. le président. Il faut conclure !

M. Laurent Nunez, secrétaire d'État. Nous avions le même dispositif pour la finale de la Coupe du monde, et il a été tout aussi efficace ! (Applaudissements sur les travées du groupe La République En Marche, ainsi que sur des travées du groupe socialiste et républicain.)

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